Maire-info
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Édition du mercredi 22 mars 2023
Énergie

Les énergies renouvelables gagnent (aussi) les territoires urbains

France urbaine, en collaboration avec Enedis et GRDF, vient de publier le deuxième Panorama énergétique des territoires urbains. Une photographie intéressante des consommations et des capacités de production des villes, où les enjeux sont très différents de ceux des territoires ruraux. 

Par Franck Lemarc

Le Panorama présenté hier fait le bilan de la consommation (et de la production) d’énergie de quelque 3 000 communes faisant partie de 69 EPCI (33 communautés d’agglomération, 14 communautés urbaines et 22 métropoles), et représentant 45 % de la population française. Il montre, par rapport à la première édition du Panorama  (2017) une évolution notable vers les énergies renouvelables, puisque la production d’EnR des communes considérées a augmenté de 44 %.

Consommation en baisse

Le premier chapitre de ce Panorama est consacré à la consommation d’énergie (électricité, gaz ou réseau de chaleur). Dans les territoires étudiés, 45 % des logements sont chauffés par une chaudière gaz, et 34 % par l’électricité (en hausse de trois points). 10 % des appartements sont reliés à un réseau de chaleur urbain. 

Entre 2017 et 2022, la consommation électrique des territoires urbains a diminué de 2,2 % – tous usages confondus. La baisse est nettement plus marquée pour le gaz : dont la consommation a diminué de 4,4 % dans les territoires urbains entre 2017 et 2021. Quant aux réseaux de chaleur et de froid, ils se développent peu à peu : ils ont progressé de 20 % depuis 2017. Les territoires urbains possèdent 337 réseaux de chaleur et 33 réseaux de froid, ces derniers essentiellement concentrés dans les métropoles (31 sur 33). Les réseaux de chaleur sont « majoritairement utilisés »  pour chauffer les bâtiments résidentiels (58 %) et tertiaires (35 %).

Énergies renouvelables

Une autre partie du Panorama concerne la production d’électricité dans les territoires urbains, qui augmente très fortement : ces territoires ont produit 12,3 TWh d’électricité en 2021, « soit une augmentation de 64 % »  en quatre ans. Environ la moitié de cette électricité est d’origine renouvelable. 

Ces 12 TWh ne représentent qu’à peine un dixième du total de l’électricité renouvelable produite en France. Cela s’explique par le caractère urbain des territoires étudiés, où sont peu présentes les installations éoliennes et solaires, et moins encore les barrages hydroélectriques. 

La production d’EnR en ville est majoritairement le fruit de centrales gaz de cogénération électrique (51 %). Viennent ensuite la bioénergie (20 %) et le photovoltaïque (16 %), loin devant l’éolien (6 %). 

Le solaire photovoltaïque se développe peu à peu dans les villes, grâce à l’installation de panneaux en toiture, dont le nombre a doublé depuis 2019. 

Il est à noter que les villes de Paris, Lyon et Marseille représentent à elles seules 41,5 % de la production totale d’EnR des territoires urbains. 

Les villes ont des atouts particuliers pour la production, par exemple, de biométhane, eu égard à la quantité de déchets qu’elles produisent, susceptibles d’être valorisés : si à l’échelle du pays les boues de station d’épuration ne représentent que 7 % des intrants dans les unités de méthanisation, ils en représentent 37 % dans les territoires urbains. 

Points de charge

Enfin, un dernier chapitre traite de la « mobilité durable »  dans les territoires urbains. France urbaine note que le nombre de points de charge pour véhicules électriques a fortement augmenté dans les villes, avec un réseau aujourd’hui « cinq fois plus dense qu’en 2017 ». Plus les zones urbaines sont denses, plus le réseau de points de charge est développé. Les territoires urbains concentrent, logiquement, une part prépondérante des véhicules électriques utilisés en France, leur nombre étant directement proportionnel à la présence, ou non, d’un réseau dense de points de charge. 

Même constat pour les véhicules au GNV : « La flotte de bus roulant au GNV (…) se concentre dans les zones urbaines où elle apporte une solution de transport collectif à faibles émissions », écrit France urbaine. Quant aux véhicules roulant à l’hydrogène, ils restent ultra-minoritaires, la France ne comptant aujourd’hui en tout et pour tout que 36 stations. 

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