La précarité énergétique s'accroît
L’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) et l’Ademe ont alerté, début janvier, sur une hausse du nombre de personnes en situation de précarité énergétique (+ 233 000 en 2018). Ce nombre s’élève à présent à 6,8 millions de personnes. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant qu’il était auparavant en baisse, depuis deux ans.
Deux indicateurs
L’ONPE s’appuie, en dehors des enquêtes nationales logement de l’Insee, sur de nouveaux indicateurs : le taux d’effort énergétique, d’abord, est un indice économique. Il mesure la part des dépenses d’énergies dans le revenu d’un ménage. Un ménage est considéré en précarité énergétique lorsque cette part est supérieure à 8 %.
Le second indicateur est construit par extrapolation des données recueillies auprès de 1000 ménages par le médiateur national de l’énergie. Il mesure le nombre de personnes ayant ressenti une impression de froid à leur domicile.
Selon ces indicateurs, 15 % des ménages ont souffert d’une sensation de froid pendant l’hiver 2018-2019 – qui, pourtant, n’a pas été particulièrement rude. Dans 41 % des cas, cette situation est due à une mauvaise isolation du logement ; dans 24 % des cas, de défaillances techniques de l’installation de chauffage. Dans 7 % des cas, l’insuffisance de chauffage provient de restrictions liées à des raisons financières.
Quant aux indicateurs économiques, leur hausse provient « en partie de l’augmentation des prix des énergies et de la fiscalité énergétique ». En dix ans, indique l’ONPE, le prix des 100 kWh d’électricité est passé de moins de 12 à plus de 17 euros (en euros courants) ; celui de propane a augmenté de presque 4 euros. Seul le prix du bois reste stable.
Impayés
Naturellement, cette évolution influe sur le nombre de factures impayées. De 2017 à 2018, le nombre de personnes ayant subi une « intervention » d’un fournisseur d’énergie, allant d’une réduction de puissance à la résiliation du contrat, a crû de 4 % (572 440 ménages concernés).
Seul point positif dans ce triste constat : l’ONPE constate que les différents dispositifs d’aide, notamment les chèques énergie et le programme Habiter mieux de l’Anah permettent de limiter un peu les conséquences de cette hausse de la précarité. En 2019, 5,7 millions de chèques énergie ont été distribués – c’est un million de plus que l’année précédente. Habiter mieux a permis de rénover 62 500 logements, pour une facture d’un demi-milliard d’euros.
L’Observatoire « souligne la nécessité de renforcer sur l’ensemble du territoire la mission d’accompagnement des 3,4 millions de ménages pour qui la facture d’énergie reste trop élevée au regard de leur revenu disponible ».
F.L.
Télécharger le tableau de bord de l’ONPE.
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