Les « Colos apprenantes » sont reconduites en 2023, avec un rôle « renforcé » pour les collectivités
Par A.W.
Alors que l’opération « Colos apprenantes » a déjà bénéficié à « 225 000 mineurs », la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, Sarah El Haïry, vient d’annoncer, hier, dans un communiqué, la reconduction du dispositif pour la quatrième année consécutive.
Une annonce qu’elle avait auparavant faite « devant les recteurs réunis en fin de semaine dernière ».
Une décision qui tombe alors que l’Insee vient de révéler, dans une enquête publiée la semaine passée, que la proportion des enfants ne pouvant pas partir en vacances au moins une semaine par an a été particulièrement réduit depuis 2009, passant de 17,4 % à 10,6 % en 2021.
Depuis 2009, « un million d’enfants de plus » en vacances
Si ce chiffre était déjà tombé à 11,8 % dès 2014, la secrétaire d’État s’est félicitée, dans la foulée, d’une telle amélioration puisque, en valeur absolue, « cela signifie qu’un million d’enfants de plus ont désormais accès aux vacances » par rapport à 2009.
« L’accès d’enfants de plus en plus nombreux aux vacances représente un progrès social important dans notre pays, rendu possible notamment grâce au dispositif "Colos apprenantes" », a-t-elle fait valoir, alors que le contexte économique risque d’accentuer les inégalités en la matière et que « un enfant sur dix » ne partait toujours pas en vacances pour des raisons financières en 2021, selon l’Insee.
Et si « les familles ne connaissent pas toujours tous les dispositifs mis en place pour les aider », Sarah El Haïry souligne que « les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour orienter les familles vers ces séjours financés par l’État et parvenir à un taux de 100 % d’enfants partant en vacances ».
Rôle « renforcé » des collectivités
Doté de crédits à hauteur de 33 millions d’euros, ce dispositif accorde, en effet, un « rôle renforcé » aux collectivités en 2023, comme le détaille une instruction du ministère de l’Education nationale, publiée hier et qui fixe les modalités de mise en œuvre de l’opération qui doit être déployée pendant les vacances de printemps, d'été et d'automne. Communes, conseils départementaux et EPCI devant, par ailleurs, jouer « un rôle d’intermédiation » entre les organisateurs de séjours et les mineurs qu’elles accompagnent.
Après validation de leur candidature auprès des services départementaux à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES), qui anime le dispositif, les collectivités volontaires devront intervenir à de « nombreux niveaux » puisque le gouvernement leur demande, notamment, de « communiquer largement » sur le dispositif dans tous les espaces du territoire fréquentés par les mineurs (établissements scolaires, centres socioculturels…), de « mobiliser l’ensemble des acteurs éducatifs du territoire », d’« identifier les mineurs candidats au départ qu’ils soient éligibles à l’aide de l’État ou non », d’« évaluer leurs besoins et recueillent leurs attentes » ou encore de « constituer des groupes équilibrés en visant une mixité de genre, sociale et culturelle », si ce n'est d’« inscrire leur démarche, le cas échéant, dans un projet éducatif territorial (PEdT), voire un Plan mercredi au titre de la continuité éducative ».
A noter que les collectivités qui se trouvent dans l'impossibilité de réaliser tout ou partie de ces actions peuvent confier ce rôle à « une ou à des associations de l'éducation populaire ou de l'action sociale, agréées par l'État ou le conseil départemental ».
En outre, les collectivités peuvent organiser elles-mêmes les séjours, devenant à la fois accompagnateurs des mineurs et organisateurs.
Plafond à 500 euros par mineur et par semaine
Les Colos apprenantes 2023 ont pour objectif de « démocratiser l'accès des mineurs à une offre de qualité tout en évitant l'entre-soi et la stigmatisation des publics défavorisés », l’objectif étant de favoriser la mixité sociale et la parité de genre. Dans ce cadre, elles s’adressent à la fois aux mineurs éligibles aux aides de l’État et ceux qui ne le sont pas.
L’instruction rappelle donc que les critères d’éligibilité qui s’appliquaient en 2022 ont été maintenus avec, toutefois, un relèvement du plafond du quotient familial.
Les mineurs dont le quotient familial est inférieur ou égal à 1 500 euros (contre 1 200 euros l’an passé) sont donc dorénavant éligibles au financement d’un séjour, tout comme ceux en situation de handicap, de décrochage scolaire, relevant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ou bien domiciliés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ou dans une zone de revitalisation rurale (ZRR).
La prise en charge est, cependant, plafonnée à 500 euros par semaine, les collectivités devant avancer les frais d’inscriptions dont elles obtiennent le remboursement « au retour des mineurs ». Le montant de cette aide peut atteindre « 100 % du coût » du séjour « avec possibilité de prévoir une participation financière symbolique des familles », explique le ministère qui précise que « la durée maximale des séjours n’est pas limitée ».
Outre le financement des frais d’inscriptions, le SDJES s’engage, dans le cadre d’une convention, à « accompagner la collectivité ou l’EPCI dans ses actions ». Ces derniers peuvent également bénéficier d’un « soutien financier supplémentaire » s’agissant « des actions de préparation et de restitution des séjours apprenants, se déroulant sur les temps scolaires et périscolaires », indique l’instruction.
Celle-ci précise que, s'agissant des mineurs non éligibles souhaitant participer tout de même à un séjour, « il convient d’étudier la possibilité de participer au financement de leurs inscriptions, par redéploiement, le cas échéant, des crédits auparavant destinés à la prise en charge partielle du coût des inscriptions des mineurs éligibles ».
Pour rappel, les Colos apprenantes 2023 poursuivent un « triple objectif ». D’abord « social », « en favorisant le départ en vacances de mineurs notamment de milieux modestes et en rendant possibles les rencontres entre pairs de différents horizons » ; ensuite « éducatif », « en permettant aux participants d'acquérir ou de consolider des connaissances et des compétences par des démarches et des méthodes d'éducation populaire assurant un haut niveau de qualité éducative » ; et enfin culturel, « par la découverte de territoires et d'activités proposées dans le cadre sécurisé des accueils collectifs de mineurs au sein desquels ces derniers apprennent les règles de la vie en commun et partagent des valeurs de tolérance et de laïcité ».
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