La France en retard sur les énergies renouvelables, le gouvernement prépare des mesures
La France reste l’un des plus mauvais élèves de l’Union européenne en matière d’atteinte des objectifs de développement des énergies renouvelables. Face à ce constat, le gouvernement devrait annoncer dans les jours à venir un certain nombre de mesures.
Mauvais élève
Les statistiques d’Eurostat – l’équivalent de l’Insee à l’échelle de l’UE – sont sans appel : cette année encore, comme l’an dernier, la France est le pays de l’Union qui est « le plus éloigné de ses objectifs » en matière d’énergies renouvelables (EnR). Alors que l’objectif 2020 est de 23 % d’énergie provenant des EnR dans la consommation finale brute d’énergie, la France n’a atteint que 16,6 % en 2018. Selon les estimations du gouvernement, cette part devrait atteindre tout juste les 18 % cette année – soit 5 points en dessous des objectifs.
Cela ne signifie pas que la France soit parmi les derniers en matière de développement des EnR – on parle ici uniquement d’atteinte des objectifs. Pour autant, même sur ce terrain, la place de la France n’est pas particulièrement glorieuse, puisqu’elle se classait, pour 2018, au 16e rang sur 28, très loin derrière la Suède (54,6 % d’EnR dans la consommation d’énergie) ou la Finlande (41,2 %), mais aussi derrière la Croatie, la Roumanie ou la Bulgarie. Sans parler du champion toutes catégories des énergies renouvelables – qui ne fait pas partie de l’Union européenne –, la Norvège avec ses … 72,8 % d’énergies renouvelables.
Pour en revenir aux objectifs 2020, Eurostat note que « la France, les Pays-Bas, puis l’Irlande, le Royaume-Uni et la Slovénie sont les plus éloignés de leurs objectifs ».
Des mesures à l’étude
Interrogée sur ces chiffres par Les Échos, ce matin, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, indique malgré tout ne pas renoncer au deuxième objectif que s’est fixé la France (34 % de part d’EnR en 2030). En comptant notamment sur le développement de l’éolien en mer pour accélérer le mouvement : « Le démarrage a été assez compliqué, plaide la ministre, avec des délais de recours extrêmement longs. » Depuis, l’État a « simplifié les règles sur le contentieux (et) modifié le partage de responsabilités entre l’État et les porteurs de projets ».
Pour ce qui concerne l’éolien terrestre, le gouvernement « travaille » à des solutions pour aller plus vite et pallier la « très mauvaise répartition des projets sur le territoire » - avec une concentration dans le nord et l’est du pays. Parmi les pistes envisagées, un « bonus-malus pour s’assurer que l’éolien soit harmonieusement réparti sur le territoire ». Autre piste : travailler sur « l’acceptabilité des projets par la population », notamment en essayant de limiter la gêne pour les riverains. Par exemple, les lumières clignotantes rouges – destinées à limiter les risques de collision des avions avec les éoliennes – sont jugées très gênantes par les riverains. Le gouvernement « travaille à un système où le clignotement ne se déclencherait (que) quand il y a un avion ».
Des mesures en faveur du solaire photovoltaïque devraient également être annoncées à l’occasion du prochain Salon de l’agriculture (qui débute le 22 février). Avec en particulier dans les cartons l’idée de relever le seuil à partir duquel les projets solaires sont soumis à procédure d’appel d’offres de 100 à 250 kilowatts. Cette mesure – réclamée depuis longtemps par le Syndicat des énergies renouvelables – viserait à faciliter l’installation de panneaux solaires sur les toits des installations agricoles, notamment.
F.L.
Télécharger les statistiques Eurostat.
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