Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 8 janvier 2014
Élus locaux

Près d'un élu de la diversité sur deux victime, dans sa fonction, de propos racistes

Près d'un élu local de la diversité sur deux (47%) déclare avoir été victime, en tant qu'élu, de propos racistes au cours des cinq dernières années, selon une étude conduite par le cabinet Solis publiée hier. Ces insultes racistes provenaient d'habitants de leur commune (51%), d'élus de leur propre conseil municipal (40%), de membres de leur entourage politique (34%) ou étaient relayées par des supports divers (12%) comme des lettres anonymes.
74% des élus estiment que les propos à caractère raciste ont augmenté au cours des cinq dernières années, « chiffre sans doute amplifié par la période de réalisation du sondage en plein feu médiatique à la suite des attaques contre Christiane Taubira », précise l'étude.
Le sondage du cabinet Solis montre également que 59% des élus locaux issus de la diversité se considèrent comme des « élus comme les autres », 33% comme des « élus différents », se qualifiant par exemple, d'élu « de terrain », « élu représentatif de sa ville », « élu multiculturel ». Seulement 8% se déclarent comme des « élus issus de l'immigration ».
73% estiment que le gouvernement reflète mal la diversité multiculturelle du pays. En revanche, 60% déclarent que leur conseil municipal reflète la diversité de leur commune. L'immense majorité des élus issus de la diversité (77%) envisage de se présenter pour un nouveau mandat aux municipales de mars mais seuls 14% déclarent qu'ils conduiront leur propre liste. Interrogés sur « les cinq axes de travail prioritaires auxquels les prochaines équipes municipales devront s’atteler rapidement », 31 % des élus placent l’emploi et le développement en tête de ces priorités. Viennent ensuite la jeunesse (12%), l’éducation et l’école (11%), le logement (10 %) et la sécurité (9%).
Le profil type de cet élu est un quadragénaire, né en France ou arrivé très jeune, diplômé de l'enseignement supérieur. 72% sont membres actifs d'au moins une association.
L’enquête a été réalisée par téléphone entre le 18 novembre et le 3 décembre derniers auprès de 223 conseillers municipaux et adjoints aux maires de 92 communes d'Ile-de-France issus de l'immigration extra-européenne ou des DOM. L’étude a été menée en partenariat avec le magazine Le Courrier de l'Atlas et la fondation Open Society.
L'échantillon a été élaboré sur des quotas de sexe, de nuance politique et de département sur la base d'un recensement du Haut conseil de l'intégration, réalisé après les municipales de 2008 grâce à l'analyse des noms et prénoms des élus, les statistiques ethniques étant interdites par la loi.
L'étude du HCI avait montré que les élus extra-européens étaient passés de 1 069 en 2001 à 2 343 en 2008. L'Ile-de-France en comptait un peu plus d'un millier en 2008.

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