Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 14 mars 2016
Élections

Législatives partielles : défaites pour le PS et abstention record

Trois élections législatives partielles se sont déroulées hier dans le Nord, l’Aisne et les Yvelines ; elles ont toutes été marquées par des taux d’abstention records et une nette victoire du parti Les Républicains.
En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, il s’agissait de remplacer le député-maire de Saint-Quentin (Xavier Bertrand, deuxième circonscription de l’Aisne), devenu président de la région, et le député-maire de Tourcoing, Gérald Darmanin (dixième circonscription du Nord), devenu en décembre vice-président du conseil régional. Quant au scrutin des Yvelines (deuxième circonscription), il visait à pourvoir le siège laissé vacant à l’Assemblée nationale par Valérie Pécresse, devenue présidente de la région Ile-de-France.
C’est peu dire que ces scrutins n’ont pas passionné les électeurs. Ce sont d’abord les chiffres de l’abstention qui retiennent l’attention : 70,75 % dans les Yvelines, 66,03 % dans l’Aisne, et un stupéfiant 78,3 % dans le Nord.
Deuxième enseignement de ces élections : l’effondrement confirmé du Parti socialiste, qui voit ses scores diminuer encore par rapport aux régionales de décembre, déjà très difficiles. Impossible de savoir si le climat social, tendu par le débat sur la loi Travail, est pour quelque chose dans cette nouvelle marque de désamour de l’électorat de gauche pour le PS, mais les résultats sont là : paradoxalement, c’est dans la seule circonscription traditionnellement très marquée à droite – les Yvelines – que le candidat socialiste, Tristan Jacques, se qualifie pour le second tour. Et encore, de justesse, avec 12,98 % des voix. Dans les deux autres scrutins, le PS est éliminé : à Saint-Quentin, Anne Ferreira réalise 15,69 % des voix, et dans le Nord, Alain Mezrag tombe à 11,24 %. La qualification pour le second tour du candidat socialiste des Yvelines, avec un score inférieur à celui de la candidate de l’Aisne, qui est, elle, éliminée, s’explique par les règles en vigueur pour les élections législatives : un candidat est qualifié pour le second tour s’il arrive premier ou deuxième, ou s’il obtient 12,5 % des voix des électeurs inscrits. Dans les Yvelines, Tristan Jacques arrive deuxième, et est donc qualifié automatiquement ; dans l’Aisne, Anne Ferreira est troisième, mais, avec 5,1 % des inscrits, est très loin des 12,5 % requis.
Ces résultats du PS sont encore plus cruels pour le parti au pouvoir si on les compare à ceux de 2012, où le candidat PS avait obtenu 35,47 % (Aisne) et 30,77 % (Nord), avec des taux d’abstention respectivement de 38 et 52 %.
Troisième leçon du scrutin enfin : Les Républicains sortent vainqueurs, contenant en partie la poussée du Front national – ce qui confirme la tendance observée lors des élections régionales de décembre. Dans l’Aisne et le Nord, le deuxième tour verra un affrontement LR-FN : à Saint-Quentin, 36,28 % pour Julien Dive, le candidat LR, contre 28,79 % pour Sylvie Saillard (FN) ; dans le Nord, le LR Vincent Ledoux frôle la victoire au premier tour avec 46,84 %, contre 25,22 % pour la candidate FN Virginie Rosez. Dans les Yvelines, le candidat de la liste d’union de la droite et du centre (LR, UDI, MoDem), Pascal Thévenot, réalise 46,05 %. S’il a manqué une élection directe au premier tour, c’est à cause de la présence d’une liste dissidente de droite, issue du mouvement La Manif pour tous, qui a recueilli presque 10 %.
Les candidats LR, dans le Nord et dans l’Aisne, seront dans une position d’autant plus favorable dimanche prochain que le PS a d’ores et déjà appelé à voter pour eux, dans une démarche de « Front républicain ».
F.L.

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