Édition du mercredi 24 mars 2004
Le Parti communiste français menacé de perdre l'un de ses bastions historiques, le département de Seine-Saint-Denis
Le Parti communiste français (PCF) est menacé de perdre l'un de ses bastions historiques, le département de Seine-Saint-Denis, au soir du deuxième tour des élections cantonales qui pourrait voir la victoire du Parti socialiste.
Depuis sa création en 1964, le département de la Seine-Saint-Denis, issu de la partition de l'ancienne Seine, a toujours été dirigé, avec une majorité absolue, par des communistes.
Mais après la perte de plusieurs municipalités historiquement attachées au PCF et, très symboliquement, Drancy, le PCF risque de ne plus diriger le département ou tout du moins de devoir partager désormais le pouvoir avec les socialistes.
"Ce qui compte, c'est que le département reste à gauche", a déclaré à l'AFP le député PS de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone qui ne veut "pas être de ceux qui disent que le PS va gagner le conseil général" et qui imagine qu'il puisse y avoir "égalité, ou différence d'un siège". Une position largement partagée au sein de la fédération PS du département.
"Le PS et le PCF vont devoir travailler à parité", a-t-il souhaité ; "c'est une nouvelle phase" dans la vie du conseil général.
Pour sa part, Patrick Braouezec, député-maire PCF de Saint-Denis, ne veut rien dramatiser et pense que "le département n'est pas perdu".
Sur les 40 cantons du département, 20 étaient à renouveler et le premier tour n'a vu la réélection que de deux conseillers généraux sortants, un UMP et un PS. Sur les 18 restants, 9 sont tenus par des communistes, 5 par des socialistes et 4 par la droite.
Le PS va prendre au PCF les cantons d'Aubervilliers, La Courneuve, Montreuil-Ouest et Pierrefitte, où seuls ses candidats seront en lice au second tour, les candidats PCF s'étant désistés. Au terme du même accord, les cantons de Saint-Ouen et Saint-Denis resteront au PCF, en l'absence d'autres candidats. En outre, si le PCF devrait perdre Drancy, il devrait gagner Villepinte.
Deux cantons sont susceptibles de basculer à droite, au détriment cette fois du PS, Epinay-sur-Seine et Le Raincy.
En tout état de cause, il faudra élire un nouveau président du conseil général qui ne sera pas le sortant. En effet, le président actuel, Robert Clément, ne se représentait pas dans son canton de Romainville, renouvelable cette année.
Au premier tour, son successeur, Jean-Marie Doussin est arrivé derrière la maire de la ville, Corinne Valls, ex-PCF et candidate soutenue par le PS au second tour. Les militants devaient décider mardi si leurs candidats se maintenaient ou se retiraient pour le second tour.
"Que ce soit un président communiste ou socialiste, nous serons appelés à travailler ensemble", a déclaré à l'AFP Pascal Popelin, premier secrétaire du PS en Seine-Saint-Denis, élu du canton de Livry-Gargan (non renouvelable) et vice-président du conseil général.<
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