Édition du mercredi 31 mars 2004
Corse : les listes de gauche, majoritaires aux élections territoriales, mais les nationalistes s'opposeront à leur candidat à la présidence
Les élus des quatre listes de gauche, majoritaires aux élections territoriales, ont vaincu leurs divisions mardi pour diriger l'assemblée de Corse et l'exécutif insulaire, mais les nationalistes ont juré de s'y opposer, au besoin en joignant jeudi leurs voix à celles de la droite.
Si tel était le cas, l'un des responsables de l'UMP a expliqué que sa liste pourrait solliciter la dissolution d'une assemblée qui serait "ingouvernable".
"Frères-ennemis" du PRG, les députés Emile Zuccarelli et Paul Giacobbi ont enterré la hache de guerre. M. Zuccarelli a annoncé que les quatre listes de gauche, qui ont totalisé près de 50% des suffrages et 24 élus dimanche, s'étaient entendues pour former une majorité relative à l'assemblée de Corse (51 sièges).
De ce fait, la gauche est en mesure de s'emparer jeudi des présidences de l'assemblée et du conseil exécutif de la région la plus décentralisée de France, depuis toujours aux mains de la droite.
Cette alternance historique conduirait M. Zuccarelli, député-maire de Bastia, à la présidence de l'exécutif, véritable "gouvernement" de la Corse, et le sénateur PRG Nicolas Alfonsi à celle de l'assemblée.
Aussitôt, les leaders de la liste des principaux mouvements indépendantistes et autonomistes, Edmond Simeoni et Jean-Guy Talamoni, ont annoncé que leurs huit élus à l'assemblée de Corse feraient tout pour faire capoter cette alliance "contre-nature".
"Cette alliance qualifiée de gauche est en réalité une alliance anti-nationaliste et c'est notre rôle (...) que de nous y opposer, y compris, si cela est le seul moyen, en votant contre elle avec la droite", a précisé à l'AFP François Alfonsi, l'un des porte-parole de la liste nationaliste, arrivée troisième dimanche avec 17,34% des voix.
"Les nationalistes sont les seuls comptables de leurs propos, nous les combattons depuis toujours et n'acceptons aucune compromission", a rétorqué à l'AFP Ange Santini, maire de Calvi (Haute-Corse) et numéro trois de la liste UMP de Camille de Rocca Serra, arrivée en tête dimanche avec plus de 25% des suffrages.
Les deux listes de droite totalisent 19 élus, dont 4 de la liste du président sortant de l'assemblée José Rossi, suspendu de l'UMP.
"Mais si nos candidats sont élus à la présidence et à l'exécutif jeudi grâce à l'appoint des voix nationalistes, nous n'avons pas encore discuté de l'attitude à adopter. Nous aviserons", a ajouté M. Santini, une position partagée par M. Rossi. Il a toutefois évoqué les hypothèses d'une "démission", qui laisserait cependant l'assemblée "ingouvernable", ou d'une "dissolution" parallèlement à une réforme du mode de scrutin visant à introduire une prime majoritaire en Corse.c=http://www.domain
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