Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 18 avril 2002
Élection présidentielle

Premières démissions de maires pour avoir signé pour les candidats d'extrême-droite à l'élection présidentielle

La publication au Journal officiel, et dans la presse régionale, des noms des « présentateurs » de candidats à l’élection présidentielle - 8 000 noms tirés au sort sur 17 815 élus – produit quelques effets pervers. Le maire de Marquein, petite commune de l'Aude, a ainsi adressé sa démission au préfet du département après avoir été désavoué par son conseil municipal pour avoir parrainé Bruno Mégret, le candidat MNR à l'élection présidentielle. Premier magistrat de Marquein depuis 1985, Irénée Combes reconnaît dans un communiqué avoir "parrainé, et non adhéré, pour que des hommes et des femmes puissent s'exprimer". Interrogé par un correspondant de l'AFP, M. Combes a confié qu'au départ sa signature était promise à Philippe de Villiers. Mais "quand il a annoncé qu'il ne se présenterait pas, le MNR est revenu me voir et j'ai parrainé Bruno Mégret", a-t-il expliqué. Selon le maire, "cela ne signifie nullement que j'adhère à ses idées et que je voterai pour lui. Un gaulliste comme moi ne vote pas comme ça", a-t-il ajouté. De son côté, le maire de Raveau (Nièvre), Alain Viturat, a annoncé mercredi sa démission après que son conseil municipal lui eut reproché son parrainage à Jean-Marie Le Pen, candidat du Front national à l'élection présidentielle. Elu sur une liste apolitique par les 720 habitants de la commune, M. Viturat a indiqué avoir présenté sa démission au sous-préfet de Cosne-sur-Loire. Il a expliqué à l'AFP ne pas être favorable aux idées de M. Le Pen, mais avoir été "sensible à son démarcheur local qu'il connaît et qui est sympathique". La publication dans le « Journal du Centre » de la liste des parrainages donnés par des élus du département à des candidats à la présidentielle a fait apparaître son nom, soulevant un tollé auprès des quinze conseillers de Raveau. Dans un communiqué intitulé "Le conseil municipal trahi par son maire", les élus, tout en évoquant un choix "tout à fait personnel et parfaitement légal" du premier magistrat, lui rappellent l'avoir suivi en mars 2001 "sur une liste volontairement apolitique".

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