Édition du jeudi 25 octobre 2001
Les collectivités locales assurent 21% des dépenses d'éducation
La collectivité nationale dépense en moyenne aujourd'hui
40 000 francs par élève ou étudiant, contre 22 000 francs il y a vingt-cinq ans. La part de l'Etat s'est réduite (de 70 % en 1975 à 64,5 % en 2000) à la suite du transfert de certaines charges vers les départements et les régions par la loi de décentralisation. Les collectivités territoriales assurent désormais 21 % de la dépense (14,1 % en 1975). Dans le même temps, la part des ménages s'est réduite à 6,5 %, contre près de 11 % il y a vingt-cinq ans.
C'est ce qui ressort de l'étude publiée mardi dernier par la Direction de la programmation et du développement (DPS) du ministère de l'Education nationale.
Mais ces moyennes nationales recèlent d'importantes disparités régionales. D'abord parce que le ministère de l'Education nationale, qui emploie près de 1,3 million de personnes, n'engage pas les mêmes sommes partout : les régions à prédominance rurale ont des établissements plus petits où le taux d'encadrement est plus fort et le coût nécessairement plus élevé ; les régions du Nord de la France ou de banlieue parisienne, où sont affectés beaucoup de jeunes enseignants, ont des charges salariales moindres que celles du Sud, qui comptent davantage de titulaires déjà avancés dans leur carrière et donc mieux rémunérés. Ainsi, le ministère a dépensé, par élève, en 1998, 21 600 francs dans le Nord-Pas-de-Calais et plus de 28 000 francs pour un élève du Limousin ou de Corse.
En matière d'investissement, les écarts sont plus grands encore, allant du simple au double selon les régions et de un à huit selon les départements, quand on fait le total des sommes engagées entre 1988 et 1998. Ainsi, dans le Var et les Hauts-de-Seine, cette dépense dépasse 100 000 francs par élève sur la période, quand elle atteint à peine 13 000 francs dans les Ardennes, la Haute-Saône et la Manche. Certaines collectivités locales, qui ont hérité de l'Etat en 1986 d'un patrimoine immobilier faible, ont dû consentir des efforts particuliers de rénovation ou même de construction, rendus indispensables pour accueillir une population scolaire en constante augmentation jusqu'au milieu des années 1990.
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