Erasmus + : des opportunités pour les communes dans le champ scolaire
Par Lucile Bonnin
Erasmus + ne s’adresse pas uniquement aux étudiants qui souhaitent faire une partie de leurs études à l’étranger ! Le programme propose également différents dispositifs de financements en direction des collectivités territoriales.
À l’occasion d’un webinaire organisé mardi par l’Agence Erasmus + France et le pôle territorial de la représentation de la Commission européenne en France, un programme spécifique a été présenté concernant la mobilité des agents, des élus, des élèves et du personnel de l’enseignement scolaire.
Une collectivité peut bel et bien porter un projet Erasmus + pour les établissements scolaires de son territoire (de la maternelle au lycée). « Il est important de préciser que ce programme est ouvert aux collectivités de toute taille et permet d’enrichir les politiques de cohésion sociale de tous les territoires » , explique Agnès de Simone, chargée de promotion secteur scolaire à l’Agence Erasmus + France.
Échanger sur des pratiques
Ce projet peut permettre à des acteurs du secteur scolaire de partir dans un pays européen pour « observer des pratiques innovantes ou suivre des formations sur des sujets divers tels que le numérique éducatif, l’éducation au développement durable » . Les élus, les agents (directions de l’éducation, de la petite enfance, Atsem, animateurs, agents de crèche, agents de restauration, etc.) ou encore les personnels (enseignants, AESH, inspecteurs, psychologues, etc.) peuvent participer à ce projet de mobilité.
Le but est, par exemple, de suivre un cours ou une formation, d’observer des pratiques en Europe dans une autre collectivité et/ou dans une école, ou encore de recevoir des experts européens au sein d’un établissement scolaire ou d’une mairie.
Concrètement, avec les financements Erasmus +, il est possible par exemple que des animateurs périscolaires, enseignants, Atsem d’un territoire partent ensemble suivre des cours sur le bien-être à l’école ou la lutte contre le harcèlement scolaire. Les élus et agents chargés de l’éducation peuvent partir observer les aménagements des cours de récréation et la gestion des déchets dans des écoles européennes et les salariés des crèches municipales peuvent aller observer les pratiques d’éveil des jeunes enfants dans des structures équivalentes en Europe.
Les collectivités territoriales qui s’inscrivent dans ce programme « peuvent également permettre aux élèves de leur territoire de rencontrer des élèves de toute l’Europe et ainsi de s’ouvrir à d’autres cultures » .
Quelle démarche opérationnelle ?
Au cours de ce webinaire, deux communes ont témoigné de cette expérience. Pour la commune de Saint-Philippe à La Réunion, c’est la mairie qui a porté le projet via « un consortium » avec les écoles et collèges du territoire. « Les agents et personnels sont revenus beaucoup plus ouverts et ont pu découvrir autre chose que notre petit caillou et découvrir l’Europe » , raconte Nicolas Damour, coordinateur du consortium à la mairie de Saint-Philippe.
Mais pour se lancer dans l’aventure il faut avant tout constituer un dossier. « Construire un projet ensemble nous a permis de nous rapprocher et il y a une synergie qui s’est créée à l’échelle du territoire » , observe Julie Payet, professeure documentaliste dans un collège de la commune.
Mettre en place un comité de pilotage est indispensable pour la rédaction du dossier de demande d’accréditation et pour préparer et organiser les formations et mobilités. « Cela demande de l’engagement et du temps, indique Nicolas Damour. La charge de travail est importante sur le montage de dossier d’accréditation mais, une fois fait, les demandes de financements représentent peu de démarches et sont rapides. »
Pour la ville de Libourne (Gironde), ce programme s’inscrit dans un véritable projet éducatif avec une politique territoriale en faveur d’une ouverture à l’international. « Une action s’est coordonnée entre la commune de Libourne qui a une stratégie Erasmus orientée vers le scolaire et la Communauté d'agglomération du libournais qui propose des séjours à la jeunesse » , explique Thierry Marty, adjoint au maire délégué à l’éducation et vice-président de la Communauté d’agglomération du Libournais (CALI).
Le passage à l’accréditation
L’accréditation Erasmus + permet de simplifier l’accès aux possibilités de financement pour « la mobilité des individus à des fins d’apprentissage » . « Il sera demandé aux organismes de formuler des objectifs à plus long terme et d’établir un plan d’activités pour lesquelles un financement Erasmus est demandé, ainsi que les effets bénéfiques escomptés et l’approche adoptée en matière de gestion de projet » , est-il précisé sur le site de l’agence Erasmus + France.
Les candidatures à l’accréditation Erasmus + sont à déposer jusqu’au 19 octobre 2022 à 12 heures. Les structures accréditées en 2022 pourront faire des demandes de financement dans le cadre du premier appel à projet début 2023. Seulement les collectivités territoriales, les établissements scolaires ou les rectorats peuvent prétendre aujourd’hui à ce programme spécifiquement tourné vers le scolaire. À noter que le projet doit être porté par une seule et même entité.
Des forfaits sont proposés pour financer la gestion administrative et financière, les déplacements, l’hébergement, la restauration, les frais d’inscription à des cours ou formations, l’inclusion et le handicap. Il est à préciser que « certains forfaits couvrent différents postes budgétaires » et que « il y a une prise en charge à 100 % des frais pour les personnes handicapées » , selon Agnès de Simone.
Et comme le but de ce programme est avant tout de rapprocher l’Europe des territoires, il est possible d’échanger en direct à ce sujet avec l’équipe chargée de la promotion Erasmus + dans le secteur scolaire en écrivant à cette adresse : promotion.scolaire@agence-erasmus.fr
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