Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 10 mars 2016
Outre-mer

Violences en Guadeloupe : des élus demandent des forces de l'ordre supplémentaires

Des élus de Guadeloupe tirent la « sonnette d'alarme »  sur la violence dans leur département, réclamant, dans une lettre ouverte au Premier ministre, des renforts de forces de l'ordre après le septième homicide depuis le début de l'année et une série d'agressions par armes à feu.
Les maires de Pointe-à-Pitre et de Sainte-Anne, Jacques Bangou et Christian Baptiste, ont expliqué, dans leur courrier envoyé mardi, « tirer la sonnette d'alarme dans une Guadeloupe gangrénée par la désagrégation de la cellule familiale, les faits de délinquance et la violence désormais ordinaire ».
Ils demandent au Premier ministre « d'octroyer en urgence 70 postes permanents supplémentaires aux forces de sécurité ».
« 70 ? Insuffisant et un chiffre flou! », a déclaré à l'AFP le syndicat majoritaire, Unité SGP Police FO, qui réclame de longue date des renforts. « Nous évaluons à minimum 150, le nombre de policiers supplémentaires nécessaires », a indiqué son secrétaire départemental Patrice Abdallah. « Les commissariats de Basse-Terre et de Capesterre-Belle-Eau sont à la limite du nombre normal de fonctionnement. A la création de la Compagnie départementale d'intervention (C.D.I) en charge de l'ordre public et de la sécurisation, ils étaient 120 38 aujourd'hui », a-t-il détaillé.
Dans leur courrier, les deux élus s'interrogent notamment sur l'impossibilité de déposer plainte après 18h00 ou le week-end. « C'est la vérité, a reconnu Patrice Abdallah. Il n'y a pas suffisamment de monde pour prendre les plaintes alors que c'est un service public censé être ouvert 24h/24 ».
Les deux maires ont également condamné « les agressions répétées de touristes ».
« Les services spécialisés d'enquête ne sont pas assez dotés », a regretté le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Xavier Bonhomme, auprès de l'AFP. Son homologue de Basse-Terre, Samuel Finielz, a expliqué que « le premier facteur de passage à l'acte est la possession d'armes, ensuite les problèmes d'addiction et de parentalité ».
Un groupe de traitement local de la délinquance avec armes a été mis en place et des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance sont installés progressivement.
Depuis le début de l’année, sept homicides ont été commis en Guadeloupe après un record de 45 meurtres en 2015. Lundi, un jeune homme a ouvert le feu près d'un marché touchant deux personnes. Dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, huit personnes ont été blessées par armes à feu en trois lieux de l'agglomération pointoise.
Après cette nuit de violences, le député et président du conseil régional, Ary Chalus, avait indiqué travailler à une « future proposition de loi visant à renforcer le contrôle et lutter contre le trafic d'armes ». (AFP)

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