Édition du mardi 22 novembre 2005
Ville : le gouvernement souligne un «effort sans précédent»
Le gouvernement et la majorité se sont appliqués à souligner l'effort «sans précédent» consenti aux quartiers sensibles via les crédits «Ville et Logement», lors de la discussion lundi à l'Assemblée nationale du projet de loi de finances, tandis que l'opposition a dénoncé des «tours de passe-passe».
«1,716 milliard d'euros» au total vont être dévolus en 2006 «en autorisations d'engagement» pour la politique de la Ville, a annoncé après trois semaines de crise dans les banlieues Catherine Vautrin, ministre déléguée à la Cohésion sociale. «C'est un budget historique. Jamais autant d'argent n'a été accordé à la politique de la Ville», a-t-elle déclaré à la tribune.
Mme Vautrin présentait le projet en l'absence du ministre de l'Emploi et de Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, retenu au Sénat où il présentait le projet de loi sur «l'engagement national pour le logement».
Pour répondre aux engagements du Premier ministre Dominique de Villepin pris le 8 novembre en faveur des quartiers sensibles, le gouvernement, qui avait dû repousser la présentation à l'Assemblée du volet «Ville et Logement» du projet de loi de finances, a présenté un amendement annonçant une «rallonge» de 181 millions d'euros.
Les moyens destinés aux associations seront ainsi majorés de 80 millions, selon l'amendement voté en séance.
Afin de parvenir aux 100 millions promis par le Premier ministre aux associations, Mme Vautrin a précisé que 15 millions supplémentaires iraient à des associations sportives et 5 autres pour des «démarches en faveur de la santé».
Le nombre d'adultes-relais sera doublé, passant de 3.000 à 6.000 à fin 2006, au moyen d'une «rallonge» de 40 millions d'euros.
Afin de prévenir le «décrochage» scolaire, le nombre d'équipes de «réussite éducative» sera porté de 195 à fin 2005, à 520 à fin 2006, avec 30 millions d'euros supplémentaires. En outre, 15 internats «de réussite éducative» supplémentaires seront créés en 2006, nécessitant 7 millions d'euros de plus.
Quatre millions d'euros supplémentaires seront dévolus à des «ateliers santé ville» qui passeront de 140 fin 2005, à 300 fin 2006.
Enfin, le gouvernement propose de créer 15 nouvelles zones franches urbaines (ZFU), portant leur nombre à 100. Vingt millions d'euros supplémentaires sont nécessaires pour couvrir les compensations de charges sociales aux entreprises implantées dans ces nouvelles ZFU.
Ces 181 millions d'euros sont budgétisés sur le programme «équité sociale et territoriale et soutien».
En ce qui concerne la rénovation urbaine proprement dite, on faisait valoir lundi au ministère de l'Emploi et de la Cohésion sociale, que les mesures annoncées n'ont pas d'impact immédiat sur le budget 2006 mais se traduiront par un allongement de deux ans du programme.
Les députés de l'opposition ont reproché au gouvernement d'avoir appris, «par voie de presse», en fin de semaine dernière, l'annonce du rattrapage de 181 millions d'euros. Au nom du groupe socialiste, le député Jean-Yves Le Bouillonnec, (Val-de-Marne), qui a fait un rappel au réglement, «a trouvé scandaleux le procédé».
Janine Jambu (PCF, Hauts-de-Seine), qui a rappelé «l'annulation, le 3 novembre, de 45 millions d'euros» destinés à la politique de la Ville, a dénoncé, à travers les crédits 2006, «la terrible faiblesse de l'engagement public» face à «la souffrance des quartiers populaires». Tandis que Patrick Braouezec (PCF, Seine-Saint-Denis) dénonçait «les tours de passe-passe» du gouvernement.c=http://www.
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