Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 30 octobre 2020
Terrorisme

Vigipirate renforcé et Conseil de défense après l'attentat de Nice

Deux femmes de 44 et 60 ans et un homme de 55 ans ont été assassinés, hier, au sein de la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice (Alpes-Maritimes). Les trois victimes ont croisé le chemin d’un terroriste de 21 ans, suspect présumé de cet attentat, le troisième en un mois en France. 
Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête en flagrance des chefs « d’assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une association de malfaiteurs terroriste », confiée à la direction générale de la police judiciaire (DCPJ) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La Tunisie, qui a condamné fermement l'attaque, a également annoncé l'ouverture d'une enquête « à la suite des soupçons selon lesquels un Tunisien a commis une opération terroriste à l'extérieur du pays. » 

« Urgence attentat » 
Malgré la gestion parallèle de la crise sanitaire et la présentation devant le Parlement, par Jean Castex, des modalités du confinement en vigueur depuis ce vendredi minuit (lire articles ci-dessus), la réaction de l'exécutif ne s'est pas fait attendre. Un Conseil de défense est prévu aujourd'hui autour du président de la République, Emmanuel Macron, et du Premier ministre. Sur les lieux du drame, le chef de l’Etat a promis, hier, que la France ne cédera rien sur ses valeurs après cette « attaque terroriste islamiste », qui survient dans un contexte de crise avec la Turquie et de tensions avec le monde musulman. Le curseur du plan de sécurité Vigipirate, qui était jusque-là au niveau « Sécurité renforcée », a été porté au niveau le plus élevé : « Urgence attentat ».
Créé en décembre 2016 sous François Hollande, ce troisième niveau d’alerte, explique un document du gouvernement, « peut être mis en place à la suite immédiate d’un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action. Ce niveau est mis en place pour une durée limitée : le temps de la gestion de crise. Il permet notamment d’assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise ». 
C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a pu annoncer que le nombre de soldats de l’opération Sentinelle patrouillant dans les rues passera de 3 000 à 7 000. Ce niveau peut aussi, selon Le Figaro, conduire à la « fermeture des routes ou du métro », ou encore à la suspension des sorties scolaires et au confinement des écoles, ainsi qu'à une surveillance renforcée des lieux de culte.

« Solidarité de toutes les villes de France » 
Côté élus locaux, au nom de l’AMF, François Baroin a assuré la ville de Nice de « la solidarité de toutes les villes de France »  à son égard et a adressé ses pensées vers « ces victimes décédées dans des actes de barbarie insupportables, inacceptables et intolérables ».
« L’attentat de ce matin a une signification supplémentaire puisqu’il se déroule dans un lieu de culte. Il nous amène à être dans une logique d’état d’urgence républicain, (qui) suppose la solidarité nationale, la coordination de toutes les actions sous l’autorité de l’Etat. L’Etat trouvera à ses côtés tous les élus et singulièrement les maires pour établir cet état d’urgence républicain », a insisté le maire de Troyes (Aube). Pour Villes de France, Caroline Cayeux, maire de Beauvais (Oise), a salué la « réactivité de la police municipale, limitant le bilan ».

Trois attaques en un mois
L'attentat contre l'église Notre-Dame de l'Assomption de Nice intervient près de deux semaines après la mort de Samuel Paty (16 octobre 2020), ce professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet. Et ce, sur fond de procès de l’attentat de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, hebdomadaire satirique à l’origine de ces dessins contestés dans certains pays musulmans. Les alentours des anciens locaux de l’hebdomadaire ont d’ailleurs été le théâtre, il y a un mois à peine (25 septembre 2020), d’une attaque terroriste islamiste. 

Ludovic Galtier

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