Édition du mardi 25 février 2003
Règle des 15 km : le Sénat pourrait adopter une règle différente pour le refus du préfet de délivrer une dérogation
Après les députés qui lavait adopté fin janvier en première lecture, le projet de loi de Gilles de Robien sur lurbanisme, lhabitat et la construction sera examiné à partir de ce mardi par les sénateurs.
Ces derniers avaient notamment souhaité «assouplir» et «simplifier» la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain de décembre 2000), afin de «réagir» au début de la crise foncière et développer loffre de terrains constructibles. Pour autant, leur texte ne remet nullement en cause le quota de 20% de logements sociaux institué par larticle 55 de la loi SRU. Une perspective qui devrait cependant trouver sa place dans un texte à venir avant lété sur lhabitat.
En revanche, les députés avaient fortement assoupli la règle dite des «15 kilomètres» applicable en matière durbanisation. Selon certains, la limite de 15 000 habitants serait en effet trop basse et sappliquerait donc au pourtour dagglomérations de très petites tailles. Ainsi, cette règle « gèle » des territoires en principe urbanisables dans des zones dépourvues de pression foncière, stérilisant lactivité autour des villes en zone rurale. Enfin, dernier grief, la règle «favoriserait» la création dEPCI pour échapper au « gel » du territoire sans lien avec les structures communales existantes ou en devenir.
LAssemblée nationale a pour sa part précisé que la « règle des 15 kilomètres » ne sapplique quaux communes situées à moins de 15 kilomètres de la périphérie dune agglomération de plus de 50 000 habitants ou, comme auparavant, à moins de 15 kilomètres du rivage de la mer. Elle a aussi indiqué que les dérogations à la « règle des 15 kilomètres » susceptibles dêtre délivrées par le préfet avec laccord de lEPCI chargé de lélaboration du SCOT ne pourront être refusées que si les inconvénients éventuels de lurbanisation envisagée sur lurbanisation des communes voisines, sur lenvironnement ou sur les activités agricoles sont excessives au regard de lintérêt que représente pour la commune la modification ou la révision du plan.
De son côté, la commission des affaires économiques du Sénat devrait faire adopter une version légèrement différente de ce dispositif. Celle-ci pourrait préciser que, pour refuser de délivrer une dérogation, le préfet peut se fonder, outre les atteintes à lenvironnement et ceux aux activités agricoles, sur les inconvénients qui résulteraient pour les communes voisines quelle que soit la nature de ceux-ci (accroissement des flux de transport, effets induits sur le commerce, sur lhabitat notamment).
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