Édition du vendredi 30 octobre 2009
Une trêve hivernale des expulsions touchant les gens du voyage est réclamée par des associations
Des associations de défense des droits des gens du voyage ont déposé, lundi 26 octobre, auprès du cabinet de Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du Logement, une pétition pour réclamer que la trêve hivernale empêchant les expulsions locatives et les coupures d'électricité soit aussi appliquée aux gens du voyage.
Ce texte, issu d'une initiative de l'Association nationale des gens du voyage catholiques (ANGVC), est soutenu par la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage (FNASAT-Gens du voyage), l'Union française des associations tsiganes (UFAT) et l'association Halem.
Signé également par des associations telles que la Fondation Abbé-Pierre, la Ligue des droits de l'Homme ou Droit au logement (DAL), le texte rappelle que «les gens du voyage et les personnes ayant pour logement permanent leur habitat mobile, qu'ils stationnent sur une aire d'accueil ou sur un terrain privé, ne bénéficient d'aucune protection équivalente» à celle protégeant les familles sédentaires chaque année, du 1er novembre au 15 mars.
«Les gens du voyage sont les cibles d'une expulsion de fait de leur terrain ou de leur stationnement sans aucune alternative. Pourtant, l'accès à l'eau et à l'électricité est reconnu de façon constante comme un besoin essentiel pour une vie familiale digne», ajoutent les auteurs de la pétition, qui a d'ores et déjà été signée par 4.000 personnes.
Les associations estiment par ailleurs que l'installation de caravanes fait l'objet d'une «chasse ouverte permanente» un peu partout en France à cause, notamment, de l'interdiction d'installation spécifiée dans de très nombreux documents d'urbanisme des collectivités, contrairement aux dispositions réglementaires.
Médecins du Monde et le collectif Romeurope ont demandé que la trêve soient également appliquée aux quelque 10.000 Roms migrants venant d'Europe de l'Est qui subissent des expulsions à répétition.
Pour rappel, et les associations insistent sur ce point, la Haute autorité de lutte contres les discriminations et pour l'égalité (HALDE) a publié au Journal officiel, samedi 17 octobre, des recommandations sur les discriminations subies par les gens du voyage en France, recommandations émises déjà il y a déjà deux ans et qui n'ont toujours pas été reprises par le gouvernement (voir lien ci-dessous).
La quatrième journée nationale des «gens du voyage» sest tenue le 21 octobre dernier pour souligner que ces citoyens français sont «victimes de profondes discriminations», dénoncées par la Halde depuis plusieurs années sans avancée significative.
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