Une nouvelle stratégie pour l'emploi des jeunes annoncée pour septembre
Par Emmanuelle Stroesser
Les membres du Conseil national pour l’emploi ont été informés, mercredi dernier, 16 juillet, des 11 « pistes de mesures » retenues par le gouvernement pour une nouvelle stratégie pour l’emploi des jeunes. Une stratégie resserrée autour de trois axes : « Mieux orienter, mieux former, mieux informer les jeunes sur les métiers qui recrutent », « Renforcer les liens entre les jeunes et l’entreprise tout au long de leur parcours » , et « Prévenir les ruptures, accompagner les jeunes fragiles, promouvoir des parcours intensifs d’insertion ».
Stéphane Valli, le président de l’Union nationale des missions locales (UNML) sort plutôt « satisfait » de cette présentation. Tant sur le fond que sur la forme. Il relève plusieurs points intéressants et notamment le portage interministériel de l’initiative, mettant en coordination l’Éducation et la jeunesse (Élisabeth Borne), la Jeunesse (Marie Barsacq) et le Travail (Astrid Panosyan-Bouvet). Pour les missions locales, rappelle-t-il, ce qui compte est « que l’on donne la priorité à la jeunesse et à l’emploi, avec une logique transversale et une approche globale qui ne porte pas uniquement sur l’employabilité des jeunes ».
Les trois axes de la stratégie sont globalement des priorités partagées par l’UNML. « Parce que nous avons effectivement besoin d’une meilleure orientation des jeunes, en lien avec l’Éducation nationale. Que nous travaillons déjà depuis des années à des liens renforcés avec les entreprises, avec la volonté de permettre l’immersion de jeunes en entreprise le plus tôt possible. Parce qu’enfin il faut des solutions plus intensives pour les jeunes en risque de décrochage et en rupture » , énumère Stéphane Valli.
Des paroles aux actes
Reste maintenant à définir les « déclinaisons opérationnelles » de ces priorités. C’est la prochaine étape, avec des rendez-vous donnés par les ministres en septembre prochain.
11 mesures ont été inscrites sur le papier. Certaines intéressent davantage les missions locales comme la proposition à tous les lycéens professionnels en dernière année de suivre des ateliers collectifs et des entretiens individuels avec France Travail et les missions locales (dispositif Avenir Pro) ; la « systématisation » d’une expérience en entreprise dans les deux premiers mois du contrat d’engagement jeune (CEJ) ; la construction « de parcours adaptés aux besoins des filières » ; la révision du pilotage de l’obligation de formation des 16-18 ans « dans une logique de résultats » et de « clarification » des responsabilités des acteurs impliqués. Autre mesure : le « développement et la mobilisation des solutions de parcours intensifs pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi (EPIDE, E2C, service civique, écoles de production, etc.) ».
Tout cela est-il compatible avec le coup de rabot sur les services civiques (1) ou la baisse du financement de l’État aux missions locales (lire Maire info du 28 février) ? « Les missions locales ont été fragilisées par la baisse des financements dans la loi de finances 2025. J’ai alerté les ministres sur la dégradation financière de certaines missions, et la nécessité de préserver à minima nos moyens dans la prochaine loi de finances » , indique Stéphane Valli. La discussion va être engagée avec la direction générale à l’emploi et à la formation.
Le président de l’UNML résume en une formule l’équation indispensable aux missions locales : « nous avons besoin d’un contexte pérenne, stable et souple » . Autrement dit, d’une « pérennité des financements, de la souplesse pour territorialiser au mieux les interventions car les problématiques, contextes et réponses ne peuvent être forcément les mêmes en milieu rural, ultramarin ou en quartier prioritaire. Et enfin nous avons besoin d’une stabilité des dispositifs pour travailler et se projeter plus efficacement ».
Pour rappel, selon les chiffres du gouvernement, un jeune sur trois connaît une trajectoire marquée par le chômage ou l’inactivité après ses études. Le chômage des jeunes approche les 20 %. Près de 1,4 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans ne sont aujourd’hui ni en études, ni en emploi, ni en formation.
(1) Seulement 72 000 missions seront financées contre les 87 000 initialement prévues dès septembre prochain (lien Maire info du 17 juillet).
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