Édition du jeudi 8 mars 2018
Une étude juge que l'abaissement de la vitesse sur le réseau secondaire induira d'importantes économies
La décision maintenant officielle d’imposer une limitation de la vitesse à 80 km/h sur toutes les routes secondaires à double sens à partir du 1er juillet continue de faire des remous, un certain nombre d’élus des territoires ruraux étant fortement opposés à cette mesure. Mais selon le Commissariat général au développement durable (CGDD), la mesure pourrait être bénéfique.
Le CGDD, dans une étude qui vient d’être publiée, analyse le « bilan socio-économique » de la réduction de la vitesse, en prenant en compte « l’ensemble des coûts marchands et non marchands : perte de temps, accidentalité, consommation de carburants, installation de nouveaux panneaux, pollution, bruit ».
Selon cette étude, une réduction de la vitesse sur autoroute aurait un bilan socio-économique très négatif, chiffré à 550 millions d’euros. En effet, « la perte de temps occasionnée n’est compensée ni par les gains en accidentalité ni par les économies en carburant ». Même constat pour un abaissement de la vitesse sur l’ensemble du réseau secondaire (toutes les routes nationales et départementales), avec un coût estimé à 160 millions d’euros.
Reste la réduction de la vitesse sur les routes à chaussée unique bidirectionnelle, qui concentrent « 88 % de la mortalité hors agglomération ». L’abaissement de la vitesse maximale autorisée (VMA) sur ces routes présenterait un bilan positif « de l’ordre de 230 millions d’euros ». C’est donc bien sur ce périmètre, estime le CGDD, « qu’une mesure de réduction de la vitesse a le plus de sens ».
Si l’on regarde de plus près ce scénario – dans la mesure où c’est celui qui va être appliqué – l’étude chiffre les coûts du « temps perdu » suite à un abaissement de 10 km/h de la VMA à 626 millions d’euros. Mais le nombre de morts diminuerait de 122, et celui des blessés graves de 665. Économie totale pour la société : 770 millions d’euros. En croisant donc uniquement le coût du temps perdu et le bénéfice d’une moindre accidentalité, le bilan est positif de 144 millions d’euros.
Le CGDD ajoute bon nombre d’autres paramètres. Côté économies : 32 millions d’euros en dépenses de carburant ; 11 millions d’euros en pollution ; 30 millions d’euros en dégâts matériels… Côtés dépenses supplémentaires, la principales, en dehors du « temps perdu », est le changement de panneaux de signalisation, estimé à 9 millions d’euros.
Au total, le bilan est positif à hauteur de 233 millions d’euros.
34 départements mobilisés
Cette étude n’aura visiblement pas suffi à convaincre les 34 présidents de conseils départementaux qui ont adressé en début de semaine une lettre ouverte au Premier ministre, demandant un abaissement de la vitesse non pas généralisé mais « au cas par cas ». Ces élus pointent le fait que les départements connaissent suffisamment leurs territoires pour identifier les points les plus accidentogènes et y limiter la vitesse. Surtout, ils estiment que la mesure va lourdement pénaliser les territoires ruraux, où l’automobile reste le seul moyen de transport de proximité. Et plus encore, fulminent certains d’entre eux, si l’on se dirigeait, comme le prône le rapport Spinetta, vers une fermeture de lignes de proximité de la SNCF. On aboutirait alors à « une double peine » pour les territoires ruraux, estime par exemple Claude Riboulet, président du département de l’Allier, dans la Gazette des communes.
Le CGDD, dans une étude qui vient d’être publiée, analyse le « bilan socio-économique » de la réduction de la vitesse, en prenant en compte « l’ensemble des coûts marchands et non marchands : perte de temps, accidentalité, consommation de carburants, installation de nouveaux panneaux, pollution, bruit ».
Selon cette étude, une réduction de la vitesse sur autoroute aurait un bilan socio-économique très négatif, chiffré à 550 millions d’euros. En effet, « la perte de temps occasionnée n’est compensée ni par les gains en accidentalité ni par les économies en carburant ». Même constat pour un abaissement de la vitesse sur l’ensemble du réseau secondaire (toutes les routes nationales et départementales), avec un coût estimé à 160 millions d’euros.
Reste la réduction de la vitesse sur les routes à chaussée unique bidirectionnelle, qui concentrent « 88 % de la mortalité hors agglomération ». L’abaissement de la vitesse maximale autorisée (VMA) sur ces routes présenterait un bilan positif « de l’ordre de 230 millions d’euros ». C’est donc bien sur ce périmètre, estime le CGDD, « qu’une mesure de réduction de la vitesse a le plus de sens ».
Si l’on regarde de plus près ce scénario – dans la mesure où c’est celui qui va être appliqué – l’étude chiffre les coûts du « temps perdu » suite à un abaissement de 10 km/h de la VMA à 626 millions d’euros. Mais le nombre de morts diminuerait de 122, et celui des blessés graves de 665. Économie totale pour la société : 770 millions d’euros. En croisant donc uniquement le coût du temps perdu et le bénéfice d’une moindre accidentalité, le bilan est positif de 144 millions d’euros.
Le CGDD ajoute bon nombre d’autres paramètres. Côté économies : 32 millions d’euros en dépenses de carburant ; 11 millions d’euros en pollution ; 30 millions d’euros en dégâts matériels… Côtés dépenses supplémentaires, la principales, en dehors du « temps perdu », est le changement de panneaux de signalisation, estimé à 9 millions d’euros.
Au total, le bilan est positif à hauteur de 233 millions d’euros.
34 départements mobilisés
Cette étude n’aura visiblement pas suffi à convaincre les 34 présidents de conseils départementaux qui ont adressé en début de semaine une lettre ouverte au Premier ministre, demandant un abaissement de la vitesse non pas généralisé mais « au cas par cas ». Ces élus pointent le fait que les départements connaissent suffisamment leurs territoires pour identifier les points les plus accidentogènes et y limiter la vitesse. Surtout, ils estiment que la mesure va lourdement pénaliser les territoires ruraux, où l’automobile reste le seul moyen de transport de proximité. Et plus encore, fulminent certains d’entre eux, si l’on se dirigeait, comme le prône le rapport Spinetta, vers une fermeture de lignes de proximité de la SNCF. On aboutirait alors à « une double peine » pour les territoires ruraux, estime par exemple Claude Riboulet, président du département de l’Allier, dans la Gazette des communes.
L'AMF, quant à elle, est globalement favorable à la mesure. Elle indique en revanche souhaiter que des possibilités de dérogations » soient données aux préfets pour que certains tronçons restent à 90 km/h en raison de leur faible accidentalité.
F.L.
Télécharger l’étude du CGDD.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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