Un soutien en ingénierie pour les Territoires d'industrie « confrontés à un choc industriel »
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L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) fait dans la dentelle, pour reprendre un champ lexical largement exploité au gouvernement. Elle a annoncé, le 15 avril, qu’elle renforcerait son soutien aux Territoires d’industrie « touchés par des chocs industriels ».
« Ces accompagnements portent sur l’identification et l’accélération des projets industriels créateurs de valeur dans les territoires d’une part, en les orientant vers les bons dispositifs de France Relance et sur le développement et la revitalisation de filières stratégiques ou de nouvelles filières d’autre part », écrit l’Agence, présidée par la maire de Beauvais (Oise) et présidente de Villes de France, Caroline Cayeux.
« Le séisme BorgWarner »
Quatre intercommunalités vont bénéficier, en particulier, de ce dispositif d’accompagnement et d’appui en ingénierie, à commencer par la communauté d’agglomération de Tulle, qui se prépare à se séparer de l’un des moteurs économiques de son territoire. En Corrèze, en effet, 368 salariés ont été informés, le 25 juin 2020, de la fermeture surprise en mars 2022 de l’usine de l’équipementier automobile BorgWarner, située à Eyrein.
« Le séisme BorgWarner », titrait, le lendemain, le quotidien régional La Montagne. Historiquement, le groupe américain a employé jusqu’à 650 personnes, dont 150 intérimaires, sur ce site dans les années 2010. « C’est un séisme social, humain, économique et industriel, commentait, dans le même journal, le maire de Tulle et vice-président de l’agglomération en charge du développement économique, Bernard Combes. Nous devons nous interroger sur les raisons qui ont conduit BW International à sacrifier leur unique usine située sur le sol français, dans un département et un Pays de Tulle déjà traumatisés par la disparition de GIAT Industries (ex-Manufacture d’armes de Tulle). »
Depuis l’été dernier, toute la région est « tournée vers la recherche de solutions pour permettre une autre issue que celle du chômage et de l’arrêt de ce site », affirmait le maire de Tulle. L’ANCT accompagnera particulièrement ce territoire dans la revitalisation de certaines filières, comme la sous-traitance automobile, aéronautique et mécanique mais aussi le développement de l’agroalimentaire.
« Offrir de nouvelles perspectives »
À Albert-Méaulte (Somme), autre territoire soutenu par l’ANCT dans le cadre de ce dispositif, c’est le secteur de l’aéronautique qui bat de l’aile. L’annonce, faite hier, de la restructuration à l’échelle européenne des activités d’aérostructures d’Airbus (création de deux nouvelles filiales à 100 %, où seront regroupées les activités d'assemblage d'aérostructures en France et en Allemagne) fait craindre le pire aux salariés des sous-traitants d’Airbus basés en Picardie. Comme en Corrèze, l’ANCT souhaite voir « émerger de nouveaux projets industriels qui offriront de nouvelles perspectives pour le territoire ».
Le périmètre du PACTE Sambre-Avesnois-Thiérache (Nord), « dépendant aux débouchés pétroliers et nucléaires », bénéficiera, quant à lui, d’un « accompagnement reposant sur une double logique : l’appui à la diversification économique et industrielle du territoire et l’accélération de la reconversion des friches industrielles ». La relocalisation de la production de cycles est, enfin, l’objectif poursuivi dans le Gers par le PETR Porte de Gascogne. « Cette ambition s’inscrit pleinement dans les enjeux régionaux de diversification industrielle, de reconversion de salariés et d’engagement dans l’innovation et la décarbonation de l’économie face à la crise que connaît le secteur aéronautique ».
400 millions d’euros sur la période 2020-2022
Le programme Territoires d’industrie, qui s’appuie sur un fonds de 400 millions d’euros sur la période 2020-2022, supporte des projets d’investissements industriels portés par des acteurs privés. « Il a d’ores et déjà, selon le gouvernement, permis de soutenir 400 projets, ce qui représente 7 657 emplois créés et 2,5 milliards d’euros d’investissements cumulés ».
Pour rappel, 70 % des sites industriels sont situés hors des grandes agglomérations et 71 % des investissements directs étrangers dans le domaine industriel ont profité à des communes de moins de 20 000 habitants.
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