Un rapport dénonce de fortes inégalités sociales dans l'accès aux soins
Par AFP
Dès le plus jeune âge, les disparités sont marquées entre les enfants selon la catégorie socio-professionnelle de leurs parents : deux fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres se retrouvent en surpoids en grande section de maternelle, note la Drees.
Si la prévalence de troubles de la vue est identique, les enfants d’ouvriers sont moins nombreux que ceux de cadres à porter des lunettes (31 % contre 37 %), selon le rapport du service statistique des ministères sociaux.
Au long de la vie, le risque de développer une maladie chronique, à l’exception de certains cancers, est plus élevé chez les personnes les plus modestes que chez les plus aisées.
Les 10 % des Français les plus pauvres développent ainsi 2,8 fois plus souvent un diabète que les 10 % les plus aisés. Le surrisque de développer une maladie chronique du foie ou du pancréas est également de 2,4 points pour les plus modestes par rapport aux plus aisés, et s’établit à 2 points pour les maladies psychiatriques.
Seul le cas des cancers se distingue : ils surviendraient « un peu moins fréquemment chez les personnes avec les niveaux de vie les plus modestes ». Les personnes aisées sont « souvent prises en charge pour des cancers de la prostate et du sein », et les personnes modestes pour le cancer du poumon, note la Drees.
Mais cela peut s’expliquer par un plus faible recours aux tests de dépistage: en 2019, les femmes âgées de 50 à 74 ans qui n’avaient jamais réalisé de mammographie étaient 24 % parmi les plus aisées contre 39 % chez les plus précaires.
Le renoncement aux soins touche également davantage les plus modestes, accentué par les déserts médicaux dans certains territoires.
Pour la Drees, ces disparités peuvent s’expliquer, en partie, par « des habitudes de vie différenciées selon le milieu social ». Chez les plus modestes, l’alimentation comporte moins de fruits et légumes, avec plus d’obésité, note par exemple le service statistique.
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