Le téléphérique urbain, en plein maturation

A quelques jours d'un colloque qui va se tenir en région parisienne sur la question, l'émergence du téléphérique comme mode de transport urbain semble se confirmer : lors de la clôture (le 17 septembre) de l'appel à projets "Transports collectifs et mobilité durable" lancé par le ministère des Transports, plusieurs nouveaux projets de ce type ont été enregistrés.
Le téléphérique utilisé comme mode de transport collectif urbain existe déjà dans plusieurs métropoles mondiales, comme Rio de Janeiro ou New York. En France, son usage se cantonne pour l'instant exclusivement aux zones de montagne. Mais plusieurs agglomérations, dont celles de Toulouse, Orléans, Saint-Brieuc ou Brest se sont lancées dans des projets qui sont à divers degrés d'aboutissement. A Brest, c'est dès 2015 qu'un téléphérique permettra à 1200 passagers par heure de traverser, en une minute, la rivière Penfeld qui coupe la ville en deux.
Le téléphérique - qu'on appelle à présent, dans ces projets, "tram aérien urbain" - présente selon ses défenseurs de très sérieux atouts sur tous ses concurrents. Son coût au kilomètre est deux fois inférieur à celui d'un tramway - notamment parce qu'il ne demande pas de lourds travaux de détournement de réseaux souterrains. Autre avantage : son emprise au sol est extrêmement faible, puisqu'il n'y a besoin que d'installer des pylônes, le rendant bien adapté à des environnements très contraints en terme d'occupation des sols. Il permet de franchir des obstacles importants (fleuves, autoroutes, etc.) sans avoir à construire d'ouvrages d'art. Et, naturellement, il est totalement imperméable aux aléas de la circulation...
Rien d'étonnant donc à ce que de plus en plus d'élus réfléchissent à la possibilité d'insérer un tel mode dans leur réseau. Sur des distances très variables : ainsi la candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, propose-t-elle d'installer un téléphérique pour relier la Gare de Lyon à la Gare d'Austerlitz, en passant au-dessus de la Seine, sur quelques centaines de mètres. Plus ambitieux, le conseil général du Val-de-Marne s'est lancé dans l'étude d'un projet de 4,4 kilomètres entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, dans une zone marquée par de très nombreuses coupures urbaines (une immense gare de triage notamment). Selon ses promoteurs, ce projet pourrait fait gagner aux usagers jusqu'à une demi-heure de temps de trajet par jour.
C'est précisément à Créteil que se déroulera, le 1er octobre prochain, le colloque organisé par le Gart et intitulé "Transport par câble aérien en milieu urbain, enjeux techniques, sociaux et politiques", en présence de nombreux élus et experts.
Renseignements auprès du Gart : www.gart.org

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