Maire-info
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Édition du lundi 25 octobre 2021
Transports

Le gouvernement lance son plan de relance du fret ferroviaire

En déplacement dans les Pyrénées-Orientales pour le retour du « train des primeurs » Perpignan-Rungis, le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le plan du gouvernement pour « la relance du fret ferroviaire ». 

Par Franck Lemarc

C’est tout un symbole : vendredi 22 octobre, à 16 h 30, le « train des primeurs »  a repris du service, quittant la gare de Perpignan-Saint-Charles pour atteindre, vers 3 h du matin, le marché d’intérêt national de Rungis, en banlieue sud de Paris. Cette liaison, destinée à transporter les fruits et légumes méditerranéens vers la région parisienne, avait été fermée à l’été 2019, ce qui avait, à l’époque fait un certain bruit : alors que la « transition écologique »  est sur toutes les lèvres, remettre sur la route, pour des questions de rentabilité, des dizaines de camions à la place d’un train de fret, paraissait ahurissant. 

Le Premier ministre avait fait de ce dossier « une affaire personnelle », a-t-il rappelé vendredi : en juillet 2020, il a pris l’engagement de rouvrir cette ligne, et c’est maintenant chose faite. Après un appel d’offres remporté le transporteur Rail Logistics Europe et le chargeur PrimEver, le train reprend du service. Il circulera désormais cinq nuits par semaine entre novembre et juillet, chaque convoi représentant l’équivalent de 18 poids lourds. 

La ligne est subventionnée par l’État, à hauteur de 14 millions d’euros entre 2021 et 2024. C’était le seul moyen de la faire exister, dans la mesure où, en soi, le transport sur rail est plus cher que le transport par camion. Elle s’arrêtera fin 2024, ce qui correspond à la date d’obsolescence du matériel utilisé. À partir de 2025, une nouvelle ligne prendra le relais, « l’autoroute ferroviaire »  Barcelone-Anvers, qui desservira Perpignan et Rungis. 

Les financements

Cette relance du train des primeurs marque, selon Jean Castex, le début d’une « stratégie de reconquête globale », « un plan de relance ambitieux du fret ferroviaire ». Ce plan s’inscrit dans les objectifs fixés par la LOM (loi d’orientation des mobilités) et par la loi Climat et résilience : la part modale du fret ferroviaire doit doubler d’ici 2030. 

L’axe moteur de ce plan est une enveloppe de 250 millions d’euros « en faveur des investissements dans le réseau ». En additionnant cette enveloppe avec les cofinancements « de l’Europe, des collectivités territoriales et des acteurs du fret ferroviaire », les investissements devraient atteindre plus d’un milliard d’euros, selon le ministère chargé des Transports. 

Cet argent sera consacré à plusieurs chantiers. D’abord, les installations terminales, en particulier les terminaux dits « multimodaux », permettant le passage de la marchandise des trains vers les camions et vice-versa ; et les installations terminales embranchées (ITE) qui permettent la desserte directe d’un site de production agricole ou industriel. Une vingtaine d’installations ont été financées en 2021, et cinquante autres le seront à partir de l’année prochaine. 

Par ailleurs, quelque 250 millions d’euros vont être destinés à l’amélioration du gabarit des infrastructures pour permettre le développement du transport combiné (semi-remorques embarqués directement à bord des trains). Cette technique nécessite notamment l’élargissement des tunnels – ce qui mobilisera à soi seul 200 millions d’euros. Une cinquantaine de millions d’euros sera dédiée à la création de terminaux « tri-mode »  (route/fer/fleuve). 

Une autre partie importante des crédits va aller à la régénération des lignes dites « capillaires ». Ces lignes sont uniquement réservées au fret – il n’y circule pas de trains de voyageurs – et permettent la desserte fine de certains territoires. Elles sont notamment indispensables au transport des granulats et des céréales. La régénération de ces lignes va se faire en cofinancement avec les régions, et l’État engagera 145 millions d’euros en 2022. 

Enfin, les derniers crédits seront consacrés au développement d’outils numériques permettant « d’améliorer la gestion des circulations, la géolocalisation et la communication »  ; et aux opérations sur les grands ports maritimes, notamment à Marseille, Dunkerque et au Havre, où des aménagements ferroviaires vont être modernisés. 

Télécharger le dossier de presse du plan de relance du fret.
 

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