Édition du jeudi 13 septembre 2018
Infrastructures de transport : des arbitrages dans la fourchette basse
La ministre chargée des Transports, Élisabeth Borne, a présenté avant-hier devant le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) les choix d’investissements du gouvernement en matière d’infrastructures de transport. Il s’agissait de trancher entre les différents scénarios proposés en février dernier par la commission Duron, ancien président de l’Agence de financement des infrastructures de transports en France (Afitf). Au final, c’est plutôt un scénario a minima qui a été retenu.
On se rappelle la doctrine du gouvernement, en la matière – maintes fois répétées : freiner sur les grands projets et mettre l’accent sur la rénovation des infrastructures existantes afin d’améliorer « les transports du quotidien ». L’Afitf, de son côté, avait proposé trois scénarios (lire Maire info du 5 février), mobilisant respectivement 48, 60 ou 80 milliards d’euros sur les vingt prochaines années. La commission présidée par Philippe Duron avait clairement exprimé sa préférence pour le scénario 2 (60 milliards).
Première annonce du gouvernement, mardi : une loi de programmation des investissements de l’État, à horizon de cinq ans, va être déposée au Parlement – à l’instar de ce qui se fait pour le budget militaire, les finances publiques ou la justice. Quant à l’arbitrage financier, il se révèle plutôt en-dessous des attentes, avec 27,7 milliards d’euros débloqués pour les dix prochaines années. Soit, sur vingt ans, à budget constant, à peine un peu plus que le scénario 1 proposé par l’Afitf. Philippe Duron a d’ailleurs noté hier, dans un communiqué de presse, que cet arbitrage « ne se situe pas au niveau du scénario 2 proposé et espéré par le Conseil », même s’il tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur en relevant que ces sommes sont « conséquentes » et « augmentent de 40 % par rapport au quinquennat précédent ».
Cinq priorités
Comme prévu, Élisabeth Borne a confirmé que l’axe numéro un des investissements à venir serait l’entretien et la régénération des réseaux. Les routes feront l’objet d’une attention particulière, avec 800 millions d’euros par an débloqués pendant les cinq prochaines années. Quatre autres « priorités » ont été fixées : la désaturation des nœuds ferroviaires (2,6 milliards sur dix ans) ; le désenclavement routier des villes moyennes (un milliard) ; les transports collectifs et la mobilité durable (1,2 milliard, soit 240 millions d’euros en moyenne par an) et enfin le fret ferroviaire (2,3 milliards).
Si ce budget est effectivement en augmentation par rapport aux années précédentes, il ne permettra pas, en revanche, de réaliser toutes les infrastructures, notamment ferroviaires, promises par les précédents gouvernements. Il manque pour cela, aux dires des experts, au moins 5 milliards d’euros. Il va donc falloir trancher et renoncer – pour un temps au moins – à certains projets. C’est ce qu’a exprimé hier la ministre en déclarant, dans le journal Le Monde, vouloir combattre « l’addiction aux grands projets ». Elle va à présent démarrer la concertation avec les élus, notamment les présidents de régions, « pour discuter avec eux de la façon dont on va réaliser les grands projets » … ou pas. Seules indications données par la ministre, selon les dires des présidents de régions concernés : la confirmation de la « priorité » donnée aux lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, Perpignan-Montpellier, Marseille-Nice et Paris-Le Havre.
Élisabeth Borne a également indiqué, hier, qu’elle se « préoccupait » de la question des ponts « gérés par les collectivités locales » (lire Maire info du 6 septembre) : elle compte rencontrer « prochainement » les associations d’élus « pour voir comment on peut accompagner et (…) apporter un appui en termes d’ingénierie aux collectivités qui en auraient besoin ».
Dernière annonce : le très attendu plan vélo, « sorti » de la loi d’orientation des mobilités et maintes fois reporté, va finalement être présenté demain, à Angers, par le Premier ministre lui-même, en présence de François de Rugy et Élisabeth Borne. Le choix de la ville ne doit rien au hasard : Angers vient d’instituer l’IKV (indemnité kilométrique vélo) ; c’est la ville centre de la circonscription du député LaREM Matthieu Orphelin, auteur d’un rapport l’an dernier prônant la généralisation de l’IKV… et enfin, la ville est dirigée par Christophe Béchu, nouveau président de l’Afitf, agence qui sera probablement chargée du financement de ce nouveau plan vélo.
On se rappelle la doctrine du gouvernement, en la matière – maintes fois répétées : freiner sur les grands projets et mettre l’accent sur la rénovation des infrastructures existantes afin d’améliorer « les transports du quotidien ». L’Afitf, de son côté, avait proposé trois scénarios (lire Maire info du 5 février), mobilisant respectivement 48, 60 ou 80 milliards d’euros sur les vingt prochaines années. La commission présidée par Philippe Duron avait clairement exprimé sa préférence pour le scénario 2 (60 milliards).
Première annonce du gouvernement, mardi : une loi de programmation des investissements de l’État, à horizon de cinq ans, va être déposée au Parlement – à l’instar de ce qui se fait pour le budget militaire, les finances publiques ou la justice. Quant à l’arbitrage financier, il se révèle plutôt en-dessous des attentes, avec 27,7 milliards d’euros débloqués pour les dix prochaines années. Soit, sur vingt ans, à budget constant, à peine un peu plus que le scénario 1 proposé par l’Afitf. Philippe Duron a d’ailleurs noté hier, dans un communiqué de presse, que cet arbitrage « ne se situe pas au niveau du scénario 2 proposé et espéré par le Conseil », même s’il tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur en relevant que ces sommes sont « conséquentes » et « augmentent de 40 % par rapport au quinquennat précédent ».
Cinq priorités
Comme prévu, Élisabeth Borne a confirmé que l’axe numéro un des investissements à venir serait l’entretien et la régénération des réseaux. Les routes feront l’objet d’une attention particulière, avec 800 millions d’euros par an débloqués pendant les cinq prochaines années. Quatre autres « priorités » ont été fixées : la désaturation des nœuds ferroviaires (2,6 milliards sur dix ans) ; le désenclavement routier des villes moyennes (un milliard) ; les transports collectifs et la mobilité durable (1,2 milliard, soit 240 millions d’euros en moyenne par an) et enfin le fret ferroviaire (2,3 milliards).
Si ce budget est effectivement en augmentation par rapport aux années précédentes, il ne permettra pas, en revanche, de réaliser toutes les infrastructures, notamment ferroviaires, promises par les précédents gouvernements. Il manque pour cela, aux dires des experts, au moins 5 milliards d’euros. Il va donc falloir trancher et renoncer – pour un temps au moins – à certains projets. C’est ce qu’a exprimé hier la ministre en déclarant, dans le journal Le Monde, vouloir combattre « l’addiction aux grands projets ». Elle va à présent démarrer la concertation avec les élus, notamment les présidents de régions, « pour discuter avec eux de la façon dont on va réaliser les grands projets » … ou pas. Seules indications données par la ministre, selon les dires des présidents de régions concernés : la confirmation de la « priorité » donnée aux lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, Perpignan-Montpellier, Marseille-Nice et Paris-Le Havre.
Élisabeth Borne a également indiqué, hier, qu’elle se « préoccupait » de la question des ponts « gérés par les collectivités locales » (lire Maire info du 6 septembre) : elle compte rencontrer « prochainement » les associations d’élus « pour voir comment on peut accompagner et (…) apporter un appui en termes d’ingénierie aux collectivités qui en auraient besoin ».
Dernière annonce : le très attendu plan vélo, « sorti » de la loi d’orientation des mobilités et maintes fois reporté, va finalement être présenté demain, à Angers, par le Premier ministre lui-même, en présence de François de Rugy et Élisabeth Borne. Le choix de la ville ne doit rien au hasard : Angers vient d’instituer l’IKV (indemnité kilométrique vélo) ; c’est la ville centre de la circonscription du député LaREM Matthieu Orphelin, auteur d’un rapport l’an dernier prônant la généralisation de l’IKV… et enfin, la ville est dirigée par Christophe Béchu, nouveau président de l’Afitf, agence qui sera probablement chargée du financement de ce nouveau plan vélo.
F.L.
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