Édition du lundi 29 janvier 2018
Grand Paris express : incertitudes sur le calendrier et les financements
Le Premier ministre a reçu, le 26 janvier, une centaine d’élus franciliens pour discuter de l’avenir du Grand Paris express, le réseau de transport géant de la grande banlieue. Après les critiques de la Cour des comptes sur les dérives budgétaires à craindre et les rumeurs de report, voire d’abandon, le Premier ministre a consulté les maires avant de rendre des arbitrages, prévus pour le 15 février.
Le Grand Paris express, pour rappel, ce sont quatre lignes de métro entièrement automatiques ceinturant la capitale pour réaliser, enfin, une offre de transport efficace qui ne soit pas « radiale » – c’est-à-dire allant du centre à la périphérie. L’organisation des transports franciliens est en effet ainsi faite que pour aller d’un point de la banlieue à un autre, il est aujourd’hui presque toujours obligatoire de passer par Paris.
Le chantier est titanesque : 200 km de lignes automatiques et 68 gares sont à construire, dans des délais assez contraints, puisqu’une partie des lignes devraient être mises en service avant les JO de 2024. Les dernières lignes, elles, sont prévues pour une mise en service en 2030. Les travaux ne font que commencer – le premier tunnelier, dans le Val-de-Marne, vient tout juste d’être mis en service.
Le 17 janvier, la Cour des comptes a jeté un sérieux pavé dans la mare en rendant public en rapport selon lequel le montant des travaux pourrait s’élever à quelque 35 à 38 milliards d’euros – loin, très loin des premières estimations : en 2010, quand le projet avait été officiellement lancé, le gouvernement avait estimé la facture à 19 milliards d’euros. De nombreux facteurs, selon la Cour des comptes, vont concourir à alourdir la facture : l’obtention des JO 2024 par Paris qui va conduire à accélérer certains chantiers, et donc à utiliser davantage de tunneliers ; des difficultés d’ordre technique, non prévues, pour la réalisation de certaines gares ou certains tronçons de lignes ; enfin, la Cour prévoit un risque de renchérissement sérieux des prix des marchés pratiqués par les entreprises de génie civil : pendant la période qui s’ouvre, les méga-chantiers vont se multiplier, entre le Grand Paris express, la nouvelle ligne entre Paris et l’aéroport de Roissy, le canal Seine-Nord et la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Selon la Cour des comptes, cette multiplication de très grands chantiers va mécaniquement conduire les acteurs du BTP à surenchérir leurs offres.
Ce rapport a suscité de vives inquiétudes chez les élus franciliens : les projets du Grand Paris express allaient-ils être réduits à la baisse, retardés, décalés ? Le Premier ministre a – en partie – répondu à ces inquiétudes en déclarant qu’il était hors de question de supprimer des projets et que toutes les lignes seraient construites. Le calendrier, en revanche, risque d’être revu. Avec en ligne de mire l’obligation de réaliser dans les temps, a minima, les lignes desservant les sites liés aux JO, essentiellement situés en banlieue nord.
Mais les élus franciliens ont tous des arguments à faire valoir pour que la réalisation de « leur » ligne ne soit pas remise aux calendes, indépendamment des JO. C’est le cas notamment des élus du secteur Clichy-sous-Bois/Montfermeil, territoire particulièrement déshérité de la banlieue parisienne, qui attend depuis des décennies d’être désenclavé en termes de transports collectifs. Ou encore de ceux du plateau de Saclay, dans le sud de la capitale, qui va connaître une explosion de la fréquentation à partir de 2022, lorsque trois grandes écoles (l’ENS Cachan, l’Institut Mines télécom et Agro ParisTech) vont s’y installer – dans la foulée de l’École Centrale, qui y a ouvert ses portes en septembre dernier. Comment imaginer que ces structures puissent fonctionner sans une desserte efficace en transports collectifs ? L’ouverture de la future ligne 18, qui desservira ce nouveau pôle universitaire, est prévue entre 2024 et 2030.
Reste à savoir ce que va décider le Premier ministre. Les décisions à venir, vers le 15 février, devraient concerner autant le calendrier que le financement des projets. Lorsque l’on se rappelle les infinies difficultés que le gouvernement a eues pour trouver quelques centaines de millions d’euros permettant de boucler le projet du Canal Seine-Nord, il y a quelques raisons d’être inquiets pour un surcoût qui, ici, va se chiffrer en dizaines de milliards d’euros.
Le Grand Paris express, pour rappel, ce sont quatre lignes de métro entièrement automatiques ceinturant la capitale pour réaliser, enfin, une offre de transport efficace qui ne soit pas « radiale » – c’est-à-dire allant du centre à la périphérie. L’organisation des transports franciliens est en effet ainsi faite que pour aller d’un point de la banlieue à un autre, il est aujourd’hui presque toujours obligatoire de passer par Paris.
Le chantier est titanesque : 200 km de lignes automatiques et 68 gares sont à construire, dans des délais assez contraints, puisqu’une partie des lignes devraient être mises en service avant les JO de 2024. Les dernières lignes, elles, sont prévues pour une mise en service en 2030. Les travaux ne font que commencer – le premier tunnelier, dans le Val-de-Marne, vient tout juste d’être mis en service.
Le 17 janvier, la Cour des comptes a jeté un sérieux pavé dans la mare en rendant public en rapport selon lequel le montant des travaux pourrait s’élever à quelque 35 à 38 milliards d’euros – loin, très loin des premières estimations : en 2010, quand le projet avait été officiellement lancé, le gouvernement avait estimé la facture à 19 milliards d’euros. De nombreux facteurs, selon la Cour des comptes, vont concourir à alourdir la facture : l’obtention des JO 2024 par Paris qui va conduire à accélérer certains chantiers, et donc à utiliser davantage de tunneliers ; des difficultés d’ordre technique, non prévues, pour la réalisation de certaines gares ou certains tronçons de lignes ; enfin, la Cour prévoit un risque de renchérissement sérieux des prix des marchés pratiqués par les entreprises de génie civil : pendant la période qui s’ouvre, les méga-chantiers vont se multiplier, entre le Grand Paris express, la nouvelle ligne entre Paris et l’aéroport de Roissy, le canal Seine-Nord et la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Selon la Cour des comptes, cette multiplication de très grands chantiers va mécaniquement conduire les acteurs du BTP à surenchérir leurs offres.
Ce rapport a suscité de vives inquiétudes chez les élus franciliens : les projets du Grand Paris express allaient-ils être réduits à la baisse, retardés, décalés ? Le Premier ministre a – en partie – répondu à ces inquiétudes en déclarant qu’il était hors de question de supprimer des projets et que toutes les lignes seraient construites. Le calendrier, en revanche, risque d’être revu. Avec en ligne de mire l’obligation de réaliser dans les temps, a minima, les lignes desservant les sites liés aux JO, essentiellement situés en banlieue nord.
Mais les élus franciliens ont tous des arguments à faire valoir pour que la réalisation de « leur » ligne ne soit pas remise aux calendes, indépendamment des JO. C’est le cas notamment des élus du secteur Clichy-sous-Bois/Montfermeil, territoire particulièrement déshérité de la banlieue parisienne, qui attend depuis des décennies d’être désenclavé en termes de transports collectifs. Ou encore de ceux du plateau de Saclay, dans le sud de la capitale, qui va connaître une explosion de la fréquentation à partir de 2022, lorsque trois grandes écoles (l’ENS Cachan, l’Institut Mines télécom et Agro ParisTech) vont s’y installer – dans la foulée de l’École Centrale, qui y a ouvert ses portes en septembre dernier. Comment imaginer que ces structures puissent fonctionner sans une desserte efficace en transports collectifs ? L’ouverture de la future ligne 18, qui desservira ce nouveau pôle universitaire, est prévue entre 2024 et 2030.
Reste à savoir ce que va décider le Premier ministre. Les décisions à venir, vers le 15 février, devraient concerner autant le calendrier que le financement des projets. Lorsque l’on se rappelle les infinies difficultés que le gouvernement a eues pour trouver quelques centaines de millions d’euros permettant de boucler le projet du Canal Seine-Nord, il y a quelques raisons d’être inquiets pour un surcoût qui, ici, va se chiffrer en dizaines de milliards d’euros.
F.L.
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