Aéroports régionaux : le Comité européen des régions tire le signal d'alarme
Par Franck Lemarc
L’aéroport de Quimper, en Bretagne, a enregistré en 2020 la suppression de 87 % de ses vols. Ce chiffre – similaire pour beaucoup de petits aéroports en Europe – donne une idée des difficultés auxquelles sont confrontés les aéroports régionaux, davantage encore que ceux des grandes métropoles. Le secteur aéronautique a été particulièrement durement touché par la crise épidémique, avec 56 milliards d’euros de pertes nettes en 2020 et une baisse du trafic de quelque 1,7 milliard de passagers.
Selon le Conseil international des aéroports (ACI), 193 aéroports en Europe seraient exposés à une menace de faillite, « pour l’essentiel, des aéroports régionaux, qui desservent des collectivités locales ». Ils représentent quelque 277 000 emplois et « leur faillite aurait des conséquences dramatiques pour l’emploi et l’économie des régions où ils sont situés ».
On pourrait ajouter qu’à ce danger issu de la crise sanitaire vont s’ajouter, en France, les mesures législatives actuellement en cours d’examen au Parlement, limitant l’usage de l’avion au bénéfice du train pour les vols de courte distance.
« Aides spécifiques »
Pour autant, le Comité des régions rappelle l’importance majeure des aéroports régionaux, pas seulement en termes d’emplois mais également pour « garantir l’accessibilité des voies de communication dans les régions périphériques, insulaires et ultrapériphériques ». Ils remplissent également « une fonction importante pour la formation » des pilotes et jouent « un rôle crucial pour les vols médicaux, les survols de surveillance aux fins de la détection des incendies » et dans « les situations de catastrophe ».
Pas question donc, pour le Comité des régions, de laisser péricliter les petits aéroports. Il estime que la Commission européenne devrait « imposer aux États membres d’élaborer des plans stratégiques pour les aéroports régionaux » et de « concevoir des instruments de soutien spécifiques ». Certes, les États membres peuvent déjà « venir en aide aux entreprises affectées par la pandémie », mais le Comité des régions veut aller plus loin : certains aéroports se trouvent « dans l’incapacité structurelle d’assumer leurs coûts d’exploitation et d’investissements », et ont besoin « de subventions supplémentaires ». Le Comité demande donc à la Commission européenne d’assouplir les règles en matière d’aides publiques : « Il devrait par exemple être possible d’indemniser les aéroports régionaux des coûts fixes qu’ils auront supportés durant la période où des restrictions ont été imposées en matière de déplacements. »
Par ailleurs, le Comité suggère que l’Union européenne mette en place des solutions pour « faciliter la libre circulation » en son sein, avec « des règles uniformes ».
Le Comité européen des régions est composé de délégations des collectivités locales des 27 États membres : il comprend 329 élus. La délégation française est composée de 24 membres (12 représentants des régions, 6 des départements et 6 des communes), respectivement désignés par Régions de France, l’ADF et l’AMF.
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