74 % des actifs vont travailler en voiture, selon l'Insee

L’étude de l’Insee concerne l’année 2017, mais elle aborde les évolutions plus récentes, concernant notamment le vélo. L’étude concerne les quelque 25 millions de salariés qui doivent se déplacer pour aller travailler. 

La voiture (toujours) reine

Environ un tiers de ces salariés parcourt de petites distances (moins de 5 km) pour se rendre au travail. Une moitié fait plus de 9 km. « Quelle que soit la distance parcourue », la voiture reste le mode de transport très largement privilégié : 74 % des actifs l’utilisent, même lorsqu’il s’agit de petites distances. Logiquement, l’usage de la voiture augmente en même temps que la distance domicile-travail : si « seulement »  60 % des salariés prennent leur voiture pour des déplacements de moins de 5 km, ils sont 80 % à le faire pour les déplacements de 25 à 30 km. 
Sans surprise, les actifs résidant dans les « pôles des aires d’attraction des villes »  utilisent nettement moins la voiture que les ruraux, ayant à leur disposition davantage de transports en commun : 28 % des actifs utilisent la voiture dans ces aires urbaines, contre 90 % hors de ces zones. Mais l’Insee note que la distance domicile-travail n’est pas seule en cause dans l’usage de voiture, puisque « la moitié des actifs résidant à moins d’un kilomètre de leur travail »  utilisent leur voiture. Avec cette nuance : « Le choix de ce mode de déplacement pour de très courtes distances peut être lié à des critères divers, comme la succession d’activités différentes lors d’un même trajet (par exemple, accompagner des enfants à l’école avant de se rendre à son lieu de travail) »  ou faire des courses.

Transports collectifs

Les transports en commun restent l’apanage des grandes villes. C’est la région parisienne qui a, de très loin, la palme en la matière, avec « sept actifs sur dix »  qui ont recours aux transports en commun (métro, bus, RER ou tramway). Dans les autres villes, la part des actifs qui utilisent les transports collectifs est bien plus faible (14 %). Globalement (c’est-à-dire en intégrant Paris qui tire les chiffres vers le haut), les transports en commun sont utilisés par 26,8 % des actifs dans les communes des aires urbaines, contre 5 % dans les communes des couronnes et 1,9 % dans les communes rurales. 
Pour les distances supérieures à 50 km, la part des transports collectifs augmente grâce à l’usage du train. Mais l’utilisation de celui-ci est très inégale d’un territoire à un autre, en particulier en fonction des facilités d’accès à une gare. 

Modes doux

Le recours aux modes doux (ou modes actifs) que sont la marche et le vélo est « spécifique aux petites et très petites distances ». La part des actifs allant travailler à vélo est de 5 % quand il s’agit de parcourir moins de 5 km, et tombe à 1 % au-delà. 
C’est dans les grandes villes que la marche et à pied et le vélo sont les plus développés : dans les communes de plus 150 000 habitants, cette part varie entre 12 et 31 %. La part spécifique du vélo varie fortement d’une grande ville à une autre (2 % à Saint-Étienne, Marseille ou Nice mais 17 % à Grenoble et Strasbourg). Ces différences s’expliquent en partie par la morphologie des villes, mais pas seulement : les choix des élus en la matière (pistes cyclables et stationnement des vélos) sont absolument déterminants. 
L’Insee précise que selon ses premières données plus récentes, la part du vélo a augmenté entre 2015 et 2020 de deux points dans les communes centres, pour atteindre « 6 % début 2020 ». Il sera intéressant de voir ce que seront ces résultats quand les données de 2020 seront disponibles, l’épidémie de covid-19 ayant fortement fait augmenter l’usage du vélo, notamment dans les grandes villes. 

F.L.

Télécharger l’étude de l’Insee. 
Voir ou revoir la vidéo réalisée par l’AMF et Agir Transports sur les déplacements domicile-travail dans la loi d’orientation des mobilités.

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