Édition du vendredi 10 octobre 2014
Écotaxe : cette fois, c'est fini
Certes, beaucoup pressentaient que cela se terminerait comme cela ; mais l’annonce a tout de même étonné par sa soudaineté : à midi hier, la ministre de l’Écologie et son secrétaire d’État aux Transports publiaient un communiqué lapidaire : « Ségolène Royal et Alain Vidalies décident de suspendre sine die le dispositif de l’écotaxe ». (En l’occurrence, les ministres ont même oublié que l’écotaxe était déjà morte et remplacée par un « péage de transit poids lourds » ). Les fédérations de transporteurs routiers, très actives ces derniers temps et prêtes à la grève pour la semaine prochaine, ont remporté leur bataille, et on ne voit pas comment l’écotaxe – sous quelque avatar que ce soit – pourrait encore resurgir demain.
C’est donc une longue suite de reports, de mises en sommeil, d’abandons suivis de reprises « sous une autre forme », qui se termine. Ce qui reste, aujourd’hui, de l’écotaxe, ce sont des centaines de millions d’euros perdus, 171 portiques sur les autoroutes qu’il va falloir déconstruire, des dizaines de salariés dans l’expectative chez Ecomouv’, la société chargée de collecter l’écotaxe, et, cerise sur le gâteau, des questions sans réponse sur le financement des infrastructures de transport.
Chaque portique – il y a en 171 aujourd’hui – aura coûté entre 500 000 et un million d’euros à installer. Ce qui fait donc une facture de 85 à 170 millions d’euros… à laquelle il faut ajouter aujourd’hui les 130 000 euros environ par portique que coûterait leur déconstruction (soit 22 millions supplémentaires). Mais tout cela n’est rien à côté de ce que pourrait coûter la rupture du contrat avec la société franco-italienne Ecomouv’ : on parle de 800 à 900 millions d’euros d’indemnités que l’État devrait régler. Le projet d’écotaxe aura donc coûté un bon milliard à l’État, au moins, sans avoir jamais rapporté un seul centime.
Et surtout, il faut rappeler que l’écotaxe était censée abonder les caisses de l’Afitf, l’Agence de financement des infrastructures de transport en France, à raison d’1,5 milliard par an pour le projet initial, réduits à 600 millions avec le passage au péage transit poids lourds. Et, faut-il rajouter, réduite à zéro euro aujourd’hui avec l’abandon de tout projet. Les dizaines de collectivités qui comptaient sur cet argent pour financer des projets de transports collectifs sont donc, ce matin, dans l’expectative. Comment seront financés les projets désormais ? Ségolène Royal se dit favorable à la taxation des sociétés d’autoroutes, mais elle a déjà été reprise sur ce sujet, dès ce matin, par son collègue ministre des Finances, Michel Sapin, qui a jugé une telle mesure « très difficile ».
Pendant ce temps, hier en fin d’après-midi, l’Afitf publiait un communiqué tout bonnement surréaliste. Une demi-journée après l’annonce fracassante de l’abandon de l’écotaxe, privant l’Agence de sa principale ressource, celle-ci choisissait de faire… comme si de rien était. L’Agence annonce donc avoir « examiné » son budget 2015, et se félicite de ce que « le niveau de recettes reste inchangé par rapport au budget initial ».
C’est donc une longue suite de reports, de mises en sommeil, d’abandons suivis de reprises « sous une autre forme », qui se termine. Ce qui reste, aujourd’hui, de l’écotaxe, ce sont des centaines de millions d’euros perdus, 171 portiques sur les autoroutes qu’il va falloir déconstruire, des dizaines de salariés dans l’expectative chez Ecomouv’, la société chargée de collecter l’écotaxe, et, cerise sur le gâteau, des questions sans réponse sur le financement des infrastructures de transport.
Chaque portique – il y a en 171 aujourd’hui – aura coûté entre 500 000 et un million d’euros à installer. Ce qui fait donc une facture de 85 à 170 millions d’euros… à laquelle il faut ajouter aujourd’hui les 130 000 euros environ par portique que coûterait leur déconstruction (soit 22 millions supplémentaires). Mais tout cela n’est rien à côté de ce que pourrait coûter la rupture du contrat avec la société franco-italienne Ecomouv’ : on parle de 800 à 900 millions d’euros d’indemnités que l’État devrait régler. Le projet d’écotaxe aura donc coûté un bon milliard à l’État, au moins, sans avoir jamais rapporté un seul centime.
Et surtout, il faut rappeler que l’écotaxe était censée abonder les caisses de l’Afitf, l’Agence de financement des infrastructures de transport en France, à raison d’1,5 milliard par an pour le projet initial, réduits à 600 millions avec le passage au péage transit poids lourds. Et, faut-il rajouter, réduite à zéro euro aujourd’hui avec l’abandon de tout projet. Les dizaines de collectivités qui comptaient sur cet argent pour financer des projets de transports collectifs sont donc, ce matin, dans l’expectative. Comment seront financés les projets désormais ? Ségolène Royal se dit favorable à la taxation des sociétés d’autoroutes, mais elle a déjà été reprise sur ce sujet, dès ce matin, par son collègue ministre des Finances, Michel Sapin, qui a jugé une telle mesure « très difficile ».
Pendant ce temps, hier en fin d’après-midi, l’Afitf publiait un communiqué tout bonnement surréaliste. Une demi-journée après l’annonce fracassante de l’abandon de l’écotaxe, privant l’Agence de sa principale ressource, celle-ci choisissait de faire… comme si de rien était. L’Agence annonce donc avoir « examiné » son budget 2015, et se félicite de ce que « le niveau de recettes reste inchangé par rapport au budget initial ».
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