Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 22 décembre 2023
Transition énergétique

Création d'un réseau de territoires « concernés par le nucléaire »

Le ministère de la Transition énergétique et le président du Grand Chalon ont annoncé hier le lancement d'une « alliance des territoires du nucléaire », visant à mettre en réseau les intercommunalités concernées, d'une façon ou d'une autre, par cette énergie. Explications. 

Par Franck Lemarc

Dans le cadre de la « relance du nucléaire »  prévue par le plan France 2030, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher et le président d’Intercommunalités de France, Sébastien Martin, ont annoncé hier vouloir fédérer les territoires « concernés par le nucléaire », soit parce qu’ils hébergent une centrale ou en hébergeront une demain, soit parce qu’ils comptent une infrastructure ou un équipement faisant partie de l’écosystème du nucléaire. C’est le cas par exemple du Grand Chalon (Saône-et-Loire), que préside Sébastien Martin, où est installée une usine Framatome qui produit des équipements lourds (cuves et générateurs) pour les centrales nucléaires. 

France 2030

Rappelons que le gouvernement a annoncé en 2022 la relance de la filière nucléaire en France, avec un programme d’investissement doté de 1,2 milliard d’euros et l’espoir de créer quelque 100 000 emplois sur dix ans. Ce programme s’appuie notamment sur la création de 6 réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR2) et de 8 autres dans un deuxième temps. Mais aussi sur la mise au point de nouveaux réacteurs « innovants »  de petite taille, les SMR (small modular reactor ou « petits réacteurs modulaires » ). « Ce réacteur de petite puissance présente des innovations notables en matière de sûreté et pourrait être une solution compétitive pour l’industrie et les particuliers. Ce concept vise à remplacer les centrales électriques thermiques (charbon et gaz) de puissance comparable, à un coût raisonnable sous l’effet d’une production en grande série », explique le gouvernement sur le site consacré à France 2030. Un appel à projets sur cette technologie a été lancé en mars 2022. 

Le gouvernement veut également accélérer dans l’innovation sur le traitement des déchets et le recyclage du combustible nucléaire. Il entend également former un grand nombre de jeunes aux métiers du nucléaire des ouvriers aux ingénieurs. 

Toujours dans le cadre de ce plan, rappelons enfin que le gouvernement a fait adopter en juin dernier une loi « relative à l'accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires ». Ce texte avait pour principale ambition de supprimer les verrous mis en place en 2015 par la loi Croissance verte, destinée à freiner le nucléaire. 

Partage de bonnes pratiques

Dans ce contexte, le gouvernement estime indispensable de permettre aux territoires concernés d’échanger entre eux pour « s’engager dans la relance du nucléaire français ». Qu’il s’agisse d’intercommunalités sur le territoire desquelles une centrale est ou sera présente, ou de celles qui accueillent des usines, PME, TPE liées à l’écosystème nucléaire, des centres de formation, d’enseignement supérieur, de recherche, etc. 

Le gouvernement et Intercommunalité de France ont identifié « une centaine »  d’EPCI répondant à ces critères. L’adhésion à la future « Alliance des territoires du nucléaire »  sera évidemment strictement volontaire. L’objectif : « Favoriser le retour d’expérience et le partage de bonnes pratiques sur les enjeux variés liés à la relance du nucléaire dans les territoire ». Parmi ces bonnes pratiques, le ministère liste « la création de formations d’enseignement supérieur répondant aux besoins d’entreprises, le déploiement d’une politique d’attractivité territoriale pour attirer de nouveaux salariés, l’adaptation du parc de logements, l’ajustement de l’offre de garde ou encore, le déploiement d’une offre de mobilités adapté au développement économique local… ».

L’Alliance sera officiellement lancée au début de l’année 2024, avec la quarantaine d’EPCI qui se sont déjà montrés intéressés. 

À Chalon, hier, la ministre a assuré que « la relance du nucléaire doit se faire main dans la main avec les élus locaux ». Sébastien Martin, au nom d’Intercommunalités de France, a déclaré que cette initiative est « le symbole de l’importance des élus locaux et de leur volonté de s’engager pour réussir la relance nucléaire française. »  Il s’agit, pour lui, de « bon sens » : « Coopérer, favoriser l’échange de bonnes pratiques et les retours d’expérience entre des territoires confrontés à des enjeux similaires pour s’assurer que nous puissions tous nous saisir de l’opportunité du nucléaire ». 

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