Lancement d'un vaste plan de formation à la transition écologique pour les cadres des trois versants de la fonction publique
Par Emmanuelle Quémard
« Le plus vaste plan de formation jamais organisé à l’échelle de la fonction publique » a été lancé hier, dans la foulée du plan de sobriété énergétique annoncé par la Première ministre Elisabeth Borne le 6 octobre dernier. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a présenté les contours, les objectifs et le calendrier d’un dispositif « inédit » visant à mieux impliquer les hauts fonctionnaires de l’État, des hôpitaux publics et des collectivités territoriales dans les défis de la transition écologique.
Entouré de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, ainsi que de nombreux experts scientifiques notamment, Stanislas Guerini a souligné que l’ambition du gouvernement est de former les 5,6 millions d’agents publics aux problématiques du climat, de la biodiversité et des ressources naturelles d’ici à la fin du quinquennat en 2027.
220 directeurs et directrices d’administration centrale en première ligne
La première brique de ce chantier hors norme a été posée à l’Institut National de Service Public (INSP) à Paris avec le lancement immédiat d’un cycle de formation qui va mobiliser 25 000 cadres de l’État jusqu’en décembre 2024. Ce sont les 220 directeurs et directrices d'administration centrale qui ouvrent le bal. Dans une « démarche d’exemplarité », ils participeront au premier cycle de formation mis en œuvre par la Délégation interministérielle à l'encadrement supérieur de l'État, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et l’INSP.
Ils seront suivis par 300 autres cadres dirigeants de l’État (ambassadeurs, préfets…) qui plancheront à leur tour sur les questions écologiques de janvier à juillet 2023. Enfin, 1 500 cadres de la fonction publique d’État intégreront chaque mois en moyenne le cursus élaboré avec un groupe d'appui et d'expertise scientifique, co-présidé par Laurence Tubiana, directrice de l'European climate foundation et Luc Abbadie, vice-président du Conseil scientifique de l'Office français de la biodiversité.
« La volonté du gouvernement est d’accompagner les agents de l’État et ses administrations dans la mise en place des mesures pour répondre à l’objectif de réduction de 10% de la consommation d’énergie de l’État d’ici à 2024 », a précisé Stanislas Guerini. Le ministre a également indiqué que la mise en place du plan de sobriété et de la planification écologique se fera « à travers une méthode claire : celle du dialogue, de la territorialisation et de l’action ».
Concrètement, la formation de 28 heures s’articulera autour de trois modules successifs : un atelier de sensibilisation aux crises de la biodiversité, climatique et des ressources naturelles ; des ateliers de mise en pratique et de visites sur le terrain ; une restitution aux équipes et la définition d’actions concrètes.
Le rôle essentiel des collectivités salué par le ministre
Si l’État, en tant que « premier employeur de France », est particulièrement concerné par le dispositif de formation, les deux autres versants de la fonction publique seront eux aussi mobilisés dans un second temps. Entre les mois de décembre 2024 et décembre 2025, ce sont, en effet, 12 000 cadres de la fonction publique territoriale et 4 000 cadres de la fonction publique hospitalière qui participeront aux différents ateliers et visites de terrain prévus par le ministère.
Pour Stanislas Guerini, les cycles de formation mis en place dans les prochaines années ne constituent pas un « one shot » dicté par l’urgence énergétique. « Un dispositif de formation continue sera enclenché dans la foulée », a-t-il annoncé. Concernant l’implication des agents territoriaux et des élus locaux dans le processus de lutte contre le réchauffement climatique, le ministre a tenu à saluer « le degré de maturité » de la territoriale et « les leçons qu’il y a à prendre » dans les actions développées par les collectivités. Le ministre a, en outre, plaidé en faveur d’un « travail partenarial » entre l’État et les collectivités territoriales en vertu du principe de libre administration.
À noter que pendant que le ministre de la Transformation et de la fonction publiques détaillait le contenu de son programme de formation, l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) annonçait le lancement d’un label « hauts fonctionnaires territoriaux, experts climat ». « Dès 2023 une formation à la fresque du climat sera proposée aux délégations régionales de l’AATF, dans le cadre d’une approche décentralisée », a indiqué le président de l’association Fabien Tastet.
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