Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 24 juillet 2024
Transition énergétique

Piscines publiques : un programme pour réduire jusqu'à 80 % de leur consommation énergétique

Le programme ACTEE, éligible aux certificats d'économies d'énergie (CEE), propose différentes stratégies pour réduire les frais de fonctionnement des piscines publiques. Plus d'une centaine de piscines ont déjà été accompagnées. 

Par Lucile Bonnin

Les maires le savent bien, les piscines publiques sont particulièrement énergivores. En période d’inflation, notamment en 2022, plusieurs infrastructures ont été contraintes de fermer en raison de l’explosion des prix. 

Au-delà de l’objectif fixé par le décret tertiaire de juillet 2019 de réduction de 40 % des consommations d’ici 2030, la question des piscines se pose donc de façon cruciale depuis plusieurs années maintenant. En pleine crise inflationniste, l’AMF rappelait qu’il y avait une urgence absolue à trouver des solutions, faute de voir menacé l'apprentissage de la natation (lire Maire info du 13 septembre).

Les infrastructures sont vieillissantes : « Parmi les 4000 piscines publiques en France, 70 % ont été construites avant 1995 et sont particulièrement énergivore ». De plus, elles sont coûteuses et « représentent entre 10 % des dépenses énergétiques des communes de plus de 10000 habitants, et 34 % des dépenses pour les GFP (groupements de communes à fiscalité propre). » 

C’est dans ce contexte que le programme ACTEE d’efficacité énergétique des collectivités locales propose différentes stratégies pour réduire les frais de fonctionnement des piscines publiques. Dans un communiqué de presse diffusé hier, la FNCCR met en lumière les solutions qui peuvent être mises en place par les collectivités avec l’accompagnement et les fonds proposés par ACTEE. 

Des actions simples à la rénovation complète 

Pour réduire les frais de fonctionnement des piscines, des « actions simples de sobriété, de paramétrage et d’efficacité énergétique sont susceptibles de générer quasi immédiatement 10 à 20 % d’économies d’énergie. » 

Certains gestes qui peuvent sembler anodins peuvent amener à des « résultats immédiats sans gros investissements ». ACTEE conseille par exemple de nettoyer les couches de régulation d’air et de calorifuger les tuyaux de fluides. 

Bâcher les bassins extérieurs la nuit, diminuer la température des bassins et des locaux d’un degré, grouper les plages d’utilisation en fonction des températures d’usage, et renégocier les contrats de fourniture d’énergie sont aussi des actions qui peuvent mener à des économies d’énergie. 

Aussi, comme le premier poste de dépense énergétique des piscines est les « centrales de traitement d’air, qui chauffent, climatisent et ventilent les locaux », leur évaluation pour identifier les pistes d’amélioration ou les opportunités de remplacement est indispensable. 

Du côté des rénovations plus coûteuses, il est précisé qu’une rénovation complète d'une piscine peut générer entre 60 et 80 % d’économies d’énergie. Ces gains répondent aux exigences du décret tertiaire de 2019, qui impose aux bâtiments tertiaires de plus de 1000 m² de réduire leur consommation énergétique de 60 % d’ici 2050. Par exemple, « une meilleure isolation de l’enveloppe du bâtiment peut apporter jusqu’à 30 % de gain énergétiques ». 

Mais tout cela à un coût, qui peut varier de « quelques dizaines de milliers à plusieurs millions d’euros pour une rénovation lourde ». Ainsi, « il est crucial de garantir l’efficacité des investissements ». 

Financements 

Le programme ACTEE propose plusieurs types d’accompagnements financiers. D’abord, par le biais du fonds CHÊNE, le programme « finance des audits énergétiques pour les collectivités qui souhaitent réduire ces dépenses. Ces études permettent d’établir un état des lieux, d’analyser les consommations d’énergie et d’eau et d’identifier les pistes d’action. À ce jour, ACTEE a déjà accompagné plus d’une centaine de piscines sur tout le territoire. » 

Le programme propose aussi un financement « des prestations de Maîtrise d’Œuvre (MOE), et d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO), soit un accompagnement technique, financier, juridique des collectivités en phase travaux pour s’assurer la fiabilité des rénovations, ainsi que des outils de suivi de consommations énergétiques. »  A noter : « ACTEE favorise le passage à l’acte des collectivités par la mise en place d’une ingénierie adaptée, sans financer les travaux. » 

En savoir plus sur le programme. 

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