Édition du mardi 5 juillet 2016
Toutes les régions ont choisi leur nouveau nom
© Maire info
Sept nouvelles régions sont nées d’une fusion. L’une d’entre elle a vu son nom défini par la loi (la Normandie). Les autres (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie) ont en général déterminé une « short list » de noms qu’elles ont ensuite soumis à un dispositif de démocratie participative, avant de laisser le conseil régional trancher. Dans certaines régions, le nom a été choisi par un panel de citoyens et de spécialistes, avec des résultats plus ou moins heureux : on se rappelle que dans l’Est, un tel panel avait défini trois noms (Acalie, Rhin-Champagne et Nouvelle-Austrasie), jusqu’à ce que le conseil régional sonne la fin de la récréation et impose le nom de Grand Est.
Seules deux régions ont choisi de garder les anciens noms accolés dans l’ordre alphabétique : Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes – dont on peut sans trop de risque prédire qu’elle va rapidement devenir « Ara » dans le langage courant, aisément prononçable à l’instar de « Paca ».
Pour les autres, le choix s’est porté, on l’a vu sur Grand Est pour Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ; Nord-Pas-de-Calais-Picardie ayant déjà choisi en mars « Hauts-de-France ». Reste Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, qui a finalement opté pour Occitanie. Ce choix a surpris certaines historiens et linguistes, dans la mesure où la langue occitane n’est pas seulement pratiquée dans le sud-ouest, mais également en Provence et jusqu’à l’Italie et aux Alpes.
Enfin, l’immense région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a choisi le nom de Nouvelle-Aquitaine, ce qui ne doit pas ravir les habitants du Limousin et de Poitou-Charentes, qui se voient « gommés » du nom de la nouvelle région.
Ce ne sont pas seulement les noms qui ont été choisis dans les régions fusionnées, mais aussi la répartition des lieux de décision. On sait que dans certaines d’entre elles, le choix de la capitale régionale a suscité de vifs débats : notamment en Normandie (il fallait choisir entre Rouen, Caen et Le Havre), en Bourgogne-Franche-Comté entre Besançon et Dijon, et surtout en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon entre Toulouse et Montpellier. Déplacements d’agents, lieux de réunions parfois tout neufs qui ne servent plus à rien – les fusions ont provoqué et provoquent encore de nombreux problèmes humains et matériels. La loi du 16 janvier 2015 a néanmoins prévu que la réunion en une même agglomération de la fonction de chef-lieu, de l’hôtel de région et du lieu de réunion des conseils régionaux, ne soit pas systématique. Des tentatives de répartition harmonieuse ont donc été faites : dans les Hauts-de-France, Lille prend la fonction de capitale régionale (chef-lieu) mais c’est Amiens qui accueillera les réunions plénières du conseil régional. En Occitanie, la capitale sera Toulouse mais les réunions plénières auront lieu au parc des expositions situé en banlieue de Montpellier. Dans le Grand Est, les responsabilités se partagent entre Strasbourg (capitale régionale et siège du conseil régional), Metz (plénières) et Châlons-en-Champagne (commission des finances).
En Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine en revanche, les villes de Lyon et de Bordeaux ont quasiment tout raflé, et n’ont laissé aux anciennes capitales (Clermont-Ferrand, Limoges, Poitiers) que la portion congrue.
Il faut maintenant attendre le 1er octobre pour savoir si l’État valide ces choix, ce qui laisse à penser que d’ici là, les nouvelles régions ne peuvent imprimer du matériel avec leur nouveau nom et leur nouvelle identité visuelle, sauf à courir le risque de devoir tout recommencer en cas de refus du Conseil d’État.
F.L.
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