Une nouvelle signalétique pour renforcer la sécurité sur les plages
Par Lucile Bonnin
À l’approche de l’été, les plages françaises s’affublent d’un nouvel uniforme. Des nouvelles règles en matière de sécurité sont entrées en vigueur avec la publication d’un décret en janvier dernier. C’est en particulier la signalétique qui va changer.
Ce texte avait été examiné en CNEN en 2021 et l’AMF avait émis un avis favorable tout en soulignant que le fait que la norme Afnor à laquelle est lié le décret devait être d’accès gratuit pour les collectivités.
Cette décision a pour objectif de rendre homogène la matérialisation des zones de baignades sur l’ensemble du territoire et qu’elle soit lisible par tous, notamment pour les touristes étrangers. En effet, il existe une norme internationale sur les « Signaux de sécurité relatifs à l'eau et drapeaux de sécurité pour les plages ». Cette dernière a inspiré ce nouveau texte réglementaire, remplaçant le précédent qui n’avait pas été modifié depuis 1962.
Harmonisation de la signalétique
Ce besoin de clarification s’inscrit dans la volonté affichée du ministère des Sports de prévenir les risques de noyades. Selon la dernière enquête de Santé publique France, 1 983 noyades ont eu lieu en France entre le 1er juin et le 31 août 2021 dont 250 suivies de décès (22 %). Les chiffres sont éloquents et la mise en place de cette signalétique doit permettre une meilleure compréhension de l’information sur les plages.
Ainsi, l’évolution la plus marquante concerne la délimitation de la zone de baignade. « Présentes de manière disparate en France, les flammes bleues sont remplacées par des drapeaux (rouge et jaune) délimitant la zone de baignade utilisés partout ailleurs dans le monde » , est-il précisé dans une fiche du ministère des Sports.
La forme des drapeaux va aussi changer, passant du triangle au rectangle. Le drapeau vert indiquera toujours une « baignade surveillée sans danger apparent » , l’orange sera lui remplacé par la couleur jaune pour signifier un « danger limité ou marqué » et le rouge restera le signe d’une « baignade interdite » .
Autres modifications notables : la flamme violette qui signale habituellement une pollution deviendra aussi rectangulaire. Le drapeau noir et blanc qui indiquait des conditions défavorables de vent pour certains équipements nautiques sera désormais une manche à air orange.
Mieux organiser les espaces de baignade
L’autre objectif auquel répond cette nouvelle règlementation - qui a déjà été testée sur certaines plages dès 2021- est de permettre de prendre en considération d’autres facteurs pouvant accroître le risque d’accident ou d’incident.
Des nouveautés ont été actées dans ce sens : le drapeau vert avec un rond rouge deviendra noir et blanc et signalera aux baigneurs qu’ils se trouvent dans une zone de pratiques aquatiques et nautiques (sans leur interdire pour autant la baignade). Ce type de signalétique est très utilisée dans les endroits où le surf est pratiqué régulièrement.
D’autres panneaux viendront préciser la possibilité de pratiquer la voile (rond bleu), le déroulement de compétitions sportives en cours (triangle jaune) ou encore l’interdiction de pêcher (rond rouge et blanc marqué d’une barre).
L’entraide entre collectivités
Ce balisage qui a été homogénéisé ne peut être utile que s’il est adapté aux spécificités locales. Les acteurs locaux sont donc invités à se saisir de cette question pour sécuriser au mieux les littoraux de leur territoire.
La coopération locale est indispensable pour une sécurisation optimale des zones de baignade. Les collectivités abritant une station balnéaire peuvent faire front contre la mal-organisation des plages. Le Département de la Charente-Maritime par exemple (avec ses partenaires institutionnels et maritimes) a édité un livret de bonnes pratiques pour répondre aux problématiques de sécurisation des plages et des sports nautiques sur le littoral. C’est une manière de faire des rappels réglementaires et des propositions d’aménagement et d’actions pour accompagner les communes dans leurs démarches.
Pour rappel, les maires ont un pouvoir de police en mer jusqu'à 300 mètres de la limite des eaux et cette prérogative peut peser sur certaines communes. La police des baignades et des activités nautiques est une prérogative du maire, et donc la sécurisation des plages leur revient. Les élus doivent d’ailleurs faire face depuis plusieurs années à la pénurie de maîtres-nageurs qui s’annonce être encore une fois inquiétante cette année. Maire info reviendra prochainement sur cette question de la surveillance des plages cet été.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2