Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 22 avril 2022
Tourisme

Tourisme : le Premier ministre détaille la « déclinaison territoriale » du plan de reconquête

Le Premier ministre a diffusé hier une instruction sur « la déclinaison territoriale » du plan de soutien au tourisme Destination France, avec la volonté d'impliquer les élus locaux. 

Par Franck Lemarc

Après une phase de soutien d’urgence au secteur du tourisme pendant la crise épidémique, le gouvernement a souhaité mettre en œuvre un plan de soutien et de « reconquête »  à plus long terme, pour « réinventer »  le tourisme. C’est le plan Destination France, présenté le 20 novembre dernier (lire Maire info du 23 novembre 2021). Dès l’annonce de ce plan, Jean Castex avait prévu qu’il comprendrait une déclinaison territoriale, avec des enveloppes dont les préfets seront chargés d’assurer la répartition – comme c’est le cas pour de nombreuses dotations d’investissement. Il était aussi prévu de créer des « comités État-région »  dans chaque région pour assurer le pilotage de ce plan. C’est ce dispositif qui est détaillé dans l’instruction diffusée hier.  

Comités de pilotage

Jean Castex commence par rappeler les objectifs du plan Destination France : lutter contre les difficultés de recrutement dans le secteur du tourisme, « renforcer la résilience du secteur »  et « soutenir la montée en qualité de l’offre », consolider les pôles touristiques existants, accompagner la transition vers un tourisme plus durable… Presque 2 milliards d’euros seront consacrés, dans les trois ans à venir, à ces ambitions, qui ne seront atteintes, selon le Premier ministre, que si « les élus et les acteurs des territoires sont étroitement associés à leur mise en œuvre ». 

Des comités de pilotage seront donc installés dans chaque région, présidés par le préfet et le président de région, pour trois ans. Y seront associées « les collectivités territoriales infrarégionales, notamment celles titulaires de la compétence tourisme ». Ces comités seront chargés de « rechercher les co-financements possibles localement (…) et d’identifier les projets locaux pouvant faire l’objet de financement ». 

Ces comités, installés pour trois ans, devront être mis en place d’ici au 30 juin 2022. 

Appels à manifestation d’intérêt

Les 2 milliards d’euros du plan ne sont pas intégralement, loin de là, consacrés à cette déclinaison territoriale du plan : c’est une quarantaine de millions d’euros sur trois ans qui sera dédiée à ce volet (8 millions d'euros cette année, 16,5 millions d'euros en 2023 et 12,14 millions d'euros en 2024). Ils seront consacrés exclusivement aux axes 3 (« Valoriser et développer les atouts touristiques français » ) et 4 (« Répondre aux enjeux de transformation du secteur » ) du plan. 

Sur l’axe 3, il est à retenir que les territoires volontaires pourront recevoir « un soutien en ingénierie touristique ». De façon complémentaire, l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires) sera associée à ces actions en mobilisant certains lots de son « marché national d’ingénierie à bons de commande »  ; et 7 millions d’euros supplémentaires, au titre du FNADT (Fonds national d’aménagement et de développement du territoire), seront mobilisés pour intégrer les stratégies locales de développement touristique aux Contrats de relance et de transition énergétique (CRTE). Plusieurs appels à manifestation d’intérêt seront lancés, fléchés vers « des projets d’investissement ayant une forte composante tourisme durable ». 

Sur l’axe 4, dont l’objectif est de « soutenir l’investissement dans les infrastructures durables », une attention particulière sera portée aux campings pour « accompagner (leur) transition au changement climatique en zone littorale ». Des expérimentations vont être menées pour « relocaliser des établissements en zone littorale », en privilégiant les communes « inscrites dans des projets partenariaux d’aménagement trait de côte ». 

Les préfets sont enfin appelés à veiller au déploiement des mesures « à forte dimension territoriale », en particulier « la mise en place de guichets d'accueil et d'orientation des saisonniers dans les territoires touristiques ». 

En annexe de l’instruction, on trouve la répartition régionale des crédits. Ce sont les régions Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes qui sont les mieux servies, avec 750 000 euros chacune sur l’axe 3 du plan Destination France. 

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