Tourisme social : un million d'euros supplémentaires débloqués pour les quartiers
Par A.W.
« Permettre à tous, et surtout aux plus modestes et aux plus fragiles, de pouvoir partir en vacances. » C’est l’objectif de la ministre chargée du Tourisme, Olivia Grégoire, qui a annoncé lors de son déplacement, en fin de semaine dernière, au camping de Guérande (Loire-Atlantique), vouloir injecter « 1,3 million d’euros de plus qu’avant », alors que trois à quatre Français sur dix ne partent toujours pas en vacances durant l'été.
« Avec cette enveloppe en augmentation de 60 % au plan budgétaire, nous avons vocation, en 2023, à permettre le départ en vacances de pas moins de 15 000 de nos compatriotes » qui devraient bénéficier des actions de l’Agence nationale pour les chèques vacances (ANCV), a-t-elle indiqué. Plus précisément, ce sont trois dispositifs qui seront renforcés grâce à la mobilisation de 3,4 millions d’euros (dont 1,3 million d’euros pour les nouvelles actions donc), selon un communiqué du ministère.
Aidants, séniors, femmes et ultramarins
Un premier dispositif verra ses crédits augmenter de 50 % et sera consacré à trois programmes d’aide au départ en vacances, avec « un soutien spécifique aux séniors et [aux] aidants qui n’ont pas toujours la possibilité de prendre des congés, [aux] femmes, notamment celles qui ont été victimes de violences intrafamiliales, mais aussi [aux] enfants de l’aide sociale à l’enfance ou qui sont sous l’égide de la protection judiciaire de la jeunesse », a détaillé l'ancienne porte-parole du gouvernement. Une aide d’« environ 950 000 euros » qui doit permettre « 4 600 départs en vacances, contre 3 200 » l’an passé.
L’expérimentation de l’aide au départ en vacances des résidents des régions et départements d’outre-mer sera également prolongée avec une enveloppe globale de 1,5 million d’euros. Ce qui représentera 10 000 bénéficiaires, alors qu’en 2022, ce sont 9 200 personnes qui ont pu partir en vacances grâce à cette mesure.
Colos apprenantes pour 2 500 enfants supplémentaires
En outre, la ministre prévoit la création d’une « action d’expérimentation complémentaire » à celle des « colos apprenantes » grâce à une enveloppe d’un million d’euros supplémentaires qui sera fléchée sur les enfants des salariés et chefs d’entreprise exerçant au sein des quartiers de la politique de la ville (QPV). Cela doit permettre de faire partir 2 500 enfants de plus en colos apprenantes avec « un reste à charge pour les familles de 50 euros ».
Une annonce faite alors que le ministère de l'Éducation nationale vient de confirmer la reconduction, pour les vacances scolaires 2023, de ce dispositif qui permet à certains jeunes issus de quartiers politique de la ville, de zones rurales ou défavorisés de bénéficier d'une aide pour partir en vacances, tout en renforçant leurs connaissances.
Une instruction du ministère de l’Education nationale, qui fixe les modalités de mise en œuvre de l’opération qui doit être déployée pendant les vacances de printemps, d'été et d'automne, a ainsi rappelé que ce dispositif accorde un « rôle renforcé » aux collectivités en 2023.
Par ailleurs, les critères d’éligibilité qui s’appliquaient en 2022 ont été maintenus avec, toutefois, un relèvement du plafond du quotient familial à 1 500 euros (contre 1 200 euros l’an passé) pour être éligibles au financement d’un séjour. La prise en charge est, cependant, plafonnée à 500 euros par semaine, les collectivités devant avancer les frais d’inscriptions dont elles obtiennent le remboursement « au retour des mineurs ». Le montant de cette aide peut atteindre « 100 % du coût » du séjour « avec possibilité de prévoir une participation financière symbolique des familles », expliquait le ministère qui précisait que « la durée maximale des séjours n’est pas limitée ».
Bien que l’Insee ait révélé, dans une enquête publiée récemment, que la proportion des enfants ne pouvant pas partir en vacances au moins une semaine par an a été réduite depuis 2009 - passant de 17,4 % à 11,8 % en 2014, puis à 10,6 % en 2021 - , l’inflation risque, toutefois, de mettre à mal cette statistique, puisque la flambée des prix ne cesse de faire progresser la précarité.
Logements pour les saisonniers
A noter qu'Olivia Grégoire a également annoncé vouloir « dupliquer » le dispositif expérimental mis en place à La Baule (Loire-Atlantique), qui doit permettre de faire face à « l’énorme problème » qu’est le logement des saisonniers, et alors que la présentation du Plan saisonnier est prévue « au mois de mai ».
Une expérimentation qui doit « permettre aux élus locaux, aux maires, sur leurs campings municipaux, possiblement, d’y installer des mobil-homes ou, en tout cas, des résidences mobiles déplaçables [pour] accueillir des saisonniers dès les prochaines semaines », selon la ministre qui a, d’ailleurs, assuré à cette occasion que « les acteurs du camping feront une saison remarquable en 2023 ».
Concernant les difficultés saisonnières de recrutement, on peut également rappeler la pénurie d'animateurs qui avait touché les centres d'accueil et les colonies de vacances de l’an passé. Certaines communes n'avaient ainsi pas pu ouvrir leurs accueils d'été et des séjours avaient été annulés.
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