Édition du vendredi 9 septembre 2016
François Hollande opposé à « toute législation de circonstance »
© Élysée
Pas d’annonce dans ce discours mais un certain nombre d’affirmations et de déclarations de foi. Le président de la République a répété que la guerre contre le terrorisme sera « longue et éprouvante », mais que cette guerre sera gagnée parce que « c’est une loi de l’histoire : les démocraties gagnent toujours les guerres ». Mais malgré la gravité de la situation – et on l’a vu encore hier soir, avec l’arrestation de trois femmes qui se préparaient, selon le ministre de l’Intérieur, à commettre un attentat imminent – François Hollande se refusera catégoriquement à mettre en place « l’état d’exception », c’est-à-dire à « suspendre l’État de droit ». Répondant à ceux qui demandent l’enfermement préventif des « fichés S », le rétablissement de la Cour de sûreté de l’État ou la suppression du regroupement familial, François Hollande a qualifié ces propositions de « reniements et de renoncements », et prôné en réponse le renforcement de l’État de droit et de « la cohésion nationale ».
Dans ce domaine, la laïcité est pour le président un enjeu majeur. La question se pose, a souligné François Hollande, de savoir si les principes posés par la loi de 1905 il y a un siècle « restent adaptés maintenant que l’islam est devenu la deuxième religion de France » – autrement dit, « l’islam peut-il s’accommoder de la laïcité ? ». « Ma réponse est oui, clairement oui ! », a martelé le chef de l’État, « l’immense majorité de nos compatriotes musulmans nous en donnent chaque jour la preuve ». Il n’y a aura donc, tant que François Hollande sera président de la République, « pas de législation de circonstance. Nos lois suffisent ».
François Hollande a en revanche mis l’accent sur la nécessité de « construire un islam de France », ce qui passera par la création de la fondation pour l’islam de France, d’une « association cultuelle nationale » destinée à trouver des financements pour la construction de mosquées, « sans la participation de l’État », et enfin par le fait de ne plus permettre que « la grande majorité des imams soient formés à l’étranger ».
Après avoir souligné que l’école reste pour lui le lieu essentiel de l’apprentissage du vivre-ensemble et des valeurs de la République et salué la montée en puissance du service civique, François Hollande a évoqué la question de la réforme des institutions : il a rejeté toute idée de « remise en cause de la fonction présidentielle » ou d’affaiblissement de celle du Parlement. Pour l’avenir, selon François Hollande, « la solution ne passe pas par le recours aux ordonnances » – dont son gouvernement n’a pourtant pas été avare – ni par l’utilisation systématique du référendum. Il souhaite en revanche que « les citoyens soient mieux associés aux décisions », à travers les « consultations locales, les débats publics, les démarches de co-construction législatives ». Le chef de l’État a également souligné qu’il reste « beaucoup à faire sur la représentativité de nos Assemblées, pour les ouvrir à la diversité de nos sociétés ». Se disant « fier » d’avoir limité le cumul des mandats, François Hollande a dit espérer pouvoir « aller plus loin encore », en limitant le cumul des mandats dans le temps.
F.L.
Accéder au discours de François Hollande
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Alstom : le gouvernement impose une négociation sur l'usine de Belfort
Le ministère de la Ville encourage l'implication des entreprises dans les quartiers prioritaires
L'AMF organise une nouvelle Rencontre des intercommunalités le 5 octobre
Agriculture : une consultation sur la gestion des aléas climatiques et calamités
Retrouver une édition
Accéder au site