Territorialisation et prolongation du pass sanitaire, dépistage dans les écoles : les infos covid-19 du début de semaine
Par Franck Lemarc
La quatrième vague continue de refluer : la France se rapproche peu à peu de la barre des 5000 cas par jour (5814 hier, et 7 600 en moyenne sur l’ensemble de la semaine dernière) qui symbolise la maîtrise de l’épidémie. Le taux de reproduction du virus est à présent largement repassé sous la barre du 1 (0,73 hier), et le nombre de cas positifs était la semaine dernière en baisse de 28 %. Ce sont maintenant 35 départements qui sont repassés au vert sur la carte de France du covid-19, avec un taux d’incidence passé sous la barre des 50 cas pour 100 000 habitants. Seules les Bouches-du-Rhône, en métropole, connaissent toujours une situation très tendue, avec un taux d’incidence de 256.
Outre-mer, la situation se détend un peu aux Antilles, même si les taux d’incidence y restent proches de 200. C’est en Guyane, en revanche, que la situation se dégrade à présent, avec une forte reprise de l’épidémie et un taux d’incidence qui s’établissait hier à 483 pour 100 000. La tension hospitalière est vive en Guyane, avec 87 % des lits de réanimation occupés.
Entre territorialisation et prolongation
Dans ce contexte d’amélioration générale, le gouvernement réfléchit à revenir à des mesures « territorialisées ». C’est Emmanuel Macron lui-même, la semaine dernière, qui a lancé l’idée d’un allégement des mesures sanitaires dans les territoires où l’évolution est la plus favorable. Et son ministre de la Santé, Olivier Véran, l’a confirmé ce week-end dans une interview au journal Le Parisien : les restrictions pourraient être progressivement « levées » dans les départements où le taux d’incidence est le plus faible, et « cet allégement pourrait inclure le pass sanitaire ». Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a confirmé hier que le gouvernement réfléchit à cette solution : « Est-ce que dans un certain nombre de territoires on peut adapter les choses ? (…) Il y a une réflexion sur la manière dont on peut adapter les règles, soit le pass sanitaire, peut-être d’autres, à la situation locale et à l’évolution de la situation locale », a déclaré Gabriel Attal sur BFMTV, indiquant qu’un Conseil de défense serait prochainement consacré à cette réflexion sur « un pass sanitaire local », peut-être dès « mercredi prochain ».
Par ailleurs – et même si cela peut sembler contradictoire – les intentions du gouvernement s’éclaircissent sur l’éventualité d’un prolongement du pass sanitaire. Pour l’instant, la loi du 5 août 2021 n’autorise en effet l’usage du pass sanitaire que jusqu’au 15 novembre. Pour aller au-delà, le Parlement doit légiférer. Selon Franceinfo, le gouvernement préparerait un projet de loi qui pourrait être présenté le 13 octobre en Conseil des ministres. Le Premier ministre va discuter à ce sujet, aujourd’hui, avec le président du Sénat Gérard Larcher, après avoir consulté ce week-end la présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. En toute logique, vu l’éventualité envisagée de territorialiser le pass sanitaire, le projet de loi ne viserait pas à imposer le pass après le 15 novembre, mais seulement à donner la possibilité de le « dégainer » rapidement là où il redeviendrait nécessaire.
Centres de vaccination : la fermeture n’est « pas envisagée » à court terme
Alors que débute la campagne d’injection de la troisième dose dans les Ehpad et pour les personnes de plus de 65 ans, le gouvernement a indiqué la semaine dernière aux associations d’élus que 354 000 doses avaient été injectées dans ce cadre, à ce jour. À compter de la semaine prochaine (27 septembre), les résidences autonomie pourront passer commande de vaccins pour la troisième dose, auprès de l’officine ou du professionnel de santé de leur choix. Mais surtout, le ministère de la Santé a indiqué qu’il « n’envisage pas » la fermeture à court terme des centres de vaccination, dans la mesure où le transfert de la vaccination vers la médecine de ville ne se fera que « progressivement » et de manière « territorialisée ».
Enfin, le gouvernement s’est félicité, à cette occasion, d’une « forte accélération » durant l’été du dispositif « aller vers », qui a permis de vacciner 1,1 million de personnes.
École : le Conseil scientifique propose une autre stratégie
Le quotidien Le Monde a fait état, en fin de semaine dernière, d’un avis du Conseil scientifique auquel il a eu accès mais qui n’a pas été publié.
Il s’agit d’un avis qui concerne la politique de lutte contre l’épidémie dans les écoles primaires. Rappelons que la doctrine du gouvernement, depuis la rentrée, est toujours de fermer la classe dès le premier cas. Dans le secondaire, en revanche, en cas de découverte d’un cas positif, la classe reste ouverte mais les élèves non vaccinés doivent rester chez eux et suivre les cours à distance.
Le Conseil scientifique n’est visiblement pas complètement en accord avec la stratégie adoptée dans le primaire : il conseille de ne pas fermer les classes en cas de dépistage d’un cas positif, mais de simplement renvoyer l’élève infecté chez lui. Parallèlement, le Conseil scientifique propose de fortement renforcer le dépistage, en le rendant « systématique et hebdomadaire », via les tests salivaires notamment. Les experts justifient cette proposition de dépistage systématique par la grande fréquence des cas asymptomatiques chez les moins de 10 ans. Cette stratégie serait, en outre, « moins pénalisante » que la fermeture de toute la classe, et permettrait, selon les modélisations citées dans l’avis, de faire chuter le nombre de cas davantage qu’avec les fermetures de classes.
Pour ce qui concerne le secondaire, le Conseil préconise de ne dépister les élèves d’un niveau (quatrième, troisième, etc.) qu’à partir du moment où un cas avéré est dépisté, puis d’isoler les élèves positifs. Les experts estiment que cette stratégie est à privilégier par rapport à celle, qu’ils jugent discriminante, de renvoyer chez eux les élèves non vaccinés. Le Conseil fait remarquer que les élèves non vaccinés appartiennent le plus souvent aux catégories sociales les plus défavorisées, et jugent contre-productif de leur faire subir une « double peine ».
Reste que la stratégie de systématisation des tests préconisée par le Conseil supposerait, a minima, une très importante accélération de la livraison des kits de tests salivaires dans les écoles. Selon les chiffres livrés en juillet par le ministère de l’Éducation nationale, on était avant l’été très loin des 600 000 tests par semaine visés par le ministre l’an dernier.
On est enfin en droit, une fois de plus, de se demander pourquoi cet avis, livré au gouvernement le 13 septembre, n’est pas encore accessible au public une semaine plus tard, dans la mesure où, rappelons-le, la loi impose que les avis du Conseil scientifique soient rendus publics « sans délai ».
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