Édition du vendredi 8 avril 2016
Tempêtes et inondations : grands chantiers ce week-end en Charente-Maritime pour défendre le trait de côte
A l'approche des dernières grandes marées de l'hiver, la Charente-Maritime défend, jusqu’à dimanche, plus que jamais ses côtes avec 150 chantiers en cours ou à venir pour empêcher de nouvelles inondations meurtrières et destructrices, comme celles de la tempête Xynthia en février 2010.
A Charron, La Rochelle, en de multiples sites sur les trois îles (Ré, Aix et Oléron), à Châtelaillon-Plage ou Fouras-les-Bains, du nord au sud, le département renforce la protection de ses 470 km de trait de côte (îles comprises) à grands coups de brise-lames, de digues, d'enrochements, de murets et de batardeaux pour fermer les cales d'accès à la mer.
Ces chantiers sont regroupés au sein d'une vingtaine de programmes d'action et de prévention des inondations (Papi). A lui seul, le conseil départemental de Charente-Maritime en porte huit, en qualité de maître d'ouvrage. Avec la Seine-Maritime, il est le seul de France à avoir endossé cette compétence. « Prendre la maîtrise d'ouvrage a été une décision courageuse, qui permet de gagner en temps, en efficacité et en homogénéité », assure Lionel Quillet, vice-président du conseil départemental et président de la commission littorale, créée en 2011 pour que le département dispose de sa propre expertise dans ce domaine très pointilleux.
« Nous avons mené les études pour les communes, surtout pour celles qui n'en ont pas les moyens financiers ou techniques. Cela nous a permis d'avoir une vue d'ensemble. Il faudrait 350 millions d'euros pour une défense au top, et 150 millions pour un système de défense supérieur à avant Xynthia. Ces 150 millions sont budgétés », souligne l'élu, maire d'une petite commune de l'île de Ré. Une somme à comparer avec l'équivalent des 5 millions d'euros investis entre 1965 et 2008.
La communauté d'agglomération de La Rochelle porte également huit chantiers, et d'autres encore sont gérés par des syndicats intercommunaux. Le Syndicat du littoral regroupant quatre communes - Yves, Châtelaillon, Fouras et l'île d'Aix – endosse ainsi 20 millions d'euros de travaux.
Mais d'autres petites localités isolées, comme Moëze ou Brouage, se sentent démunies, financièrement et techniquement, face à l'immensité de l'océan... Car la protection des côtes n'est pas une action unifiée et centralisée. Elle est au contraire totalement morcelée, du fait même de l'organisation mise en place par l'Etat après Xynthia, déplorent les élus charentais.
Cette organisation a d'ailleurs été renforcée par la loi de modernisation de l’action publique et l’affirmation des métropoles (Maptam) de 2014, et son volet sur la Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi), qui entrera, lui, en vigueur au plus tôt en 2018.
Or la Gemapi prévoit que la commune ou le syndicat deviennent la structure dédiée à la défense contre les eaux. Pour Lionel Quillet, l'après-Xynthia représente donc « la plus grande décentralisation des responsabilités et des charges depuis 1945 ». Car à ces dispositions s'ajoute la création des plans communaux de sauvegarde, qui prévoient que la préfecture se borne à donner l'alerte aux communes, seules responsables juridiquement en cas de catastrophe. « Ainsi l’État est protégé et les mairies responsables de tout », déplore le « Monsieur digues » du département.
« Avec le Gemapi, le conseil départemental n'aura plus la compétence « digue ». Quant aux communes, elles n'en auront pas les moyens financiers ou techniques. Alors il faut tout faire avant 2018 ! », conclut-il.
Lors de la tempête Xynthia, associée à de fortes marées, la mer avait brisé des digues et envahi des lotissements situés en zones inondables (52 000 hectares au total), provoquant la mort de 53 personnes dans l'ensemble de la France, dont douze en Charente-Maritime. Au total, la fédération française des sociétés d'assurances estime les dégâts directs de Xynthia à plus de 2,5 milliards d'euros. (AFP)
A Charron, La Rochelle, en de multiples sites sur les trois îles (Ré, Aix et Oléron), à Châtelaillon-Plage ou Fouras-les-Bains, du nord au sud, le département renforce la protection de ses 470 km de trait de côte (îles comprises) à grands coups de brise-lames, de digues, d'enrochements, de murets et de batardeaux pour fermer les cales d'accès à la mer.
Ces chantiers sont regroupés au sein d'une vingtaine de programmes d'action et de prévention des inondations (Papi). A lui seul, le conseil départemental de Charente-Maritime en porte huit, en qualité de maître d'ouvrage. Avec la Seine-Maritime, il est le seul de France à avoir endossé cette compétence. « Prendre la maîtrise d'ouvrage a été une décision courageuse, qui permet de gagner en temps, en efficacité et en homogénéité », assure Lionel Quillet, vice-président du conseil départemental et président de la commission littorale, créée en 2011 pour que le département dispose de sa propre expertise dans ce domaine très pointilleux.
« Nous avons mené les études pour les communes, surtout pour celles qui n'en ont pas les moyens financiers ou techniques. Cela nous a permis d'avoir une vue d'ensemble. Il faudrait 350 millions d'euros pour une défense au top, et 150 millions pour un système de défense supérieur à avant Xynthia. Ces 150 millions sont budgétés », souligne l'élu, maire d'une petite commune de l'île de Ré. Une somme à comparer avec l'équivalent des 5 millions d'euros investis entre 1965 et 2008.
La communauté d'agglomération de La Rochelle porte également huit chantiers, et d'autres encore sont gérés par des syndicats intercommunaux. Le Syndicat du littoral regroupant quatre communes - Yves, Châtelaillon, Fouras et l'île d'Aix – endosse ainsi 20 millions d'euros de travaux.
Mais d'autres petites localités isolées, comme Moëze ou Brouage, se sentent démunies, financièrement et techniquement, face à l'immensité de l'océan... Car la protection des côtes n'est pas une action unifiée et centralisée. Elle est au contraire totalement morcelée, du fait même de l'organisation mise en place par l'Etat après Xynthia, déplorent les élus charentais.
Cette organisation a d'ailleurs été renforcée par la loi de modernisation de l’action publique et l’affirmation des métropoles (Maptam) de 2014, et son volet sur la Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi), qui entrera, lui, en vigueur au plus tôt en 2018.
Or la Gemapi prévoit que la commune ou le syndicat deviennent la structure dédiée à la défense contre les eaux. Pour Lionel Quillet, l'après-Xynthia représente donc « la plus grande décentralisation des responsabilités et des charges depuis 1945 ». Car à ces dispositions s'ajoute la création des plans communaux de sauvegarde, qui prévoient que la préfecture se borne à donner l'alerte aux communes, seules responsables juridiquement en cas de catastrophe. « Ainsi l’État est protégé et les mairies responsables de tout », déplore le « Monsieur digues » du département.
« Avec le Gemapi, le conseil départemental n'aura plus la compétence « digue ». Quant aux communes, elles n'en auront pas les moyens financiers ou techniques. Alors il faut tout faire avant 2018 ! », conclut-il.
Lors de la tempête Xynthia, associée à de fortes marées, la mer avait brisé des digues et envahi des lotissements situés en zones inondables (52 000 hectares au total), provoquant la mort de 53 personnes dans l'ensemble de la France, dont douze en Charente-Maritime. Au total, la fédération française des sociétés d'assurances estime les dégâts directs de Xynthia à plus de 2,5 milliards d'euros. (AFP)
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