Édition du vendredi 20 novembre 2015
Téléphériques urbains : le gouvernement comble un vide juridique
C’est une des nombreuses suites juridiques de la loi de transition énergétique : une ordonnance vient d’être publiée par le gouvernement afin d’instaurer une nouvelle servitude d’utilité publique pour « le transport urbain par câble ». Cette mesure était prévue par l’article 52 de la loi de transition énergétique.
Le transport urbain par câble (téléphérique urbain) connaît actuellement un renouveau : certaines collectivités envisagent d’aménager de telles installations pour le transport collectif, par exemple pour passer, à moindres frais, des obstacles naturels importants tels que fleuves, lignes ferroviaires ou forts dénivelés, ou encore pour désenclaver certains quartiers. La pionnière, en France, devrait être la métropole de Brest, qui va mettre en service mi-2016 un téléphérique permettant de relier les deux rives de la ville, au-dessus du fleuve Penfeld. D’autres projets sont à l’étude à Toulouse, Créteil ou Grenoble, qui envisage même la construction d’un véritable « métrocâble ». À Paris, un projet existe également pour relier les gares de Lyon et d’Austerlitz au-dessus de la Seine.
Les intérêts de cette technique sont multiples : il s’agit d’un mode de transport silencieux et propre, dont l’emprise au sol est quasi-nulle – à part les pylônes –, donc parfaitement adaptée aux zones urbaines denses. Autre avantage : le téléphérique permet de s’affranchir de l’obligation de construire, pour franchir des obstacles, des ouvrages d’art, tunnels ou ponts, extrêmement coûteux. Évidemment, dernier argument et non le moindre, ce moyen de transport est réputé être nettement moins cher que le tramway et surtout que le métro : si peu de chiffres existent actuellement, on peut avoir un ordre d’idées avec le projet du Val-de-Marne entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges. Il est estimé à 72 millions d’euros pour 4,5 km, soit 16 millions d’euros par kilomètre. À comparer aux 22 à 30 millions/km pour un tramway sur rail, et 90 à 120 millions/km pour un métro (chiffres 2012 du Certu).
Mais il restait un obstacle majeur à la mise en œuvre des téléphériques urbains : le vide juridique entourant la question du survol des habitations et les emprises au sol, chez les particuliers. C’est ce vide que la loi de transition énergétique a comblé, en autorisant le gouvernement à créer, par ordonnance, de nouvelles servitudes d’utilité publique.
Rappelons au passage que les servitudes d’utilité publique sont « des charges existant sur les terrains ou les bâtiments, ayant pour effet soit de limiter, voire d'interdire, l'exercice des droits des propriétaires sur ceux-ci, soit d'imposer la réalisation de travaux », selon la définition des services de l'État. « Mises en œuvre par l'État, elles s'imposent aux communes, communautés de communes, syndicats de communes ou établissements publics lors de l'élaboration des documents d'urbanisme et à toutes personnes physiques projetant d'occuper le sol de quelque manière que ce soit. » Il existe déjà près d’une cinquantaine de types de servitudes d’utilité publique pour les besoins des réseaux d’eau ou d’électricité, les chemins de fer et les aérodromes, la protection du patrimoine, etc.
L’ordonnance n° 2015-1495 parue ce matin au Journal officiel permet, dès la déclaration de projet ou d’utilité publique d’une infrastructure de transport par câble en milieu urbain, d’établir « une servitude d’utilité publique de libre survol, de passage et d’implantation de dispositifs de faible ampleur indispensables à la sécurité du système de transport par câbles, sur des propriétés privées ou faisant partie du domaine privé d'une collectivité publique, bâties ou non bâties, fermées ou non fermées de murs ou clôtures équivalentes. »
Le texte précise que « le point le plus bas du survol ne peut être situé à moins de 10 m des propriétés survolées ». La servitude confère à son propriétaire le droit « d’accéder à titre exceptionnel aux propriétés privées survolées lorsque aucun autre moyen pour réaliser l'installation, l'entretien et l'exploitation ne peut être envisagé ». Les propriétaires des terrains concernés devront « s’abstenir de tout fait de nature à nuire au bon fonctionnement, à l’entretien et à la conservation de l’ouvrage ».
Enfin, le texte fixe les règles en matière d’indemnisation des propriétaires. Ceux-ci ont droit « à une indemnité couvrant l'intégralité du préjudice direct, matériel et certain » résultant de l’installation des infrastructures. Enfin, si le propriétaire estime « que son bien n’est plus utilisable dans les conditions normales », il peut demander « l’acquisition de (…) sa propriété par le bénéficiaire de la servitude ».
Le transport urbain par câble (téléphérique urbain) connaît actuellement un renouveau : certaines collectivités envisagent d’aménager de telles installations pour le transport collectif, par exemple pour passer, à moindres frais, des obstacles naturels importants tels que fleuves, lignes ferroviaires ou forts dénivelés, ou encore pour désenclaver certains quartiers. La pionnière, en France, devrait être la métropole de Brest, qui va mettre en service mi-2016 un téléphérique permettant de relier les deux rives de la ville, au-dessus du fleuve Penfeld. D’autres projets sont à l’étude à Toulouse, Créteil ou Grenoble, qui envisage même la construction d’un véritable « métrocâble ». À Paris, un projet existe également pour relier les gares de Lyon et d’Austerlitz au-dessus de la Seine.
Les intérêts de cette technique sont multiples : il s’agit d’un mode de transport silencieux et propre, dont l’emprise au sol est quasi-nulle – à part les pylônes –, donc parfaitement adaptée aux zones urbaines denses. Autre avantage : le téléphérique permet de s’affranchir de l’obligation de construire, pour franchir des obstacles, des ouvrages d’art, tunnels ou ponts, extrêmement coûteux. Évidemment, dernier argument et non le moindre, ce moyen de transport est réputé être nettement moins cher que le tramway et surtout que le métro : si peu de chiffres existent actuellement, on peut avoir un ordre d’idées avec le projet du Val-de-Marne entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges. Il est estimé à 72 millions d’euros pour 4,5 km, soit 16 millions d’euros par kilomètre. À comparer aux 22 à 30 millions/km pour un tramway sur rail, et 90 à 120 millions/km pour un métro (chiffres 2012 du Certu).
Mais il restait un obstacle majeur à la mise en œuvre des téléphériques urbains : le vide juridique entourant la question du survol des habitations et les emprises au sol, chez les particuliers. C’est ce vide que la loi de transition énergétique a comblé, en autorisant le gouvernement à créer, par ordonnance, de nouvelles servitudes d’utilité publique.
Rappelons au passage que les servitudes d’utilité publique sont « des charges existant sur les terrains ou les bâtiments, ayant pour effet soit de limiter, voire d'interdire, l'exercice des droits des propriétaires sur ceux-ci, soit d'imposer la réalisation de travaux », selon la définition des services de l'État. « Mises en œuvre par l'État, elles s'imposent aux communes, communautés de communes, syndicats de communes ou établissements publics lors de l'élaboration des documents d'urbanisme et à toutes personnes physiques projetant d'occuper le sol de quelque manière que ce soit. » Il existe déjà près d’une cinquantaine de types de servitudes d’utilité publique pour les besoins des réseaux d’eau ou d’électricité, les chemins de fer et les aérodromes, la protection du patrimoine, etc.
L’ordonnance n° 2015-1495 parue ce matin au Journal officiel permet, dès la déclaration de projet ou d’utilité publique d’une infrastructure de transport par câble en milieu urbain, d’établir « une servitude d’utilité publique de libre survol, de passage et d’implantation de dispositifs de faible ampleur indispensables à la sécurité du système de transport par câbles, sur des propriétés privées ou faisant partie du domaine privé d'une collectivité publique, bâties ou non bâties, fermées ou non fermées de murs ou clôtures équivalentes. »
Le texte précise que « le point le plus bas du survol ne peut être situé à moins de 10 m des propriétés survolées ». La servitude confère à son propriétaire le droit « d’accéder à titre exceptionnel aux propriétés privées survolées lorsque aucun autre moyen pour réaliser l'installation, l'entretien et l'exploitation ne peut être envisagé ». Les propriétaires des terrains concernés devront « s’abstenir de tout fait de nature à nuire au bon fonctionnement, à l’entretien et à la conservation de l’ouvrage ».
Enfin, le texte fixe les règles en matière d’indemnisation des propriétaires. Ceux-ci ont droit « à une indemnité couvrant l'intégralité du préjudice direct, matériel et certain » résultant de l’installation des infrastructures. Enfin, si le propriétaire estime « que son bien n’est plus utilisable dans les conditions normales », il peut demander « l’acquisition de (…) sa propriété par le bénéficiaire de la servitude ».
F.L.
Télécharger l’ordonnance n°2015-1495.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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