Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 26 juin 2017
Télécommunications

L'Arcep note « une amélioration » des débits internet mobile en zones rurales, les élus veulent aller plus loin

L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a publié la semaine dernière son baromètre annuel sur la qualité des services mobiles. Au menu, beaucoup de progrès constatés, mais encore des points noirs.
« Tous les opérateurs, à l’exception de Free Mobile, ont amélioré la qualité de leurs services data », résume l’Arcep. « Orange affiche les meilleurs résultats sur l’ensemble de l’enquête. Bouygues Telecom et SFR sont au coude à coude. Enfin, Free Mobile affiche des résultats sensiblement moins bons sur un grand nombre d'indicateurs. »  L’intérêt de cette enquête est qu’elle se penche de façon différenciée sur tous les « lieux de vie »  et qu’elle a mis, cette année, un accent particulier sur les transports.
Les différences restent considérables entre les zones rurales et les zones denses : dans ces dernières, quasiment tous les indicateurs (appels, sms, navigation web) sont au vert. L’Arcep se sert des indicateurs suivants : dans combien de cas les appels se maintiennent-ils en qualité « parfaite »  pendant deux minutes ? Dans combien de cas un SMS est-il reçu en moins de dix secondes ? Et dans combien de cas une page web est chargée en moins de dix secondes ? En zone dense, donc, pas de problème : ces taux dépassent les 95 % dans tous cas et pour tous les opérateurs, à l’exception de Free qui n’obtient, pour la navigation web, qu’un taux de 75 %. En revanche, dès que l’on va en zone rurale, les notes s’effondrent. Pour la téléphonie et les SMS, on reste en général entre 85 et 90 %, mais la navigation web obtient des taux bien plus bas (autour de 70 %, et même 32 % pour Free). Les débits de téléchargement varient, en zone rurale, entre 6 et 14 Mb/s selon les opérateurs, quand ils se situent entre 27 et 46 Mb/s en zone dense. Et encore, ces chiffres sont des moyennes nationales, qui cachent, comme toujours, d’énormes disparités territoriales. Néanmoins, l’Arcep souligne que « l’accroissement continu des débits déjà observé en 2016 se poursuit. Après plusieurs années de stagnation, les débits augmentent également en zone rurale. Cette progression des performances data en zone rurale est le reflet des déploiements 4G des opérateurs. »  Et il est vrai que le progrès est indéniable : en 2012, le débit moyen des téléchargements, tous opérateurs confondus, sur l’ensemble du territoire, était de 3 Mb/s. Il est aujourd’hui de 23 Mb/s.
L’enquête porte également sur les réseaux et infrastructures de transport, et permet de constater de fortes disparités. Sur les routes (autoroutes et « grands axes autoroutiers » ), la situation est plutôt bonne pour les appels et les SMS, tous opérateurs confondus, avec des taux en général supérieurs à 85 %. Pour la navigation Web, le taux de chargement en moins de 10 secondes est correct pour les trois opérateurs les plus anciens (autour de 75 %), et très mauvais pour Free (18 %). Les chiffres sont quasiment identiques pour le réseau ferroviaire Intercités et TER.
Dans les TGV, on note que seul Orange parvient à maintenir des taux satisfaisants en termes de navigation web (72 %), les autres opérateurs étant très en dessous. Les transports ferroviaires franciliens obtiennent logiquement de très bons résultats – étant très souvent en zone dense. Seuls les métros demeurent, partout où il y en a et quels que soient les opérateurs, un vrai point noir en termes de téléphonie mobile : pour les appels et les sms, les taux culminent en dessous de 60 % ; pour la navigation web, ils tombent à 25 % au maximum.
En marge de cette publication, les principales associations d’élus (AMF, Anem, AMRF, ADF, Régions de France et l’Avicca) publient ce matin un communiqué où elles exigent « une refonte de la stratégie nationale pour la couverture mobile du territoire ». Elles demandent que soit rapidement construit « avec l’ensemble des acteurs un plan France Mobile porté par une réellement volonté d’aménagement du territoire ». Les associations signataires souhaitent une redéfinition des zones dites « couvertes », « avec un degré de précision infra-communal traduisant la réalité de cette couverture en secteur rural »  ; et la « réalisation en urgence par les opérateurs de la couverture ainsi redéfinie, en doublant au minimum le nombre de sites en secteur rural et de montagne ». Enfin, les associations exigent que cette nouvelle stratégie « ne grève pas les efforts engagés pour le déploiement des réseaux fixes sur l’ensemble du territoire ».
F.L.
Accéder au baromètre de l’Arcep


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