Édition du lundi 2 septembre 2002
Seulement 430 000 abonnés à l’Internet rapide, essentiellement dans les zones urbaines
Dans son premier numéro, paru ce 2 septembre, la lettre « e-Locale » publie une carte de l’équipement de la France en accès à l’Internet haut débit (ADSL). Selon cette étude, réalisée par le cabinet Tactis, quelque 430 000 personnes sont abonnées en 2001 contre 200 000 abonnés au câble et pas plus d'un millier d'entreprises raccordées à la boucle locale radio. « Pour être disponible, écrit la lettre spécialisée, l'ADSL demande cependant l'adaptation des installations téléphoniques de France Télécom et notamment l'implantation de "DSLAM" (répartiteurs ADSL) qui ne doivent pas être éloignés de plus de 3 km de l'abonné pour offrir des performances satisfaisantes (débits, qualité de service). Compte tenu de ces contraintes techniques, qui viennent s'ajouter aux impératifs de rentabilité, certaines régions risquent d'être encore longtemps privées de l'ADSL. »
A partir des données fournies par France Télécom et de ses propres calculs, le cabinet Tactis a dressé un bilan du déploiement effectif et potentiel de l'ADSL. Concernant la répartition actuelle de l'ADSL, les grandes villes et leur périphérie (Paris et sa couronne, le Grand-Lyon et la Côte d'Azur) ainsi que les chefs-lieux de département concentrent aujourd'hui l'essentiel des abonnés. En matière de couverture potentielle, ce sont sans surprise les départements les plus urbanisés qui atteignent les meilleurs taux. Sud du Massif central, départements ruraux de l'Ouest et du Centre sont les plus mal lotis avec 16 départements (DOM inclus) ne dépassant pas les 33% de population couverte (contre 54, il y a un an). Si on note une amélioration certaine de la situation, le cabinet souligne le ralentissement des investissements et estime "qu'il ne faut pas compter durablement sur l'investissement privé" pour couvrir le reste du territoire, appelant ainsi à une mobilisation des pouvoirs publics et à une plus grande liberté d'intervention des collectivités territoriales.
Autre constat du cabinet : le manque de concurrence lié aux difficultés du dégroupage. Le dégroupage, qui vise à permettre aux opérateurs alternatifs d'accéder au réseau de France Télécom afin d'offrir leurs propres services aux abonnés (essentiellement l'ADSL) a constamment été retardé depuis deux ans. Incidents techniques, contentieux, arbitrages de l'Autorité de régulation des télécommunications, etc. Au total moins de 1000 lignes sont aujourd'hui dégroupées. Une situation que Tactis n'estime pas propre à la France et qui lui fait dire que l'ADSL restera une technologie d'opérateur historique et ne favorisera pas l'arrivée de nouveaux entrants.
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