Édition du mercredi 3 mars 2004
Une proposition de loi veut imposer aux établissements publics ce qu'on impose aux particuliers, avec la loi « piscine privée »
Dans une proposition de loi, le député des Alpes-Maritimes Rudy Salles veut imposer aux établissements publics ce qu'on impose aux particuliers, avec la loi « piscine privée » adoptée sur proposition de Jean-Pierre Raffarin en 2003. Cette dernière loi impose aux particuliers l'installation de dispositifs de sécurité (barrières, alarmes, etc.).
Selon le député, « comment ne pas faire le parallèle entre le défaut de vigilance possible des parents et leur méconnaissance des gestes de premier secours, qui conduisent au drame, et le défaut de vigilance possible du maître nageur sauveteur (MNS) et le manque de moyens techniques de soins d'urgence, qui conduisent au même drame ? C'est pourquoi il est aujourd'hui indispensable que tant les systèmes de vidéosurveillance assistée par ordinateur pour la détection automatique des noyades que les défibrillateurs semi-automatiques externes équipent nos piscines publiques. »
Chaque année en France on déplore environ 300 noyades dans les piscines publiques, ou privées d'accès payant ou à usage collectif. Environ 60 à 80 d'entre elles sont mortelles. Les autres laissent souvent de lourdes séquelles. Toutes les enquêtes montrent que les victimes sont principalement des jeunes de moins de 13 ans. A l'étranger de nombreuses études prouvent que les victimes sont issues principalement des catégories sociales à plus faible revenu. Il en est inévitablement de même en France.
En début de semaine, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du ministère de la Santé indiquait justement que le nombre de décès par noyade a augmenté de 73% au cours de l'été dernier par rapport à l'été 2002 (voir « Maire-Info » du 2 mars 2004). En piscines publiques, 5 décès par noyade (pour 66 accidents de ce type) ont été enregistrés. En piscine privée, environ la moitié des victimes étaient âgées de moins de 6 ans. Les 172 accidents de noyade recensés ont entraîné 52 décès dont ceux de 25 enfants de moins de 6 ans. Sept victimes ont conservé des séquelles. Un tiers des noyades d'enfants a eu lieu alors qu'un dispositif de sécurité - clôture ou barrière - était installé autour de la piscine privée.
Le député, estime que, face à ces chiffres, l'angoisse des maîtres nageurs sauveteurs (MNS) « est partagée par les enseignants qui encadrent les séances de natation scolaire. Quand l'accident arrive, au-delà du drame humain, la responsabilité des MNS, des enseignants mais aussi des élus est systématiquement recherchée. »
Pourtant, selon lui, des solutions innovantes et performantes existent, qui permettent d'assister efficacement les MNS dans leur mission de surveillance et de premier secours, afin de maximiser les chances de survie sans séquelles. Les systèmes de vidéo-surveillance assistée par ordinateur permettent de détecter les débuts de noyade dès les premières secondes, déclenchant l'intervention immédiate des MNS. "Ils ont déjà fait leurs preuves et ont contribué à sauver des vies. Les moyens techniques de réanimation, tel le défibrillateur semi-automatique externe, permettent d'optimiser l'efficacité des soins d'urgence avant l'arrivée du SAMU. Tout cela pour un investissement moindre que pour un toboggan aquatique", affirme le député.</scrip
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