Édition du vendredi 10 juin 2016
Retransmission des matches aux terrasses de cafés : ce sera aux maires de trancher
Après un moment de cafouillage – qui a duré toute la journée d’hier – une instruction claire est tombée hier soir du ministère de la Ville : la retransmission des matches de l’Euro-2016, qui commence ce soir, aux terrasses des bars, ne sera pas interdite mais laissée à la décision des maires, « en lien étroit avec les préfets ».
La polémique a commencé fin mai, à Marseille, lorsqu’une « note » de la mairie – et non un arrêté municipal – est envoyée aux cafetiers pour leur demander de ne pas installer de télévisions grands écrans en terrasse, pour des raisons de sécurité. Pour justifier sa décision, la mairie invoque une circulaire interministérielle du 22 février qui interdit la retransmission sur écrans géants dans des lieux ouverts en dehors des fans-zones. Tollé chez les cafetiers de Marseille d’abord, puis au niveau national : de nombreux établissements ont dépensé plusieurs milliers d’euros pour acheter des téléviseurs, et se disent stupéfaits d’être prévenus si tard. Marcel Bénezet, responsable de la branche Cafés, bars et brasseries au sein du du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs, ne décolérait pas, hier : « Trop, c’est trop ! La coupe est pleine ! On nous avertit la veille pour le lendemain, on veut nous mettre à genoux. »
Hier matin, le secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard, jette un peu plus d’huile sur le feu en allant dans le même sens que la mairie de Marseille. Interrogé sur RMC, il déclare : « J’en appelle à la responsabilité de chacun. (…) Mieux vaut un site très sécurisé que de laisser faire des milliers de personnes de façon désorganisée. (…) On ne peut pas accepter qu’il y ait des rassemblements non autorisés. » Dans la journée, le ministère de l’Intérieur refuse de s’exprimer. Puis, hier soir, c’est le ministre de tutelle de Thierry Braillard, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, qui met fin à la polémique : son cabinet indique à l’AFP qu’il n’y a pas d’interdiction pour les cafetiers d’installer des télévisions aux terrasses, mais qu’il « revient aux maires, en lien étroit avec les préfets, de prendre toute mesure permettant d’éviter que ces diffusions ne se transforment en regroupements sur la voie publique ». Voilà qui devrait calmer les patrons de bars… mais promet quelques sueurs froides aux maires.
Quelle est la source de cette polémique ? Apparemment, d’une différence d’appréciation sur le contenu de la fameuse instruction ministérielle du 22 février, laquelle interdit, effectivement, les retransmissions sur « grand écran » en dehors des fans-zones. Sauf qu’en l’espèce, « grand écran» ne désigne pas les télévisions acquises par les cafetiers, mais des dispositifs spéciaux destinés à une diffusion pour un large public, et installés sur la voie publique. Et surtout, que l’instruction s’adresse clairement non à des personnes privées mais aux communes. Elle dit en effet : « Les espaces publics où se déroulent les retransmissions sur grand écran peuvent parfois rassembler plusieurs milliers de spectateurs (…). Aussi, il conviendra de faire savoir aux élus désireux d’organiser de tels événements que les retransmissions sur grand écran (…) ne pourront être organisées sur l’espace public ouvert, mais dans des espaces clos dont l’accès sera contrôlé. »
Si cette instruction s’adresse donc aux maires, cela ne règle pas pour autant la question des cafés. On sait que certains établissements vont plus loin que la diffusion sur une grande télévision et utilisent par exemple des vidéoprojecteurs avec projection sur grand écran. On imagine aisément comment certaines de ces projections pourraient attirer des centaines de spectateurs, créant des zones difficiles à sécuriser. S’il n’y a donc plus d’interdiction formelle d’installer des télévisions en terrasses de cafés – qui aurait été de toute façon impossible à faire respecter – il n’en reste pas moins que le mois à venir va être difficile à gérer pour les maires et les forces de l’ordre. Rien ne dit que certains élus et préfets ne choisiront pas, pour des raisons évidentes de sécurité, d’empêcher certains rassemblements de se former, quitte à se fâcher avec des patrons de café.
La polémique a commencé fin mai, à Marseille, lorsqu’une « note » de la mairie – et non un arrêté municipal – est envoyée aux cafetiers pour leur demander de ne pas installer de télévisions grands écrans en terrasse, pour des raisons de sécurité. Pour justifier sa décision, la mairie invoque une circulaire interministérielle du 22 février qui interdit la retransmission sur écrans géants dans des lieux ouverts en dehors des fans-zones. Tollé chez les cafetiers de Marseille d’abord, puis au niveau national : de nombreux établissements ont dépensé plusieurs milliers d’euros pour acheter des téléviseurs, et se disent stupéfaits d’être prévenus si tard. Marcel Bénezet, responsable de la branche Cafés, bars et brasseries au sein du du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs, ne décolérait pas, hier : « Trop, c’est trop ! La coupe est pleine ! On nous avertit la veille pour le lendemain, on veut nous mettre à genoux. »
Hier matin, le secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard, jette un peu plus d’huile sur le feu en allant dans le même sens que la mairie de Marseille. Interrogé sur RMC, il déclare : « J’en appelle à la responsabilité de chacun. (…) Mieux vaut un site très sécurisé que de laisser faire des milliers de personnes de façon désorganisée. (…) On ne peut pas accepter qu’il y ait des rassemblements non autorisés. » Dans la journée, le ministère de l’Intérieur refuse de s’exprimer. Puis, hier soir, c’est le ministre de tutelle de Thierry Braillard, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, qui met fin à la polémique : son cabinet indique à l’AFP qu’il n’y a pas d’interdiction pour les cafetiers d’installer des télévisions aux terrasses, mais qu’il « revient aux maires, en lien étroit avec les préfets, de prendre toute mesure permettant d’éviter que ces diffusions ne se transforment en regroupements sur la voie publique ». Voilà qui devrait calmer les patrons de bars… mais promet quelques sueurs froides aux maires.
Quelle est la source de cette polémique ? Apparemment, d’une différence d’appréciation sur le contenu de la fameuse instruction ministérielle du 22 février, laquelle interdit, effectivement, les retransmissions sur « grand écran » en dehors des fans-zones. Sauf qu’en l’espèce, « grand écran» ne désigne pas les télévisions acquises par les cafetiers, mais des dispositifs spéciaux destinés à une diffusion pour un large public, et installés sur la voie publique. Et surtout, que l’instruction s’adresse clairement non à des personnes privées mais aux communes. Elle dit en effet : « Les espaces publics où se déroulent les retransmissions sur grand écran peuvent parfois rassembler plusieurs milliers de spectateurs (…). Aussi, il conviendra de faire savoir aux élus désireux d’organiser de tels événements que les retransmissions sur grand écran (…) ne pourront être organisées sur l’espace public ouvert, mais dans des espaces clos dont l’accès sera contrôlé. »
Si cette instruction s’adresse donc aux maires, cela ne règle pas pour autant la question des cafés. On sait que certains établissements vont plus loin que la diffusion sur une grande télévision et utilisent par exemple des vidéoprojecteurs avec projection sur grand écran. On imagine aisément comment certaines de ces projections pourraient attirer des centaines de spectateurs, créant des zones difficiles à sécuriser. S’il n’y a donc plus d’interdiction formelle d’installer des télévisions en terrasses de cafés – qui aurait été de toute façon impossible à faire respecter – il n’en reste pas moins que le mois à venir va être difficile à gérer pour les maires et les forces de l’ordre. Rien ne dit que certains élus et préfets ne choisiront pas, pour des raisons évidentes de sécurité, d’empêcher certains rassemblements de se former, quitte à se fâcher avec des patrons de café.
F.L.
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