Lopmi : devant l'Assemblée, Gérald Darmanin met en avant les nécessités de maintien de l'ordre
Par AFP
Évoquant un « manque de moyens structurels depuis plus de trente années », un manque « de réformes », de « programmation », mais aussi des « changements de la délinquance et de la criminalité », le ministre de l’Intérieur a enjoint les députés à voter cette loi d’orientation et de programmation (Lopmi), qui table sur 15 milliards d’euros supplémentaires alloués sur cinq ans.
Égrenant pendant une demi-heure les principaux « travaux » qui attendent selon lui ses services, – manque d’effectifs, menaces cyber, besoins en formation des forces de l’ordre –, le ministre a énuméré les principales mesures du texte : 8 500 postes de policiers et gendarmes créés, saisies d’actifs numériques, extension du périmètre des délits pouvant faire l’objet d’amendes forfaitaires, modernisation numérique des services...
« Erreurs structurelles »
Et sur la question du maintien de l’ordre, Gérald Darmanin a évoqué une « erreur structurelle », en réponse aux « manifestations que nous avons connues dans les années 2018, 2019 et parfois en 2020 ».
« Nous mettions des policiers et des gendarmes qui n’étaient pas formés, qui n’étaient pas préparés à l’ordre public », a déploré le ministre, arguant d’un « manque de moyens, puisqu’il y a eu 15 suppressions d’escadrons de gendarmerie mobile et de CRS (en) 20 ans », et d’un « manque de formation parce que personne n’avait vu venir les gilets jaunes, en tout cas leur multiplication et leur répétition ».
Il a mis en avant la création prévue par le texte de « 11 unités de forces mobiles » pour « réparer cette erreur ».
Ne manquant pas de souligner que le Sénat l’avait soutenu à la « quasi-unanimité » de ses membres (307 voix contre 27, dont les sénateurs socialistes), Gérald Darmanin a appelé les députés à voter « un texte très important pour les sécurités de nos concitoyens ».
Pour cela l’exécutif compte sur les voix de la droite. À gauche, La France insoumise, les écologistes et les communistes devraient sauf surprise majoritairement voter contre le texte, les socialistes réservant leur position en fonction des avancées lors de l’examen en séance.
Les débats doivent durer toute la semaine, avec plus d’un millier d’amendements à examiner. Le texte prévoit, rappelons-le, la création de 200 brigades de gendarmerie sur le territoire. L'AMF a demandé, à ce sujet, un certain nombre de clarifications au gouvernement, notamment sur les critères d'affectation de ces brigades, ainsi que des précisions sur ce que le gouvernement entend réellement par le terme de brigade (lire Maire info du 13 octobre).
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