Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 3 octobre 2001
Sécurité civile

Un projet de loi créera des plans de prévention des risques technologiques et des comités locaux de prévention des risques industriels

Lionel Jospin, Premier ministre, et Yves Cochet, ministre de l'Environnement, ont confirmé hier à l'Assemblée nationale qu'un plan de prévention des risques technologiques " un peu à l'image des plans de prévention des risques naturels " serait élaboré par voie législative pour éviter à l'avenir l'imbrication d'usines à risques dans les agglomérations. Ils ont aussi annoncé la création de comités locaux de prévention des risques industriels et de plans de prévention des risques technologiques. Ces mesures s'ajoutent au plan d'aide de 228,67 millions d'euros (1,5 milliard de francs) dévoilé vendredi par le Premier ministre en faveur de Toulouse. Le Premier ministre était interpellé, lors de la séance des questions d'actualité, sur les conséquences de l'explosion de l'usine chimique AZF, qui a fait 29 morts et près de 2 500 blessés le 21 septembre à Toulouse. "Cette catastrophe nous oblige à remettre à plat ensemble la gestion du risque industriel, la surveillance et le contrôle des installations, la politique d'urbanisation autour des sites", a déclaré Lionel Jospin. "L'urbanisation autour des sites doit être maîtrisée. Il ne faut pas répéter les erreurs du passé et laisser par laxisme les sites industriels être absorbés par la croissance des villes, a-t-il ajouté. Nous allons créer par la loi un plan de prévention des risques technologiques qui s'imposera au moins à toutes les constructions neuves." Comme il l'avait déjà dit vendredi à Toulouse, le Premier ministre a réaffirmé qu'il n'était pas question aujourd'hui de redémarrer une usine de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) et deux de ses filiales situées dans l'agglomération toulousaine, près du site d'AZF. "Dans les autres villes, il faut prendre le temps d'un débat responsable", a-t-il ajouté. Lionel Jospin avait auparavant estimé que la priorité devait rester la maîtrise du risque industriel lui-même, à commencer pour les salariés de ce type d'usines à risques. "Nous devons veiller à protéger ceux qui travaillent dans ces usines - 500 000 personnes dans l'industrie chimique en France", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas simplement, à imaginer qu'on le puisse, en déplaçant à la campagne des usines, à supposer qu'on trouve des espaces qui ne soient plus urbanisés, que l'on assurerait la sécurité de ces salariés et de ces travailleurs. Il faut donc, où qu'ils soient, veiller à des procès industriels, à des modes de contrôle, à des procédures de sécurité, qui leur assurent le risque le plus faible possible." "Nous n'allons pas renoncer à avoir une industrie chimique, nous n'allons pas déplacer 500 000 personnes à la campagne", a-t-il ajouté, tout en admettant qu'il faudrait cependant envisager "certainement (...) de déplacer des usines". Lionel Jospin a enfin confirmé son intention d'organiser un débat à l'échelle nationale "pour réfléchir sur les grands sites industriels à risques". "C'est l'objet de la table ronde nationale et des débats locaux que je souhaite voir se tenir d'ici le début de l'année 2002", a-t-il souligné, précisant que l'organisation de ce débat serait confiée à un ancien président de la SNCF, Philippe Essig, dont il a salué "l'humanité, la hauteur de vue et la compétence technicienne". Philippe Essig avait déjà été chargé en 1997-1998 par le gouvernement d'une mission de médiation dans le dossier minier du nickel de Nouvelle-Calédonie. "La situation actuelle est le résultat de décisions et d'actions anciennes des industriels, des collectivités locales et de l'Etat lui-même", a conclu Lionel Jospin en s'adressant aux députés. "Les responsabilités sont partagées. Les décisions et les engagements pour l'avenir doivent être l'objet de notre travail en commun. C'est à cela que le gouvernement est prêt à vous associer." c=http://w

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