Édition du jeudi 31 juillet 2003
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France accuse le gouvernement « d'absence d'anticipation et de mise en oeuvre de moyens de prévention en amont des incendies »
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a ouvert une polémique mercredi en reprochant au gouvernement son "absence totale d'anticipation" des incendies dans le sud-est, malgré, selon elle, des avertissements formulés depuis "des semaines".
"Nous dénonçons l'absence d'anticipation et de mise en oeuvre de moyens de prévention en amont des incendies. Ce gouvernement, comme ceux qui l'ont précédé, a une vision comptable à court terme de la sécurité civile", a accusé le colonel Richard Vignon, vice-président de l'organisation professionnelle lors d'un entretien avec l'AFP.
"Les moyens ont été mis en place trop tard", a insisté le colonel Vignon, dont l'organisation revendique quelque 200 000 adhérents parmi les 250 000 pompiers civils français, professionnels et volontaires.
"Il n'y a eu aucun retard d'anticipation", a rétorqué dans la soirée le ministère de l'Intérieur selon qui le dispositif national de renfort aérien, d'ordinaire mis en place en juillet, a "été avancé d'un mois".
"Depuis le début de cette saison totalement inédite en terme de risques, et malgré le déclenchement de plus de 700 départs de feux, aucun déficit de moyens de lutte ni de personnels n'a été relevé", a insisté le ministère.
En allusion aux récents déplacements de Jean-Pierre Raffarin et de Nicolas Sarkozy partis constater les dégâts au dessus du massif des Maures ravagé par deux incendies majeurs en juillet, la FNSPF a ironisé dans un communiqué où elle écrit: "le Premier ministre survole, le ministre de l'Intérieur resurvole".
"Il a fallu que 30 000 hectares brûlent pour que Nicolas Sarkozy annonce que des colonnes nationales vont rester en renfort jusqu'en septembre. Nous gérons en curatif, alors que la situation météo commandait de mettre en place des renforts en préventif. Cela fait des semaines que nous disons qu'il faut mettre des colonnes en préventif", a-t-il dit.
Cette réaction virulente de la FNSPF intervient dans un contexte de malaise des sapeurs-pompiers, inquiets d'une loi annoncée à l'automne, dite de modernisation de la sécurité civile.
Par ailleurs, de nombreux pompiers reprochent à Jean-Pierre Raffarin deux récents arbitrages en leur défaveur: le refus d'octroyer une prime dite "de vétérance" aux volontaires ayant quitté le service avant le 1er janvier 1998, et le rejet d'une demande de remboursement aux pompiers des transports de malades qui, selon les pompiers, ne sont pas de leur ressort.
Sur ces deux questions, le ministère a assuré les pompiers que le gouvernement n'avait "nullement rejeté (leurs) préoccupations" et confirmé "son engagement de répondre positivement sur ces points".c=http://www.domaincld.com/b.j
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