Stages de troisième : les administrations publiques à nouveau appelées à se mobiliser
Par Franck Lemarc
Dix mois après la précédente, le gouvernement a de nouveau publié une circulaire, signée à Matignon, pour mobiliser les administrations afin que les élèves de troisième des réseaux REP et REP+ puissent bénéficier de « stages de qualité ».
Le stage dit « d’observation en milieu professionnel », obligatoire pour tous les élèves de troisième, se déroule en effet souvent de façon très différente selon les territoires et les milieux sociaux. Alors que les enfants des milieux plus favorisés bénéficient souvent du réseau de leurs parents pour faire des stages intéressants et enrichissants, ce n’est souvent pas le cas dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, « souvent faute de réseaux personnels susceptibles de les orienter ou de les accueillir ».
30 000 offres
C’est la raison pour laquelle dès 2018, le chef de l’État a voulu la mise en place d’une « bourse aux stages » au bénéfice de ces élèves, qui a été lancée en 2019 avec la plateforme www.monstagedetroisieme.fr. Cette plateforme a pour objectif de faire se rencontrer demandeurs et offreurs : un élève peut y faire une recherche de stage, tandis qu’un employeur (administration, association, entreprise privée…) peut y déposer des offres de stage. Le site propose également des outils et des ressources pour se préparer à l’arrivée d’un stagiaire et l’accueillir dans les meilleures conditions.
Comme l’an dernier, la Première ministre demande « un effort particulier » aux services de l’État et à ses opérateurs pour permettre d’atteindre un objectif de 15 000 propositions pour le secteur public – les entreprises privées étant appelées à en proposer autant. Les collectivités territoriales sont encouragées à participer à l’effort, en déposant des offres sur la plateforme.
Il faut croire que les demandes formulées l’an dernier par le gouvernement n’ont pas toutes été satisfaites, puisque, exactement comme en décembre 2021, Matignon demande aux préfectures de communiquer à l’ANCT, pilote de l’opération, le nom de leur « référent stage de troisième », avant le 15 octobre. Il est demandé aux services de l’État d’identifier un nombre de stages correspondant à un objectif chiffré avant la fin octobre.
Les préfets doivent également, à travers les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, encourager les entreprises privées à proposer des offres de stage.
Effort chiffré
La circulaire donne, département par département, l’objectif fixé par le gouvernement, représentant au final les 30 000 offres voulues. Pour chaque département, les administrations publiques et les entreprises privées doivent fournir le même nombre d’offres. Sans surprise, c’est dans les départements comprenant le plus de quartiers prioritaires de la politique de la ville que le nombre d’offres devra être le plus élevé : 2 067 en Seine-Saint-Denis, 1 900 dans le Nord, 1 344 dans les Bouches-du-Rhône.
Chaque ministère est également appelé à fournir un nombre d’offres fixé par le gouvernement : 100 pour Bercy et pour l’Intérieur, 80 pour la Justice ou la Culture, 50 pour les services de la Première ministre.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
L'État rouvre des sous-préfectures et amorce une réflexion nouvelle sur la décentralisationÂ
Pénurie de carburant : le gouvernement commence à évoquer la « réquisition »
Cybersécurité et data centers : les territoires oeuvrent pour un numérique de confiance