Stages de troisième dans les réseaux d'éducation prioritaire : les collectivités peuvent participer à « l'effort »
Par Franck Lemarc
Tous les élèves de troisième doivent effectuer un stage d’observation en milieu professionnel. Ces stages peuvent avoir lieu en entreprise, dans une association, une administration ou une collectivité territoriale, le but étant de leur faire découvrir le monde professionnel et « de découvrir les réalités concrètes du monde du travail », rappelle Jean Castex dans la circulaire. Mais la qualité de ces stages « peut s’avérer très variable », remarque le Premier ministre, en particulier dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+), où les élèves « ont plus de difficultés à trouver des stages de qualité, faute de réseaux personnels susceptibles de les orienter et de les accueillir ».
C’est pourquoi le gouvernement a mis en place, en 2018, « une bourse aux stages » au bénéfice des élèves de troisième des collèges REP et REP+, avec le lancement d’un site internet dédié, www.monstagedetroisieme.fr. En 2020, plus de 18 000 « offres digitales » ont été proposées par ce biais aux collégiens, dans un contexte sanitaire compliqué marqué par la fermeture des écoles. Ces offres digitales consistaient en des stages à distance, sous la forme de télétravail.
Pour la campagne 2021-2022, le Premier ministre demande que le niveau des offres soit maintenu à un haut niveau, avec un objectif de 30 000 stages proposés, « à part égale entre le secteur public et le secteur privé ».
Des objectifs chiffrés ont été fixés pour chaque département, en fonction du nombre d’élèves de collège appartenant aux réseaux d’éducation prioritaire. Ce sont, logiquement, les départements des Bouches-du-Rhône et de Seine-Saint-Denis qui sont en tête, avec un objectif, respectivement, de 2 662 et 1 686 stages à proposer.
Si le Premier ministre demande « un effort particulier » aux services de l’État pour proposer des stages, les collectivités peuvent elles aussi participer à cet effort, qui sera piloté centralement par l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT).
Il est demandé aux préfets (et aux secrétaires généraux des ministères) de faire remonter à l’ANCT avant le 15 janvier prochain le nom d’un « référent stages de troisième » au sein de leur administration respective.
Offre digitale
Le Premier ministre souligne que même au-delà de la crise sanitaire, « il apparaît opportun de développer et pérenniser l’offre de stages à distance », en particulier dans les territoires « pour lesquels l’offre de stages en présentiel est traditionnellement faible ». Il est également possible d’organiser des stages de façon « hybride », en « alternant temps d’immersion en présentiel et temps d’échange à distance avec des professionnels ».
Dérogations
Les collectivités locales, de leur côté, peuvent utiliser le site www.monstagedetroisieme.fr pour déposer des offres. Ce site propose en effet à la fois aux élèves de trouver une offre dans leur secteur géographique et aux entreprises, administrations et collectivités de déposer une offre de stage. Il suffit pour cela de créer un « compte offreur » sur la page dédiée du site.
Les offres publiées sur ce portail sont réservées aux élèves des réseaux REP et REP+, mais le Premier ministre souligne que « des dérogations sont possibles pour intégrer des collèges situés en dehors du réseau éducation prioritaire », à partir du moment où il s’agit d’élèves habitant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Ces dérogations doivent être validées par la préfecture et les services académiques.
Par ailleurs, le gouvernement a décidé d’une extension du dispositif « aux élèves de troisième des sections d’enseignement général et professionnel adapté » (Segpa) et des « prépa-métiers relevant des Cités éducatives ».
Conditions matérielles
Rappelons que ces stages ont une durée de cinq jours. Ils peuvent être individuels ou collectifs (c’est-à-dire permettant l’accueil de plusieurs stagiaires la même semaine). Les administrations sont encouragées par le gouvernement à déposer des offres sur plusieurs semaines, « afin de favoriser les candidatures d’élèves issus de plusieurs collèges ».
Les administrations publiques qui accueillent des élèves doivent pouvoir « convier » ceux-ci à déjeuner, ou « leur proposer un tarif préférentiel au sein de leurs restaurants collectifs ». Si elles ne sont pas en mesure de le faire, elles doivent l’indiquer lors de la signature de la convention de stage.
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