Édition du vendredi 25 septembre 2015
Violences dans les stades : le Sénat préconise toujours un « subtil panachage de prévention et de répression »
Jets de bouteille de bière, fumigènes lancés sur les joueurs, agressions de supporters, représentation d’un footballeur pendu… Les incidents qui se sont déroulés lors du match de football, dimanche dernier, entre l’Olympique lyonnais et l’Olympique de Marseille, ont fait couler beaucoup d’encre et ont conduit, hier soir, la commission de la Ligue de football professionnel (LFP) à sanctionner l'OM d’un huis-clos partiel au stade Vélodrome à titre conservatoire jusqu'au 15 octobre et à lancer une instruction. Sous la pression de la classe politique – à commencer par le ministre des Sports, Patrick Kanner, qui s’est dit « choqué et furieux » – ces mesures conservatoires ont été prises en attendant le verdict définitif.
Dans ce contexte, le Sénat a ressorti de ses cartons un rapport datant de 2007 et faisant suite au décès d’un supporter du Paris Saint-Germain en novembre 2006. Intitulé Peut-on avoir peur des supporters ?, il s’interrogeait sur les manifestations de violences parmi les supporters sportifs. « Cette étude peut aujourd'hui être relue à la lumière des événements survenus (...) dimanche 20 septembre 2015 lors du match opposant l'Olympique de Marseille à l'Olympique lyonnais », estime le Sénat, à neuf mois de l’Euro 2016 qui verra six matches, parmi lesquels une demi-finale, se disputer au Vélodrome de Marseille.
Les propositions de ce rapport, réalisé par les anciens sénateurs Bernard Murat et Pierre Martin dans le cadre de la commission des Affaires culturelles, préconisaient ainsi une double approche. À la fois préventive, lorsqu'ils demandaient d'encourager le dialogue avec les associations de supporters, et répressive, lorsqu'ils recommandaient d'écarter des enceintes sportives la « poignée de supporters violents qui nuisent à l'image du sport et à la fréquentation des stades ».
Ainsi, les rapporteurs avaient fait sept propositions pour ramener la sécurité dans les stades : la mise en place de policiers référents dans tous les clubs à risque, le renforcement du dialogue avec l’ensemble des associations de supporters , la valorisation, notamment auprès des plus jeunes, des bonnes pratiques de supporters, l’interdiction des grilles dans les stades, la création d’un fichier européen commun des interdits de stade, l’instauration de peines planchers d’interdictions judiciaires de stade de trois ans et des interdictions administratives de stade pouvant être portées à un an.
Ce « subtil panachage de prévention et de répression », c’est ce que réclame toujours le sénateur de l'Isère Michel Savin, président du groupe d'études sur les pratiques sportives, interrogé mercredi sur le site du Sénat: « Il faut qu’on travaille sur deux volets : le premier c’est la sanction, de vraies sanctions aussi bien en direction des auteurs de ces actes qu’en direction de ceux qui sont en charge de l’organisation de ces manifestations; notamment les clubs. Je ne crois pas que les sanctions financières sont suffisantes. Pourquoi ne pas passer à des sanctions lourdes en termes de suspension de terrain, en termes de suppression de points au classement? L’autre volet, c’est la prévention. Travailler en associant au sein des clubs, mais aussi peut-être au niveau des fédérations d’élite, les supporters dans le cadre de l’organisation des manifestations. »
Consulter le rapport « Faut-il avoir peur des supporters? »
Dans ce contexte, le Sénat a ressorti de ses cartons un rapport datant de 2007 et faisant suite au décès d’un supporter du Paris Saint-Germain en novembre 2006. Intitulé Peut-on avoir peur des supporters ?, il s’interrogeait sur les manifestations de violences parmi les supporters sportifs. « Cette étude peut aujourd'hui être relue à la lumière des événements survenus (...) dimanche 20 septembre 2015 lors du match opposant l'Olympique de Marseille à l'Olympique lyonnais », estime le Sénat, à neuf mois de l’Euro 2016 qui verra six matches, parmi lesquels une demi-finale, se disputer au Vélodrome de Marseille.
Les propositions de ce rapport, réalisé par les anciens sénateurs Bernard Murat et Pierre Martin dans le cadre de la commission des Affaires culturelles, préconisaient ainsi une double approche. À la fois préventive, lorsqu'ils demandaient d'encourager le dialogue avec les associations de supporters, et répressive, lorsqu'ils recommandaient d'écarter des enceintes sportives la « poignée de supporters violents qui nuisent à l'image du sport et à la fréquentation des stades ».
Ainsi, les rapporteurs avaient fait sept propositions pour ramener la sécurité dans les stades : la mise en place de policiers référents dans tous les clubs à risque, le renforcement du dialogue avec l’ensemble des associations de supporters , la valorisation, notamment auprès des plus jeunes, des bonnes pratiques de supporters, l’interdiction des grilles dans les stades, la création d’un fichier européen commun des interdits de stade, l’instauration de peines planchers d’interdictions judiciaires de stade de trois ans et des interdictions administratives de stade pouvant être portées à un an.
Ce « subtil panachage de prévention et de répression », c’est ce que réclame toujours le sénateur de l'Isère Michel Savin, président du groupe d'études sur les pratiques sportives, interrogé mercredi sur le site du Sénat: « Il faut qu’on travaille sur deux volets : le premier c’est la sanction, de vraies sanctions aussi bien en direction des auteurs de ces actes qu’en direction de ceux qui sont en charge de l’organisation de ces manifestations; notamment les clubs. Je ne crois pas que les sanctions financières sont suffisantes. Pourquoi ne pas passer à des sanctions lourdes en termes de suspension de terrain, en termes de suppression de points au classement? L’autre volet, c’est la prévention. Travailler en associant au sein des clubs, mais aussi peut-être au niveau des fédérations d’élite, les supporters dans le cadre de l’organisation des manifestations. »
A.W.
Consulter le rapport « Faut-il avoir peur des supporters? »
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