Violences dans les stades : l'Instance nationale du supportérisme propose de mieux encadrer les rencontres sportives
Par Lucile Bonnin
Après des débordements violents qui ont eu lieu en mai dernier lors d’un match de football opposant l’AS Saint-Etienne à l’AJ Auxerre, le gouvernement a annoncé la « réactivation » de l’instance nationale du supportérisme (INS).
La dernière séance plénière de l’INS en juillet, présidée par Amélie Oudéa-Castéra, a permis de faire le bilan des difficultés rencontrées « sur la saison 2021/2022, notamment dans le football, afin d’identifier les leviers d’action et de tracer dès à présent des perspectives d’amélioration. »
Vendredi dernier, la dixième séance plénière de l'INS a eu lieu cette fois avec la présence de plusieurs nouveaux membres (associations de supporters, dirigeants, représentants de joueurs et arbitres, élus...). C'est un « nouveau format, élargi et plus représentatif » , selon le communiqué publié, et qui intègre « mieux (..) les autres disciplines sportives » avec notamment quatre nouveaux représentants des ligues de rugby, basketball, volley-ball et handball. Le communiqué indique aussi que la place des élus locaux a été renforcée, passant de deux à trois élus représentés dans cette instance. Marie Aguinet, adjointe au maire de Saint-Germain-en-Laye, porte la voix des maires et présidents d’intercommunalité pour l’AMF au sein de cette instance.
Cette concertation a permis d’identifier une priorité pour lutter contre ces débordements lors des rencontres sportives : davantage clarifier « les rôles et moyens de chaque autorité responsable du bon déroulement des rencontres. »
Deux outils validés
Lors de cette séance plénière, deux outils pratiques élaborés au sein de l’INS ont d’abord été validés. Ils seront rapidement diffusés et mis en ligne sur le site du ministère, en s’adressant notamment aux supporters et aux clubs, peut-on lire dans le communiqué.
Un premier document à destination des supporters servira de support juridique et pratique pour rappeler « tant les droits que les devoirs de ceux qui doivent incarner les valeurs du sport en tribune » . Le second outil s’adresse plus particulièrement aux référents supporters (personne nommée par les clubs professionnels) dans le football. Ce guide doit rappeler « le rôle essentiel de cet acteur-clé dans la préparation et la bonne tenue des rencontres. »
Trois axes de travail
La feuille de route qui guidera les travaux de l’Instance a été arrêtée. Il a dans un premier temps été convenu que la priorité est d’améliorer tous les moyens indispensables à la préparation des rencontres sportives « dans des conditions sereines ».
Une réflexion est à mener sur l’organisation en amont, « qu’il s’agisse de l’intensification des réunions préparatoires entre les services de l’État et les clubs, (…) de la maîtrise des jauges de supporters visiteurs, du rôle essentiel du référent supporters, de sa coopération avec le policier référent supporters visiteurs (dispositif expérimental qui monte en puissance sous l’autorité du ministère de l’Intérieur) ou encore des modalités de recrutement, d’intervention et de valorisation des stadiers. » La sécurisation des infrastructures en amont va aussi être intensifiée, ce qui concerne particulièrement les collectivités.
Deuxièmement, afin d’éviter tout incident pendant les rencontres, l’INS plaide pour plus de sécurisation des enceintes sportives « notamment par l’expérimentation encadrée des engins pyrotechniques (décret à publier d’ici la fin de l’année), l’examen de tous les leviers facilitant une identification plus systématique des auteurs de violences ou encore la perspective d’une billetterie authentifiable permettant une meilleure application des mesures individuelles d’interdiction de stade. »
Les efforts ne devront pas être relâchés après la rencontre et c’est pourquoi l’INS pense qu’il « est indispensable de sanctionner tous les auteurs de violences tout en assurant la proportionnalité et le bien-fondé des sanctions disciplinaires, au travers du renforcement de toutes les catégories de mesures individuelles relevant de la responsabilité des clubs, des préfectures et de l’autorité judiciaire, y compris par le développement de l’amende forfaitaire délictuelle selon la gravité des faits concernés. »
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Le gouvernement annonce un plan d'actions pour les urgences pédiatriques