Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 14 octobre 2022
Sports

Sobriété énergétique dans le milieu sportif : les collectivités fortement mobilisées

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra a dévoilé hier le plan de sobriété énergétique dédié au secteur sportif sur le territoire national. De nombreuses mesures impliquent directement les collectivités.

Par Lucile Bonnin

Le sport a le droit aussi à son plan pour la sobriété énergétique. L’objectif fixé par le gouvernement : réduire de 10 % la consommation d’énergie du secteur sportif. 40 mesures ont été annoncées hier dans un communiqué transmis par Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Ce plan de sobriété énergétique d’une quarantaine de pages concerne au premier chef les collectivités territoriales qui – comme la ministre le rappelle en introduction – sont propriétaires de 85 % des équipements sportifs en France. 

Chauffage et électricité

Plusieurs mesures ont déjà été évoquées par la Première ministre Élisabeth Borne via le plan de sobriété énergétique du gouvernement (lire Maire info du 7 octobre) : limiter le chauffage à 19° C, réduire la température de l’eau d’au moins 1° C dans les piscines, réduire de près de 50 % l’éclairage des avant-matchs et des après-matchs pour les rencontres de rugby et de football professionnels en journée et de plus de 30 % en nocturne…

Mais d’autres engagements, bien plus spécifiques, figurent dans ce plan. Le football professionnel par exemple fait l’objet de deux mesures précises : la diminution du chauffage au sol des pelouses de football professionnel et la diminution de 10 % de la luminothérapie des pelouses (dispositif pour entretenir le gazon). La Ligue de football professionnel (LFP) a décidé d'ailleurs de stopper son « classement des pelouses »  pour encourager les clubs à respecter ces mesures – même si la responsabilité incombera au propriétaire de ces stades professionnels, qui sont souvent les collectivités. 

L’ambition phare du gouvernement est aussi de « favoriser le passage en LED des éclairages des équipements sportifs » . La ministre des Sports s’est rendue hier à La Défense Arena qui utilise ce dispositif. Elle a salué sur Twitter l’exemplarité de l’engagement écologique du stade en matière de « LED »  mais aussi de « règles d’allumage »  et de « régulation de la température » . Elle indique que ce dernier a réduit de 32 % sa consommation d’énergie par rapport à 2019. 

Hier Maire info a rappelé que l'enveloppe financière du programme de rénovation énergétique des bâtiments publics Action des collectivités territoriales pour l'efficacité énergétique (Actee) allait être doublée, ce qui peut aider les collectivités à rénover l'éclairage public et les bâtiments sportifs, notamment les piscines. 

Expérimentation sur la mobilité  

Le gouvernement veut « expérimenter, en lien avec les collectivités, la mise en place de la gratuité des transports en commun pour les détenteurs d’un billet d’un événement de sport professionnel. »  En effet, plus de 80 % de l’empreinte carbone d’un évènement sportif est généré par le transport des spectateurs. 

« Cette solution existe déjà dans quelques villes, comme par exemple à Valenciennes (59) ou à Lyon (69). Elle vise à diminuer le recours à la voiture personnelle pour se rendre sur le lieu de l'évènement sportif et ainsi en réduire l’empreinte carbone » , peut-on lire dans la présentation du plan. Concrètement, le détenteur d’un billet d’un événement de sport professionnel pourra, par exemple, prendre le bus gratuitement un peu avant le début du match et après. Pour ce faire, un accord doit être trouvé entre l'autorité organisatrice de mobilité, la collectivité concernée et les clubs locaux.

Cette nouvelle expérimentation sera menée « dans les collectivités volontaires »  et l’Andes se chargera de remettre à la ministre des Sports au premier semestre 2023, un rapport sur les résultats de ces mesures.

Le gouvernement appelle aussi à densifier les stationnements sécurisés pour vélos à proximité des enceintes sportives pour encourager la pratique. Un guide d’aide à la conception est attendu d’ici mars 2023 pour aider les collectivités à mettre en place ces infrastructures. On peut supposer que cette nouvelle attente du gouvernement pourra être en partie financée par le plan vélo qui comporte un fonds de 250 millions d’euros pour financer les pistes cyclables et les dispositifs de stationnement vélo pour l'année 2023 (lire Maire info du 21 septembre)

Quid de la mobilité en ruralité ? 

On remarque que le sport professionnel fait l’objet de beaucoup d’attention tandis que le sport amateur passe un peu entre les mailles du filet. Même s’il faut reconnaître que le sport professionnel attire des spectateurs en grand nombre, il est important de rappeler que le sport amateur dans les territoires est aussi un enjeu majeur.

En milieu rural, les transports en communs sont rares, voire inexistants, et les évènements sportifs (matchs, entraînements, etc.) impliquent des déplacements plus importants au niveau régional ou départemental pour les bénévoles, les sportifs mais aussi les spectateurs. Ce sont aussi les plus petits clubs qui n’ont pas les moyens de mettre en place un système de transports communs pour les sportifs et encore moins pour les spectateurs.

Sur cette question, le gouvernement veut notamment encourager le covoiturage et le ministère des Transports présentera notamment prochainement une aide renforcée qui sera mise en place à partir du 1er janvier 2023 afin d’encourager le changement d’habitudes vers ce mode de transport. À noter : ce dispositif ne s’appliquera pas uniquement au cadre sportif, mais à tous les Français. Le montant se situera « autour de 100 euros » , selon Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports. 

Télécharger le plan sobriété énergie du sport. 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2